Contactez_nous
La_santé_tropicale_sur_internet  
www_santetropicale_com
GREVE DES TRAVAILLEURS MUNICIPAUX DE LA SANTE : La reprise dépend de la bonne volonté de l'Etat - Wal Fadjri - Sénégal - 10/05/02

Le travail est perturbé dans les postes et centres de santé de Dakar depuis quatre semaines. Ce mouvement est durement ressenti par les populations de même que les comités de santé dont les finances sont affectées. Seulement, explique Birama Niang, major du centre de santé municipal de Ouakam (Csmo), "nous n’avons que cette forme de lutte pour nous faire entendre et les populations de proximité que nous gérons l'ont bien compris". Avec ses camarades agents de la santé de la municipalité de Dakar, ils étaient avant-hier en sit-in devant le poste de santé de Sandial.

Ces travailleurs municipaux de la santé, forts "d'un sentiment de frustration", se sont donné rendez-vous ce matin au centre de santé Georges Lahoud. C’est pour annoncer la radicalisation de leur mouvement, si les autorités de tutelle, l'État en particulier, persistent dans le mutisme qui "frise le mépris". Lors de leur sit-in d'avant-hier, ces travailleurs déclaraient "être peinés d'être en grève parce que les populations en souffrent. Mais si Thiéwo Cissé Doukouré est incapable de gérer les travailleurs sous sa tutelle, elle n'a que le dire et qu'un autre prenne en charge nos revendications".

En effet, les agents de santé de la municipalité de Dakar se désolent de n'avoir pas d'interlocuteur depuis janvier dernier et accusent le ministère chargé des Collectivités locales de faire du "dilatoire". Aussi, si les autorités "nous cherchent à l'usure, ils nous trouveront parce que nous sommes prêts à y aller", martèlent-ils. Sidya Ndiaye, secrétaire général du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sutms), ajoute que "les travailleurs ne sont pas des irresponsables et sont prêts à reprendre le travail, s'ils voient ne serait-ce qu'un début de bonne volonté. Mais ce dilatoire est inacceptable".

Pour l’heure, ces travailleurs estiment avoir été assez ouverts au dialogue avec les autorités et avoir toujours été à la recherche de compromis. Interpellé sur l'accord trouvé avec le ministre chargé des Collectivités locales en janvier dernier, le Dr Birama Niang répond que c'était "juste une façon d'endormir les travailleurs. Les autorités ont essayé de nous faire croire que les négociations sont en bonne voie mais, jusqu'à présent, rien n’a été fait. Non seulement la rétroactivité de 2001 n'est pas effective, mais encore la prime trimestrielle qui devait être payée depuis avril ne l'est toujours pas. Rien n'a bougé depuis cinq mois".

Par ailleurs, les travailleurs municipaux de la santé avisent que les autorités comme les populations doivent comprendre que "ce mouvement n'a aucune connotation politique. Nous sommes à la veille d'élections certes, mais ce mouvement a commencé depuis janvier dernier et certains leaders peuvent le récupérer ou penser que nous voulons perturber leur carrière ministérielle". "Nous avons été lésés et nous sommes en mouvement parce que nous voulons faire prévaloir nos droits. Qu'on nous paye nos primes et qu'un terme soit mis à cette discrimination qui perdure dans cette Commune de Dakar", insiste le major Niang.

En outre, selon lui, les travailleurs municipaux doivent être considérés "comme les agents de santé, vecteurs de développement que nous sommes", d'autant plus que ses camarades constituent "la base de la pyramide médicale. Et si, aujourd'hui, les hôpitaux sont désengorgés, c'est parce que nous faisons bien notre travail, parce que les structures sanitaires municipales jouent un rôle prépondérant dans la prise en charge des malades", martèle le Dr Niang. Il n'est donc pas normal, pour les grévistes, que des agents de la santé aient reçu leurs primes et que d'autres soient laissés en rade, alors que c'est "un décret ministériel qui a octroyé à tous les agents de santé du Sénégal sans exception une prime trimestrielle de 27 000 F, une prime payée depuis 2001".

Le plus déplorable pour eux est que rien n’a été fait depuis janvier, alors que même le Premier ministre est au fait de ce dossier pour avoir reçu le secrétaire général du Sutms. Ce dernier déclare d’ailleurs que le ministre de la Santé, rencontré mardi dernier, a promis de prendre contact avec son collègue chargé des Collectivités locales pour accélérer le processus de paiement. "Mais il nous faut des garanties concrètes pour reprendre le travail comme des délais de paiement précis ou un début d'exécution", explique M. Ndiaye. Aminatou M. DIOP

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9291&unelocale__edition=3045

Retour actualités