Cest
en ce moment la grande désolation au sein des associations
de personnes vivant avec le Vih en Côte dIvoire. Des
associations qui, regroupées au sein dun réseau,
ne cessent de compter leurs morts selon Mme Gonhi Christine, présidente
par intérim du RIP+ (réseau ivoirien des personnes
vivant avec le Vih).
Depuis le mois de novembre 2001, il nest plus question dinclure
de nouvelles personnes dans linitiative daccès
aux traitements du sida, qui permet de bénéficier
de la subvention. Subvention qui permet aux membres des associations
de personnes vivant avec le Vih davoir la trithérapie
à 10.000 F CFA.
Christine très amère peut avancer le chiffre de 30
décès de membres du RIP+ sans exagérer.
On ne fait pas de semaine sans quon nous annonce le décès
dun membre. Peut-être quil y a plus de 30 parce
que certains se sont retirés au village pour, disent-ils,
faire de lindigénat
Conseillère à la formation sanitaire de Yopougon Wassakara,
Gonhi Christine se refuse aujourdhui à faire la proposition
de dépistage aux femmes quelles reçoit.
A quoi bon quelles fassent le test si on ne peut pas les inclure
dans linitiative. Si elles sont séropositives quest-ce
quon a à leur proposer ? , sinterroge-t-elle
indignée.
Et de renchérir avec ça, les médecins
continuent dorienter les personnes dépistées
séropositives vers les associations .
Cet arrêt du nombre des bénéficiaires de la
subvention est doublé dun problème de rupture
dantiretroviraux. En fait depuis que linitiative
a commencé, il y a toujours rupture de certains produits.
On te met sous traitement avec une telle combinaison et quant tu
vas renouveler on te change de traitement parce quun élément
de la combinaison manque. Et à force de changer ce qui marche
certains sont sous traitement et meurent , nous confie un
membre de AMEPOUH une association de femmes vivant avec le Vih.
Cette fois la rupture concerne plus de produits. Et tous parlent
du Viracept ou Nelfinavir, une molécule des laboratoires
Roche. Il se trouve que ce produit ne ferait pas partie des médicaments
subventionnés. Et pourtant, il est prescrit à ceux
qui bénéficient de la subvention. Le laboratoire à
qui des reliquats seraient dus menacent de retirer le produit qui
na fait lobjet daucune négociation du circuit
de la subvention.
Cette nouvelle alarme déjà les membres des associations
dont un bon nombre na pas encore vu son ordonnance renouvelée.
Arrêt dinclusion de nouvelles personnes dans linitiative
daccès aux traitements du sida et rupture de médicaments
créent aujourdhui le désarroi dans le rang des
personnes vivant avec le Vih et bénéficiant dune
subvention. La présidente par intérim du RIP+ a adressé
une courrier en date du 5 février au Pr Emmanuel Bissagnéné
coordonnateur de linitiative avec ampliation à lOnusida,
les ministères de la Santé et de la Lutte contre le
sida. Mais si lOnusida a au moins appelé pour
nous dire quelle a reçu notre courrier, les autres
eux nont pas réagi. Cest comme si ce problème
les laissait indifférents . Quà cela
ne tienne, Christine a envoyé un deuxième courrier
la semaine suivante. Et jusque là elle et ses amis
attendent
lespoir qui était né de sa rencontre
avec la directrice adjointe de lOnusida en visite en ce moment
en Côte dIvoire est en train de se dissiper.
Elle mavait dit quelle en parlerait au Premier ministre
le lundi dernier
La présidente du RIP+ par intérim demande pardon à
la nation de se pencher sur le problème des médicaments.
Dans le cas contraire un sida tour pour demander aux populations
de se faire dépister na pas de sens. Tout comme ces
centres que lon veut construire pour le dépistage.
B.ZEGUELA
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l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=9695
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