L'annonce
de l'éradication d'Ébola a été faite avant-hier par le ministre
de la Santé publique Faustin Boukoubi qui a par ailleurs conseillé
la vigilance face à certaines habitudes dangereuses.
LA
grande infection purulente qui taraudait la province de l'Ogooué-Ivindo
vient d'être vaincue. C'est que l'objectif gouvernemental à travers
la vaste mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières
pour circonscrire l'épidémie d'Ébola a finalement été atteint. Il
faut avouer qu'il ne pouvait en être autrement. Depuis que le gouvernement
avait été saisi de la réapparition - la quatrième du genre que le
Gabon connaisse - par la direction régionale de Santé de 1'Ogooué-Ivindo
des cas de diarrhées fébriles avec décès subits dans plusieurs familles
des villages du département de la Zadié, des dispositions conséquentes
ont été prises pour faire face à cette maladie. C'était le 30 novembre
2001. Trois jours pus tard, le 03 décembre 200l, le ministère de
la Santé publique et de la Population, appuyé en cela par l'Organisation
mondiale de la Santé (OMS), mettait en branle une équipe d'investigation
pluridisciplinaire dans la zone infectée, en l'occurrence Mékambo,
pour déterminer la réalité du terrain. Le constat conclut à l'existence
de cette épidémie de fièvre hémorragique virale de type Ébola dans
le département de la Zadië ; et ce, d'autant que les résultats des
prélèvements sanguins de deux malades qui ont été effectués par
le Centre international de Recherches médicales de Franceville (CIRMF)
ont étayé cette terrible évidence. Et c'est à partir de cette affirmation
que le 11 décembre 2001, le gouvernement va faire une importante
déclaration dans laquelle il énonçait sa détermination à s'investir
pour circonscrire l'épidémie.
Mais
cette déclaration du gouvernement n'a pas empêché la maladie de
se développer. Au 18 décembre 2001, la situation soulignait la dangerosité
de la tendance: 16 cas signalés et reconnus dont 2 hospitalisés
et surtout... 12 décès. La fulgurance de cette tendance sera telle
qu'elle va susciter un véritable émoi des autorités publiques de
la nation.
En
effet, trois mois plus tard, l'épidémie avait déjà totalisé 53 décès
et 12 convalescents sur les 65 cas enregistrés. Entre temps, la
mobilisation est exponentielle au sein de la communauté nationale.
Aux équipes du ministère de la Santé et de l'OMS qui s'activent
depuis sur le terrain des aides multilatérales et bilatérales s'impliquent
pour venir à bout de cette maladie qui a déjà endeuillé de nombreuses
familles. C'est dans cet ordre que l'on eut citer les contributions
de l'Union européenne l'Organisation de l'Unité africaine, la République
populaire de Chine, la Belgique (MSF), les États-Unis (CDC/Atlanta),
le CIRMF, la Croix-Rouge gabonaise et la Croix-Rouge internationale.
En
rouleau compresseur, le virus Ébola avait commencé à tuer de nombreuses
personnes, privant ainsi le pays des ressources humaines utiles
pour le son développement, comme a tenu à le préciser le ministre
de la Santé publique et de la population, Faustin Boukoubi au cours
de sa déclaration d'avant-hier. Les scientifiques se préoccupent
de plus en plus de trouver les voies et moyens appropriés pour éradiquer
la maladie. Les laboratoires nationaux et occidentaux sont mis à
contribution pour diagnostiquer le mal qui y sévit. Les efforts
commencent à être concluants. Les premières causes décelées viennent
des... primates dont nos forêts regorgent. Ces animaux sont porteurs
du virus de type Ebola et il n'est pas bon de les manipuler, car
ils constituent d'importants foyers de transmission et d'activation.
Le gouvernement réagit immédiatement en interdisant la consommation
de ceux-ci.
Mais, surplace, dans toute la province e l'Ogooué-Ivindo, le renforcement
des équipes médicales et des chercheurs qui y sont à pied d'œuvre
permet d'enregistrer des progrès considérables. Ce qui a réjoui
fortement le ministre Faustin Boukoubi qui ajoute que "le dernier
cas enregistré est décédé le 19 mars dernier. Depuis lors, les experts
qui sillonnent la zone n'ont trouvé aucun nouveau cas, ni avéré,
ni suspect." En réalité, et plus important, "les derniers sujets
contacts sont sortis de la surveillance épidémiologique le 14 avril
2002", précise le ministre qui poursuit : "À la date du 06 mai 2002,
la période d'observation de 42 jours est échue. La situation dans
la zone est actuellement calme et aucun phénomène anormal n'a été
observé jusqu'à ce jour".
Le
virus Ebola est donc éradiqué au Gabon. Ce qui fait dire au ministre
de la Santé: "Au nom du gouvernement de la République gabonaise
je déclare officiellement la fin de l'épidémie de fièvre hémorragique
virale de type Ébola dans la province de l'Ogooué-Ivindo et partant
au Gabon."
En
dépit de cela et au regard du caractère reémergent de la maladie,
le système de surveillance mis en place sera renforcé, a promis
Faustin Boukoubi. Aussi a-t-il souhaité que des habitudes qui veulent
que les primates dont la chasse la vente et la consommation sont
interdites soient bannies de nos contrées. Source : Journal l'Union
du 08/05/2002
Lire
l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_08052002d.htm
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