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Mortalité maternelle : Les soins obstétricaux d’urgence posent problème - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 06/05/02

En Côte d’Ivoire, 597 femmes meurent chaque année pour 100.000 naissances vivantes. Les autorités sanitaires qui ont adhéré aux objectifs en matière de réduction de la mortalité maternelle énoncés aux conférences internationales pour la population et le développement, se sont engagées à réduire le taux de mortalité maternelle de moitié à l’horizon 2006.

En attendant 2006. La cellule de recherche en santé de la reproduction de Côte d’Ivoire (CRESAR-CI) a décidé de faire le point à mi-chemin de la lutte contre la mortalité maternelle. Pour ce bilan des décès de femmes à l’accouchement ou pendant la grossesse, la CRESAR-CI dont le secrétaire général est le docteur Té Bonhé Marguerite a organisé les 29 et 30 avril dernier des journées scientifiques avec pour thème : “ La maternité sans risque : quelle réalité en Côte d’Ivoire ? ”

Elles ont été ouvertes par le ministre de la Santé publique, le professeur Abouo N’Dori Raymond, qui avait à ses côtés le représentant résident de l’OMS en Côte d’Ivoire, le docteur Mame Aby Sy, le professeur René Périn, président pour l’Afrique francophone du Réseau de recherche en santé de la reproduction (RESAR-CI). Les autorités sanitaires ivoiriennes ont adhéré aux stratégies de lutte contre la mortalité maternelle proposées par L’OMS que sont : la planification, l’accouchement sans risque et dans de bonnes conditions d’hygiène et les soins obstétricaux d’urgence.

Les journées scientifiques de la CRESAR-CI présidées par le professeur Boniface Nasah avaient pour objectif de situer le niveau de mise en œuvre de ces quatre stratégies influençant ou permettant d’atteindre une maternité à moindre risque. De la synthèse de l’ensemble des études réalisées pour faire cette évaluation et présentées lors des journées scientifiques sous la forme d’un bilan de la politique nationale de lutte contre la mortalité maternelle en Côte d’Ivoire, il ressort qu’il y a une faible couverture en planification familiale. Faiblesse, accompagnée de surcroît d’une entrée précoce des adolescents dans la sexualité alors même que le désir d’utiliser une méthode contraceptive moderne est exprimée chez 45% des femmes en âge de procréer.

Pour ce qui est des soins prénataux, le bilan semble meilleur. Alors que le Programme national de développement sanitaire (PNDS) en matière de soins prénataux prévoyait pour l’an 2003 une couverture de trois consultations prénatales des femmes enceintes de 60% , en 1998, on a atteint les 84%. En prévision du taux de 55% d’accouchements ayant bénéficié de l’assistance d’un professionnel de la santé en 2003, la Côte d’Ivoire selon la CRESAR-CI est sur la bonne voie. Car en 2000, 45% des naissances attendues ont eu lieu dans un établissement sanitaire.

La stratégie qui pose réellement problème parmi les quatre interventions rentrant dans la réduction de la mortalité maternelle reste les soins obstétricaux d’urgence (SOU). En 2000, seulement dix établissements sanitaires offraient des SOU de base et un seul des SOU complets pour 20.000 naissances. Et moins d’une naissance sur cent a bénéficié d’une césarienne. De plus, pour la CRESAR-CI, les SOU sont caractérisés par une grande inefficacité. A preuve, sur 100 femmes prises en charge par complication de grossesse, trois décèdent. B. ZEGUELA

Lire l'article original : www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=10764

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