Actualités de la santé
en Afrique
Mai 2005

Au sommaire de cette semaine :

Burkina Faso :
© Dr Virginie Tapsoba, Ophtalmologue : "Chacun naît avec une anomalie aux yeux"
© Quels soins après un avortement ?

Cameroun :
© Santé : un appui de 870 millions. Une prime spéciale octroyée au Cameroun par l’Alliance mondiale pour la vaccination

Congo :
© Le Congo se dote d’un laboratoire de biologie moléculaire de lutte contre le sida
© Le virus Ebola continue à faire des victimes dans la Cuvette-Ouest
© L’Ordre des pharmaciens explique les méfaits des médicaments vendus dans la rue

Côte d'ivoire :
© M. Kouakou Lucien, directeur exécutif de l’AIBEF : “Pas de double emploi dans la gestion des produits contraceptifs”

Mali :
© Lutte contre le sida : un plan sectoriel pour la jeunesse

Maurice :
© Les écoles dentaires se défendent

Sénégal :
© Prise en charge - Capacité d’hospitalisation : Saturation aux urgences
© Odonto-Stomatologie : Les chirurgiens dentistes se mettent en phase avec l’évolution des techniques
© Impuissance sexuelle : Le Viagra induirait la cécité
© Recherche et formation clinique : Dakar étrenne son centre de prise en charge du VIH-Sida
© Entretien avec… Bernard Taverne, médecin et anthropologue à l’Ird : «L’enjeu du Sénégal est qu’il n’y ait pas d’autres contaminations»
© Mme Constance Faye Badji, présidente du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal : «Le marché illicite tue et menace d’achever la profession»

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M. Kouakou Lucien, directeur exécutif de l’AIBEF : “Pas de double emploi dans la gestion des produits contraceptifs” - Fraternité Matin - Côte d'Ivoire - 27/05/2005
Le problème de la sécurité contraceptive se pose aussi bien en Côte d'Ivoire que dans tous les autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Quelle sécurité contraceptive offre l'AIBEF à la Côte d'Ivoire en tant que partenaire intervenant dans le planning familial ?

Le problème de la sécurité contraceptive se pose aussi bien en Côte d'Ivoire que dans tous les autres pays d'Afrique de l'Ouest. Pour ce qui concerne la société civile telle que l’AIBEF, nous contribuons aux côtés de l'Etat à résoudre ces problèmes de sécurité contraceptive, notamment en offrant des services de santé de la reproduction par notre canal. Cela permet de couvrir une bonne partie du territoire national où les besoins sont exprimés. Nous le faisons par le biais des centres dans lesquels nous intervenons. Nous avons un réseau de centres assez important. Nous appuyons aussi une partie du service public de l'Etat. Nous intervenons dans les secteurs privé et parapublic où la demande est exprimée.

Qu'est-ce que vous offrez comme services de santé de la reproduction ?

Dans le cadre de la sécurité contraceptive, les services que nous offrons ont trait à la planification familiale. Cela veut dire que nous offrons des prestations aux femmes. Elles viennent en consultation, on fait les examens gynécologiques. Une fois que les examens confirment qu'elles peuvent être sous contraception, on leur donne la contraception. C'est ce que nous appelons les services pour la planification familiale. A côté de cela nous avons d'autres services, notamment les consultations gynécologique, prénatale et postnatale.

Existe-il une convention entre vous et l'Etat dans le cadre des services que vous assurez ?

Oui, il s'agit pour l'AIBEF de gérer aux côtés de l'Etat une partie du service public, notamment dans le domaine de la santé de la reproduction. Cette convention existe depuis toujours et c'est grâce à elle que nous essayons d'accomplir tant bien que mal la tâche à nous confiée par l'Etat.
On craint de plus en plus une insécurité contraceptive (rupture) dans notre pays au vu du retrait des bailleurs.

Quand on parle d'insécurité contraceptive on craint plutôt des ruptures dans le public, est- ce que cela vous concerne aussi ?

Oui, cette insécurité contraceptive nous concerne tous, puisque toute seule, l'AIBEF ne peut pas couvrir les besoins et la demande en contraceptifs de la Côte d'Ivoire. Il s'agit aujourd'hui pour beaucoup de partenaires au développement qui avaient pris des engagements au Caire de pouvoir intensifier les actions pour la planification familiale. Mais bon nombre de ces partenaires-là ont orienté leurs actions vers d'autres domaines qui sont certes aussi importants que la lutte contre le sida, la vaccination, mais malheureusement ils se sont désintéressés de la planification familiale qui connaît un financement restreint. Laquelle restriction, si on n' y prend garde, va entraîner des conséquences désastreuses.

