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Paludisme: Vers une nouvelle classe de médicaments - Le soleil - Sénégal - 20/02/02

Une équipe de chercheurs français, néerlandais et colombiens a testé avec succès un nouvel agent pharmacologique pour le traitement du paludisme. Nommé G25, ce principe actif inhibe la synthèse d’une substance, la phosphatidylcholine, un phospholipide majeur dans la composition de la membrane du parasite.

Ces travaux ont été dirigés par Henri Vial avec des chercheurs du CNRS et de l’INSERM de l’Université Montpellier II.. La mortalité liée au paludisme dans le monde est énorme. On estime en effet qu'une personne en meurt toutes les douze secondes et principalement des enfants de moins de cinq ans. L'émergence de résistances aux traitements chez le parasite Plasmodium, combinée à la résistance aux pesticides des moustiques vecteurs, ne fait que compliquer la lutte contre la maladie.

Une nouvelle voie thérapeutique pourrait être ouverte avec la découverte rapportée par Henri Vial et ses confrères. Signée Wengelnik et al. Le cycle infectieux du parasite est caractérisé par une étape érythrocytaire pendant laquelle on assiste à une synthèse importante de phospholipides essentiels pour le développement de l'agent infectieux. C'est notamment le cas de la phosphatidylcholine synthétisée par le parasite.

L'idée était donc d'inhiber la synthèse de la phosphatidylcholine dans le parasite. Wengelnik et al ont ainsi développé "une série de composés basés sur leur capacité à mimer la structure de la choline". Un de ces composés, le G25, présente des propriétés particulièrement intéressantes.

Le G25 s'est montré un inhibiteur puissant de la croissance de P. falciparum et P. vivax in vitro. Cette activité a été retrouvée à de très faibles concentrations et sur des souches de Plasmodium résistantes aux antipaludéens courants. En injection intramusculaire, de très faibles doses de G25 ont guéri définitivement des singes infectés par Plasmodium falciparum ou P. cynomolgi.

Les scientifiques expliquent que cet effet puissant et sélectif s'explique en partie par l'accumulation très marquée du G25 dans les érythrocytes. La concentration d'un analogue du G25 dans les érythrocytes est des centaines de fois supérieure à celle retrouvée dans le milieu extérieur.

Le CNRS et l'Inserm ajoutent dans un communiqué commun que "cette approche pharmacologique en est à un stade avancé, proche des études précliniques". Les équipes se concentrent désormais sur la mise au point d'une formulation orale. Enfin, des essais menés au Cameroun et à Washington DC laissent penser que le développement des résistances serait excessivement limité.

Lire l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=11659&index__edition=9520

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