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L'actualité de la santé en Afrique

M. Sidi Coulibaly directeur régional de la santé du sud-ouest : "La pauvreté est un frein à la fréquentation des services de santé" - Sidwaya - Burkina Faso - 18/06/2003

Région frontalière avec le Ghana et la Côte-d'Ivoire, le Sud-ouest du Burkina est une zone à forte migration humaine. Une situation qui favorise également l'émergence de certaines maladies dont le Directeur régional de la Santé Monsieur Sidi Coulibaly nous parle.

Sidwaya : Présentez-nous la Direction régionale de la santé du Sud-ouest.

Docteur Sidi Coulibaly : la Direction régionale du Sud-ouest couvre quatre districts répartis dans quatre provinces qui sont la Bougouriba, le Noumbiel, le Ioba et le Poni. C'est une région qui s'étend sur 17 544 km2 et qui compte 558 000 habitants.

Sidwaya : Comment se présente la situation sanitaire dans cette région ?

Docteur Sidi Coulibaly : la situation sanitaire dans la région du Sud-ouest ressemble un peu à la situation générale dans tout le pays mais la particularité de cette région tient au fait qu'elle continue d'enregistrer un certain nombre de pathologies que l'on ne retrouve pas dans certaines régions. Indépendamment des maladies classiques tels que le paludisme, la tuberculose, les maladies respiratoires, la diarrhée etc, la région a la particularité de connaître le ver de guinée. Cette maladie sévit dans deux districts, ceux de Batié dans le Noumbiel et de Gaoua dans le Poni. Il y a aussi l'onchocercose qui est présente dans les quatre districts de la région. Il faut signaler également que cette région est l'une des rares localités du Burkina où quatre districts sont concernés en même temps par cette maladie.

Sidwaya : Quelles sont les difficultés que rencontre la Direction régionale de la santé du Sud-ouest ?

Docteur Sidi Coulibaly : La première difficulté de la DRS du Sud-ouest est l'insuffisance du personnel. A cela il faut ajouter l'éloignement de la région de Ouagadougou. Avec le bitumage de la route Pâ - Dano - frontière Côte-d'Ivoire, la région a été désenclavée mais l'autre problème est que toujours à l'intérieur de cette région, les pistes restent impraticables et les villages difficilement accessibles, ce qui fait qu'il y a des problèmes à ce niveau. Il y a aussi que certaines formations sanitaires n'ont pas la norme minimale en personnel. Certaines se retrouvent souvent avec une ou deux personnes. L'autre problème, c'est la logistique. Je disais tantôt que les voies sont impraticables notamment en saison pluvieuse. La logistique qui est mise à notre disposition pour le déplacement est vite amortie, surtout quand nous voulons mener des activités en stratégie avancée, notamment la vaccination et la consultation des femmes enceintes. En plus de cela, il est à noter que nos formations sanitaires sont sous-équipées et souvent nous avons des difficultés pour prendre en charge les malades. Le plateau technique est par moments insuffisant. Par ailleurs, la couverture en infrastructures sanitaires (les formations sanitaires) est insuffisante. Ce qui fait que l'accessibilité de ses structures de façon générale au niveau de la région n'est pas significative. Il y a aussi le facteur pauvreté qui demeure un frein à la fréquentation des services de santé. Quand on demande à quelqu'un de payer 50 F pour une consultation, c'est souvent difficile et cela constitue un frein à la fréquentation des formations sanitaires. Nous rencontrons également des difficultés par rapport à la gestion des rapatriés. La région du Sud-ouest connaît depuis le début de la crise ivoirienne un retour massif de nos compatriotes. L'impact que cela a eu au plan sanitaire est la réapparition de certaines pathologies qu'on avait réussit à maîtriser notamment la rougeole. Une épidémie de rougeole sévit actuellement dans les districts de Batié et de Gaoua. Mais grâce à la mise à notre disposition par le ministère de la santé des médicaments, la prise en charge des cas de maladie de rougeole se fait sans difficulté.

Sidwaya : Cette année encore, le Burkina Faso a été durement frappée par une épidémie de méningite. Pouvez-nous faire le point en ce qui concerne la région du sud-ouest ?

Docteur Sidi Coulibaly : La région du Sud-ouest a été l'une des premières régions du Burkina Faso a être touchée par l'épidémie de méningite cette année. C'est surtout le district de Batié qui déjà à la semaine cinq était en situation d'épidémie. Les trois autres districts de la région (Dano, Diébougou, Gaoua) n'ont pas connu d'épidémie. Ces districts ont connu des cas mais pas assez élevés au point d'atteindre le stade d'épidémie. A ce jour, nous sommes à 453 cas de méningite avec 65 décès. Ce qu'il faut souligner, nous n'avons connu que l'épidémie de méningite à stéréotype A, contrairement au W135 qui a régné dans d'autres régions du pays. Et comme les vaccins contre le stéréotype A était déjà disponible, cela nous a permis de prendre assez vite des dispositions pour pouvoir arrêter l'évolution de la maladie. Nous avons pu ainsi vacciner environ 54000 personnes au niveau du district sanitaire de Batié, ce qui fait un taux de couverture d'environ 124%.

Sidwaya : La ville de Gaoua est souvent citée comme étant parmi les villes les plus touchées par le VIH/Sida au Burkina ? Quelle est la réalité ?

Docteur Sidi Coulibaly : Dans le temps, il y a eu une enquête à Gaoua avait produit un taux de séro-prévalence d'environ 15% mais ce pourcentage n'était pas tout à fait juste parce que le prélèvement effectué sur les gens avait été souillé. Le sérum de certaines personnes séro-négatives a été souillé par des sérums positifs. Cela n'a donc pas permis de sortir des résultats fiables. Et malheureusement, on continue toujours à se baser sur ces résultats pour dire que Gaoua est très infectée par le VIH/Sida. Je reconnais que le sida est présent dans la région mais à dire que la ville est exceptionnellement touché par rapport aux autres régions, ce n'est pas tout à fait exact. Et d'ailleurs une étude réalisée au niveau du site sentinelles a ressorti un taux de séro-prévalence qui tournait autour de 4 à 6%. Ce qui n'est pas du tout supérieur au taux national que nous connaissons.

Sidwaya : Quelles sont les maladies les plus récurrentes ?

Docteur Sidi Coulibaly : C'est le paludisme qui vient en première position car c'est une maladie qui est très fréquente dans la région. Il y a également les maladies diarrhéiques et les infections respiratoires. La lèpre est aussi très présente dans la région mais elle est en voie d'élimination. A ce niveau nous avons un taux qui fait quatre fois le taux national. Une autre maladie également présente, c'est la tuberculose. A l'endroit des autorités sanitaires du pays, je leur demanderai de renforcer un peu le personnel de la région sanitaire du Sud-ouest, parce que c'est une zone qui connaît une extrême mobilité du personnel. Les gens viennent et une ou deux années après ils repartent. On se retrouve dans un perpétuel recommencement en train de former des gens et compte tenu du fait qu'il n'y a pas un minimum de personnel au niveau des formations sanitaires, la qualité des soins en prend un coup.

Frédéric OUEDRAOGO

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2003_18_06/sidwaya.htm


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