L' AIBEF connaît-elle   aussi une restriction financière à l'image de l’Etat ?

Bien sûr nous sommes aussi touchés par cette restriction financière. Je vais vous donner un exemple, nous avions par le passé un financement d'environ 950 milles dollars par an de l'IPPF (Fédération Internationale pour la Planification Familiale) , USAID et d'autres partenaires au développement. Mais aujourd'hui l'USAID et d'autres se sont retirés sans qu'on puisse les remplacer. Ce qui fait qu'aujourd'hui nous avons pour les contraceptifs un seul financement, c'est celui de l'IPPF. Et ce seul financement ne peut pas nous permettre d'assurer les services tel qu'on le faisait par le passé. Donc nous assistons bien sûr à des abandons de service, à une réduction de nos indicateurs, et cela à la longue n’est pas bon. Je ne pense pas que l'AIBEF soit seule dans ce cas.

Quelles sont les réalités de l'AIBEF par rapport à son stock pour pallier à une éventuelle rupture ?

Par le passé, l'AIBEF avait un taux de rotation qui pouvait lui permettre d'avoir un stock d'un an et six mois, c'est-à-dire 18 mois. Mais aujourd'hui on se retrouve à un taux de rotation de 14 mois. Cela veut dire qu'on n'a pas une marge de sécurité pour faire face à d'éventuelles ruptures. Nous pensons aujourd'hui que ce que nous avons ne nous permet pas de garantir réellement la continuité du service si les partenaires au développement se désengagent à ce rythme-là.
 Mais notre chance en Côte d'Ivoire, c'est que nous avons peu de gaspillage. Que ce soit au niveau du ministère de la Santé, l'AIBEF, que de l'AIMAS. Généralement les contraceptifs que nous avons à notre disposition connaissent une bonne gestion.

Quelle est la part de l'AIBEF dans la sécurité contraceptive aujourd'hui en Côte d'Ivoire ?

La part de l'AIBEF est qu'elle a aujourd'hui un réseau de 70 centres du ministère de la Santé qu’elle appuie. Tous ces centres reçoivent la chaîne de logistique et de contraceptifs de l'AIBEF, permettant ainsi d'assurer l'approvisionnement des clients.
Par exemple au nord de la Côte d'Ivoire, 26 centres du ministère de la Santé sont reliés à notre antenne de Korhogo.  A Bouaké, ce sont 19 centres, A Man 09, à Daloa 08 et à Abidjan, nous avons quatre centres de l’AIBEF qui appuient les centres de l'Etat. Disons que nous contribuons de façon significative à ce qu'il y ait une bonne sécurité contraceptive.
Avec le ministère de la Santé il y a cette complémentarité. Et puis en Côte d'Ivoire nous ne faisons pas de double emploi en la matière. C'est-à-dire que là où l'AIBEF intervient, le ministère de la Santé n'intervient pas. Et cela permet à d'autres acteurs de bénéficier des produits contraceptifs. C'est la même chose pour le programme de marketing social des produits contraceptifs.
Nous avons vraiment fait une bonne répartition.
Cependant, notre souhait est qu'en marge des activités de mobilisation pour la lutte contre le sida, nous puissions aussi ouvrir un œil sur la souffrance de la femme, qui est malheureusement la seule à payer le lourd tribut d'une rupture de contraceptifs, d'une rupture de stocks. Bien que le nombre d'utilisateurs augmente en matière de produits contraceptifs, cette utilisation n'est pas continue.
En clair, la femme contracte une grossesse, elle pratique l'avortement, qui peut réussir comme échouer. La femme meurt ou elle devient stérile etc.  Aujourd'hui, plus que jamais, on ne doit pas être silencieux sur cette réalité. Que tout le monde se joigne à nous, au ministère de la santé, à l'AIBEF, aux acteurs du développement en matière de Santé de la reproduction pour que plus jamais une femme ne meurt parce qu'elle veut donner naissance et que nous faisons en sorte qu'au moins une femme sur deux utilise des contraceptifs.

Interview réalisée à Saly (Sénégal)
BAKAYOKO Zeguela

Lire l'article original : http://213.239.215.195/fratmat/content/detail.php?cid=2rIn1Uvjq75

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