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Rupture du traitement du VIH. Les associations comptent leurs morts - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 21/02/02

C’est en ce moment la grande désolation au sein des associations de personnes vivant avec le Vih en Côte d’Ivoire. Des associations qui, regroupées au sein d’un réseau, ne cessent de compter leurs morts selon Mme Gonhi Christine, présidente par intérim du RIP+ (réseau ivoirien des personnes vivant avec le Vih).
Depuis le mois de novembre 2001, il n’est plus question d’inclure de nouvelles personnes dans l’initiative d’accès aux traitements du sida, qui permet de bénéficier de la subvention. Subvention qui permet aux membres des associations de personnes vivant avec le Vih d’avoir la trithérapie à 10.000 F CFA.
Christine très amère peut avancer le chiffre de 30 décès de membres du RIP+ sans exagérer. “ On ne fait pas de semaine sans qu’on nous annonce le décès d’un membre. Peut-être qu’il y a plus de 30 parce que certains se sont retirés au village pour, disent-ils, faire de l’indigénat… ”
Conseillère à la formation sanitaire de Yopougon Wassakara, Gonhi Christine se refuse aujourd’hui à faire la proposition de dépistage aux femmes qu’elles reçoit. “ A quoi bon qu’elles fassent le test si on ne peut pas les inclure dans l’initiative. Si elles sont séropositives qu’est-ce qu’on a à leur proposer ? ”, s’interroge-t-elle indignée.
Et de renchérir “ avec ça, les médecins continuent d’orienter les personnes dépistées séropositives vers les associations ”.
Cet arrêt du nombre des bénéficiaires de la subvention est doublé d’un problème de rupture d’antiretroviraux. “ En fait depuis que l’initiative a commencé, il y a toujours rupture de certains produits. On te met sous traitement avec une telle combinaison et quant tu vas renouveler on te change de traitement parce qu’un élément de la combinaison manque. Et à force de changer ce qui marche certains sont sous traitement et meurent ”, nous confie un membre de AMEPOUH une association de femmes vivant avec le Vih.
Cette fois la rupture concerne plus de produits. Et tous parlent du Viracept ou Nelfinavir, une molécule des laboratoires Roche. Il se trouve que ce produit ne ferait pas partie des médicaments subventionnés. Et pourtant, il est prescrit à ceux qui bénéficient de la subvention. Le laboratoire à qui des reliquats seraient dus menacent de retirer le produit qui n’a fait l’objet d’aucune négociation du circuit de la subvention.
Cette nouvelle alarme déjà les membres des associations dont un bon nombre n’a pas encore vu son ordonnance renouvelée.
Arrêt d’inclusion de nouvelles personnes dans l’initiative d’accès aux traitements du sida et rupture de médicaments créent aujourd’hui le désarroi dans le rang des personnes vivant avec le Vih et bénéficiant d’une subvention. La présidente par intérim du RIP+ a adressé une courrier en date du 5 février au Pr Emmanuel Bissagnéné coordonnateur de l’initiative avec ampliation à l’Onusida, les ministères de la Santé et de la Lutte contre le sida. “ Mais si l’Onusida a au moins appelé pour nous dire qu’elle a reçu notre courrier, les autres eux n’ont pas réagi. C’est comme si ce problème les laissait indifférents ” . Qu’à cela ne tienne, Christine a envoyé un deuxième courrier la semaine suivante. Et jusque –là elle et ses amis attendent… l’espoir qui était né de sa rencontre avec la directrice adjointe de l’Onusida en visite en ce moment en Côte d’Ivoire est en train de se dissiper. “ Elle m’avait dit qu’elle en parlerait au Premier ministre le lundi dernier… ”
La présidente du RIP+ par intérim demande pardon à la nation de se pencher sur le problème des médicaments. Dans le cas contraire un sida tour pour demander aux populations de se faire dépister n’a pas de sens. Tout comme ces centres que l’on veut construire pour le dépistage.
B.ZEGUELA

Lire l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=9695

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