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ÉRADICATION DU VIRUS EBOLA : Le système de surveillance mis en place sera maintenu - L'union - Internetgabon.com - 08/05/02

L'annonce de l'éradication d'Ébola a été faite avant-hier par le ministre de la Santé publique Faustin Boukoubi qui a par ailleurs conseillé la vigilance face à certaines habitudes dangereuses.

LA grande infection purulente qui taraudait la province de l'Ogooué-Ivindo vient d'être vaincue. C'est que l'objectif gouvernemental à travers la vaste mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour circonscrire l'épidémie d'Ébola a finalement été atteint. Il faut avouer qu'il ne pouvait en être autrement. Depuis que le gouvernement avait été saisi de la réapparition - la quatrième du genre que le Gabon connaisse - par la direction régionale de Santé de 1'Ogooué-Ivindo des cas de diarrhées fébriles avec décès subits dans plusieurs familles des villages du département de la Zadié, des dispositions conséquentes ont été prises pour faire face à cette maladie. C'était le 30 novembre 2001. Trois jours pus tard, le 03 décembre 200l, le ministère de la Santé publique et de la Population, appuyé en cela par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), mettait en branle une équipe d'investigation pluridisciplinaire dans la zone infectée, en l'occurrence Mékambo, pour déterminer la réalité du terrain. Le constat conclut à l'existence de cette épidémie de fièvre hémorragique virale de type Ébola dans le département de la Zadië ; et ce, d'autant que les résultats des prélèvements sanguins de deux malades qui ont été effectués par le Centre international de Recherches médicales de Franceville (CIRMF) ont étayé cette terrible évidence. Et c'est à partir de cette affirmation que le 11 décembre 2001, le gouvernement va faire une importante déclaration dans laquelle il énonçait sa détermination à s'investir pour circonscrire l'épidémie.

Mais cette déclaration du gouvernement n'a pas empêché la maladie de se développer. Au 18 décembre 2001, la situation soulignait la dangerosité de la tendance: 16 cas signalés et reconnus dont 2 hospitalisés et surtout... 12 décès. La fulgurance de cette tendance sera telle qu'elle va susciter un véritable émoi des autorités publiques de la nation.

En effet, trois mois plus tard, l'épidémie avait déjà totalisé 53 décès et 12 convalescents sur les 65 cas enregistrés. Entre temps, la mobilisation est exponentielle au sein de la communauté nationale. Aux équipes du ministère de la Santé et de l'OMS qui s'activent depuis sur le terrain des aides multilatérales et bilatérales s'impliquent pour venir à bout de cette maladie qui a déjà endeuillé de nombreuses familles. C'est dans cet ordre que l'on eut citer les contributions de l'Union européenne l'Organisation de l'Unité africaine, la République populaire de Chine, la Belgique (MSF), les États-Unis (CDC/Atlanta), le CIRMF, la Croix-Rouge gabonaise et la Croix-Rouge internationale.

En rouleau compresseur, le virus Ébola avait commencé à tuer de nombreuses personnes, privant ainsi le pays des ressources humaines utiles pour le son développement, comme a tenu à le préciser le ministre de la Santé publique et de la population, Faustin Boukoubi au cours de sa déclaration d'avant-hier. Les scientifiques se préoccupent de plus en plus de trouver les voies et moyens appropriés pour éradiquer la maladie. Les laboratoires nationaux et occidentaux sont mis à contribution pour diagnostiquer le mal qui y sévit. Les efforts commencent à être concluants. Les premières causes décelées viennent des... primates dont nos forêts regorgent. Ces animaux sont porteurs du virus de type Ebola et il n'est pas bon de les manipuler, car ils constituent d'importants foyers de transmission et d'activation. Le gouvernement réagit immédiatement en interdisant la consommation de ceux-ci.

Mais, surplace, dans toute la province e l'Ogooué-Ivindo, le renforcement des équipes médicales et des chercheurs qui y sont à pied d'œuvre permet d'enregistrer des progrès considérables. Ce qui a réjoui fortement le ministre Faustin Boukoubi qui ajoute que "le dernier cas enregistré est décédé le 19 mars dernier. Depuis lors, les experts qui sillonnent la zone n'ont trouvé aucun nouveau cas, ni avéré, ni suspect." En réalité, et plus important, "les derniers sujets contacts sont sortis de la surveillance épidémiologique le 14 avril 2002", précise le ministre qui poursuit : "À la date du 06 mai 2002, la période d'observation de 42 jours est échue. La situation dans la zone est actuellement calme et aucun phénomène anormal n'a été observé jusqu'à ce jour".

Le virus Ebola est donc éradiqué au Gabon. Ce qui fait dire au ministre de la Santé: "Au nom du gouvernement de la République gabonaise je déclare officiellement la fin de l'épidémie de fièvre hémorragique virale de type Ébola dans la province de l'Ogooué-Ivindo et partant au Gabon."

En dépit de cela et au regard du caractère reémergent de la maladie, le système de surveillance mis en place sera renforcé, a promis Faustin Boukoubi. Aussi a-t-il souhaité que des habitudes qui veulent que les primates dont la chasse la vente et la consommation sont interdites soient bannies de nos contrées. Source : Journal l'Union du 08/05/2002

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_08052002d.htm

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