Après
la Conférence internationale sur la population et le développement
(CIPD) tenue au Caire en 1994, plusieurs pays africains ont élaboré
des Programmes nationaux de santé de la reproduction. Dans le cas
du Sénégal, l'apport des partenaires internationaux comme l'Usaid
a été déterminant. Dernière illustration : la contribution de 1,3
million accordée à l'Agence pour le développement du marketing social
pour assurer la promotion du contraceptif oral Securil qui vient
d'être mis sur le marché. Les chiffres sont effarants.
Chaque
minute, 110 femmes enceintes présentent une complication liée à
leur état de grossesse. Au moins 30 femmes souffrent des séquelles
pouvant durer toute leur existence. La situation du Sénégal est
loin d'être rose. Malgré l'amélioration sensible des indicateurs
de santé, le taux de mortalité infanto-juvénile reste élevé. Sur
1000 naissances, 143 enfants n'atteindraient pas l'âge de cinq ans.
La
principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer est
sans nul doute due à la grossesse et à l'accouchement. "Inadmissible
de voir qu'une femme meurt en donnant la vie", souligne Mme Awa
Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de la Prévention. Pour
remédier à de pareilles situations, le gouvernement et ses partenaires
locaux et internationaux en matière de santé sont en train de déployer
d'énormes efforts pour promouvoir l'espacement des naissances seront
soutenus par le gouvernement. Dernière illustration en date : l'apport
de l'Agence américaine internationale pour le développement (Usaid)
aux activités de l'Agence pour le développement du marketing social
(Ademas).
Cet
apport global estimé, par M. Don Clark, le représentant de l'Usaid
au Sénégal à 1,6 million de dollars, couvre les activités de promotion
et l'approvisionnement du marché en préservatifs Protec et en contraceptif
oral Securil. Le montant alloué à ce contraceptif est de 1,3 million
de dollars. Cette aide de l'Usaid à la préservation de la santé
des populations fait partie d'un budget de santé évalué à 14 millions
de dollars, répartis dans les secteurs prioritaires que sont la
lutte contre le paludisme, le Sida, la tuberculose et le planning
familial.Le lancement officiel de ce contraceptif oral dénommé Securil
a eu lieu le vendredi 26 avril. Sa promotion est assurée par l'Agence
pour le développement du marketing social, organisation sénégalaise
à but non lucratif créée en juin 1998, juste après la fin des activités
du projet Somarc ( marketing social pour le changement ) financé
à l'époque par l'Usaid pour faire la promotion du préservatif masculin.
Le
contraceptif oral Securil vient compléter la gamme de pilules déjà
disponible sur le marché. Vendue sous prescription en pharmacie,
la pilule Securil offre, selon les promoteurs, une multitude d'avantages
sur le plan de la santé. Grâce à Securil, les femmes sont à l'abri
des grossesses non désirées et du cancer épithélial de l'ovaire
et de l'endomètre. En utilisant le produit Securil, les femmes connaissent
moins de perte de sang menstruel, ce qui "diminue le risque d'anémie
ferrique". Sur le plan des règles, les promoteurs de Securil rassurent
les femmes qu'en utilisant leur nouveau produit, elles auront un
cycle menstruel plus régulier, moins de douleurs de bassin durant
les règles et aussi moins de symptômes prémenstruels prononcés.
Sous forme de plaquette de 28 comprimés, Securil est une pilule
mini-dosée "efficace à 99% si elle est utilisée correctement". Il
est constitué de 21 comprimés actifs et de 7 comprimés de fer.
L'appellation Securil a été proposée par une agence de publicité
après une étude qualitative qui a été réalisée en décembre et janvier
2001 en partenariat avec les agents du Service national de la Santé
de la Reproduction, sur les comportements face à la contraception
orale. Anoumou Amekudji
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l'article original : fr.allafrica.com/stories/200205030423.html
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