Le
président de la République, maître Abdoulaye
Wade a appelé, vendredi à Kolda, les populations de
cette région à sengager davantage dans la prévention
sanitaire, une fois quelles ont réceptionné,
le même jour, un hôpital flambant neuf dun coût
de près de six milliards de francs Cfa.
Intervenant au cours de la cérémonie organisée
à cet effet, le chef de lEtat a rappelé limportance
quil accorde, dans sa politique de santé, à
lamélioration de la qualité des soins, à
la formation, et aux conditions de travail des personnels de la
santé, mais surtout à la nécessité de
tout mettre en uvre pour prendre les devants, avant la survenue
ou laggravation des maladies dont souffrent les populations.
Une fois est de construire, d'équiper en matériels
et en personnel un hôpital, une autre est de satteler
à la prévention qui est prépondérante
dans la politique de santé, a notamment déclaré
le président Wade, rappelant ainsi linnovation quil
a introduite, en créant, pour la première fois, un
ministère de la Santé et de la Prévention,
dont le titulaire du portefeuille, madame Awa Marie Coll Seck, était
à ses côtés.
Le Chef de lEtat est longuement revenu sur lorientation
donnée à la politique de santé au Sénégal,
consistant notamment à mettre laccent sur laccessibilité
des structures sanitaires (de la case de santé à lhôpital
national) et la bonne qualité des soins prodigués
aux patients.
Il
a rappelé que laccès au traitement sanitaire
est un droit consacré dans la Constitution, avant de souligner
que ce besoin se fait le plus sentir dans un contexte de rareté
de ressources matérielles et financières, sans toutefois
ménager leffort de tous afin
de surmonter ces difficultés.
Les
populations de la région de Kolda ont longtemps souffert,
comme victimes de linsuffisance et de lindigence de
structures sanitaires, a-t-il estimé, signalant
que cet état de fait a eu pour conséquences un fort
taux de mortalité maternelle et infantile, dépassant
souvent les moyennes nationales.
Jai
vu un reportage à la télévision sur les nombreux
décès denfants et de femmes à Kolda,
cela ma fait mal. Cest à ce moment que jai
décidé de terminer les travaux de lhôpital
régional, a dit le chef de lEtat, avant
de sexprimer subitement en langue nationale wolof, sans doute
pour mieux se faire comprendre par un public pour l'essentiel composé
de femmes, de jeunes filles et denfants.
Pour
sa part, le nouveau directeur de lhôpital, M. Omar Bâ
a indiqué que la région de Kolda enregistre un taux
de mortalité maternelle de lordre de 1 200 pour 100
000 et un taux de mortalité infanto-juvénile tout
aussi alarmant, dans une zone où 53 pour cent des populations
vivent dans la pauvreté (moins dun dollar, près
de 700 FCfa, par jour et par personne). Selon lui, la situation
antérieure à la création de ce nouvel hôpital,
dont maître Wade a réaffirmé la vocation sous-régionale,
reste marquée par la présence moyenne dun médecin
pour 90 000 habitants, contre 10 000, selon les normes de lOrganisation
mondiale de la santé (Oms), dune sage-femme pour 14
000 femmes en âge de procréer, dun infirmier
pour 9 600 habitants contre 1 000 pour lOms, un centre de
santé pour 240 000 personnes contre 50 000.
Plusieurs
intervenants ont soutenu que le nouvel hôpital ne sera pas
uniquement pour les Koldois, en raison de sa proximité avec
les villes frontières de Bafata en Guinée-Bissau,
Bassé en Gambie et Labé en Guinée-Conakry.
Les populations de ces pays viennent, en effet, généralement
se soigner à Kolda, plus proche delles que leurs capitales
nationales. Je vous demande de les accueillir le mieux
possible et de leur administrer les meilleurs soins possibles,
a conseillé maître Wade insistant sur cette opportunité
pour réaffirmer le caractère intégrationniste
des principes du Nouveau partenariat pour le développement
de lAfrique (Nepad), notamment dans ses dimensions liées
à la santé des populations africaines.
Lire
l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9177&unelocale__edition=3041
|