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203 cas de tuberculose, une situation préoccupante - Le sud - Sénégal - 21/02/02
Les statistiques recueillies auprès de Sidy Fall, le médecin chef du district sanitaire de Mbour, révèlent 203 cas de tuberculose enregistrés. Ce qui représente 2,27 % des 8294 cas recensés à l’échelle nationale. Selon le docteur Sidy Fall, les cas détectés à Mbour sont traités avec la plus grande attention et dans le cadre des actions du programme de lutte contre la tuberculose.

Au niveau des localités du district sanitaire, Mbour commune, Nianing, Mballing, Djilakh, Féné-Toubab, Somone, Ngaparou et Saly, la bataille contre la tuberculose est menée de manière systématique de l’avis du spécialiste que nous avons interrogé.

Selon ses propos, la tuberculose se propage à Mbour du fait de plusieurs facteurs conjugués.

En effet la capitale de la Petite-Côte est dans une position de carrefour, en plus des carrières d’extraction de latérite, l’insalubrité, la promiscuité et le flux migratoire de saisonniers sont indexés comme les éléments favorisant la diffusion de la tuberculose. Dans son analyse des faits, les pêcheurs qui font des randonnées ou des campagnes le long du littoral central, surtout à Mbour et Joal, se mettent à 10 ou 15 dans une chambre, par souci d’économie. " Ceci est dangereux, car la plupart du temps, si un des leurs commence à tousser ou à afficher les symptômes de la maladie, on lui fait comprendre qu’il est chronique de la cigarette ", a-t-il avancé. Il développe la tuberculose et contamine les autres. Selon lui, un tuberculeux peut contaminer jusqu'à 15 personnes au moins.

Le cas d’espèce n’est pas spécifique aux pêcheurs, d’autres saisonniers comme les domestiques, les pileuses de mil et les migrants à la recherche de travail vivent les mêmes manifestations de la tuberculose. Parmi les autres causes de diffusion de la maladie, il y a aussi le fait que des malades ne terminent pas le traitement disparaissent au bout de deux mois, ou bien dés les premiers signes d'apaisement. Une situation lourde de conséquences, car, lorsque la maladie réapparaît, le tuberculeux s’expose à une phase plus aiguë qui nécessite une reprise du traitement.

Seuls les soins prodigués pendant une période de 8 mois apportent une guérison, de l’avis du chef du district sanitaire. Toujours dans le même ordre d’idées, il déplore, le fait que des pêcheurs tuberculeux, pas totalement guéris aillent en mer, et en développant la maladie, ils contaminent les autres membres de l’équipage. Car, au cours des séjours de 10 à 15 jours en mer, ils couchent et mangent ensemble dans des conditions précaires au niveau des cales des embarcations. Pour lui, la tuberculose est une maladie qui se guérit, si les recommandations en matière d’hygiène corporelle et le traitement approprié sont respectés.

Les conséquences ou les séquelles sont très dangereuses pour l’environnement. Le malade doit être entouré et non fui, sa chambre doit faire l’objet d’une attention particulière

Il pense que l’éducation des populations est fondamentale dans la lutte contre la tuberculose pour les inciter à afficher des comportements responsables. Ibrahima Bodian, infirmier d’Etat chargé de l’éducation pour la santé dans le district sanitaire de Mbour regrette pour sa part que les gens retiennent des tuberculeux qui affichent des symptômes pendant longtemps, avant de les diriger vers les structures de santé souvent dans un état comateux.

Samba Niébé BA

Lire l'article original : www.sudonline.sn/archives/21022002.htm

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