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L'actualité de la santé en Afrique

Accès aux médicaments du sida. De Vancouver à Bangkok : quels progrès pour l'Afrique - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 09/07/2004

C'est à Vancouver en juillet 1996, lors de la 11ème conférence mondiale du sida, qu'il a été question pour la première fois de traitements médicamenteux du sida. Des comprimés à prendre avec un régime compliqué (à l'époque des prises différentes qui pouvaient dépasser les 10 comprimés par jour). Il n'empêche, des personnes infectées par le VIH aux Etats-Unis et en Europe avaient goûté à "ces merveilles de la science", et on ne finissait pas de vanter leurs mérites durant toute la conférence. Les présentations scientifiques se suivaient pour montrer les acquis de cette nouvelle thérapie, qui ne détruisait certes pas le virus du sida dans l'organisme, mais le maintenait dans un état latent.

Commencer par bien distribuer la nivaquine

Il n'était pas question à cette époque pour les Africains en particulier et les malades des pays en développement en général de disposer de ces précieux médicaments, d'utilisation compliquée et chers. Deux éléments qui s'opposaient "de fait" à leur accessibilité et disponibilité dans les pays du sud. Eux qui, disait-on ironiquement, n'arrivaient pas encore à distribuer correctement la nivaquine dans toutes leurs contrées. Alors que l'AZT et consorts devaient être pris à heure fixe et à vie. L'Afrique et ses malades devaient donc se contenter de faire la prévention. Rien que la prévention, à travers l'information, l'éducation et la communication, la fameuse IEC. Mais à Vancouver, le ministre de la Santé publique de la Côte d'Ivoire à l'époque, le professeur Maurice Kacou Guikahué, est monté au créneau en donnant une conférence de presse pour s'opposer à cette vision "injuste" des choses. Notamment pour faire comprendre que son pays n'était plus au stade de l'organisation de la distribution de la nivaquine et de l'aspirine. Avec la PSP (Pharmacie de la Santé Publique), la Côte d'Ivoire, a-t-il assené à qui voulait l'entendre, peut distribuer correctement les antirétroviraux. Seul problème à ses yeux : le coût des médicaments. Le message n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

La Côte d'Ivoire bénéficie de l'initiative ONUSIDA

Mais ce sera après la conférence mondiale de Genève en juillet 1998 que la Côte d'Ivoire pourra accéder aux antirétroviraux, du moins pour un peu plus de monde chez les économiquement faibles. Sinon les riches, ceux qui pouvaient s'offrir ces médicaments à 500 000F par mois, se les procuraient déjà avec le Fonds sida du professeur Bondurand. Bref !
A Genève, les nouveaux médicaments du sida étaient encore à l'honneur, cette fois avec l'ambition affichée de la conférence, (la 12ème), de rapprocher les deux mondes, le Sud et le Nord par rapport à la disponibilité et l'accessibilité des antirétroviraux avec son thème "Gap on the bridge". Un mois après cette conférence, la Côte d'Ivoire est éligible à l'initiative ONUSIDA d'accès aux antirétroviraux avec trois autres pays en développement. Une initiative qui sera renforcée par un fonds de solidarité. Mais cette initiative ne touchera jamais à terme les 4000 personnes annoncées par celui qui en fut la cheville ouvrière, le professeur Guikahué.

Les présidents français et ivoirien s'engagent

Après Vancouver et Genève, qui ont ouvert la marche de "l'accessibilité" (ce qui ne réglait pas la difficile équation de la disponibilité) des antirétroviraux et autres médicaments pour les infections opportunistes du sida à une infime partie du continent, Durban 2000 et Barcelone 2002, seront presque des répétitions. De même que les conférences africaines, notamment Abidjan 1998 qui a été le déclic avec les engagements des présidents ivoirien et français de soutenir l'accessibilité et la disponibilité des traitements du sida en Côte d'Ivoire. Le premier avec le fonds de solidarité nationale et le second par le Fonds de solidarité thérapeutique internationale (FSTI). Comme en 2000 à Durban avec la 13ème conférence mondiale sur le sida, où il a été prôné de briser le silence, "Break the silence", autour du sida ; tant dans la prévention que dans le traitement ; Bangkok 2004 exige un "accès pour tous" à tout par rapport au VIH/SIDA. Parce que de par le monde, surtout sur le continent qui ne compte que 10% de la population mondiale, mais porte malheureusement tout le poids de la pandémie, il y a encore un besoin croissant d'accéder à l'information et à l'éducation sur le VIH/SIDA, aux traitements et aux médicaments. 50 000 personnes reçoivent les traitements antirétroviraux en Afrique subsaharienne. Alors que ce sont 4,1 millions de personnes qui en ont besoin. Pour l'ensemble des pays en développement, ce sont 6 millions de personnes qui ont besoin de traitement, contre 300 000 effectivement sous traitement. Bangkok 2004 vise aussi un accès à une meilleure politique à l'endroit des décideurs dans nos Etats en vue d'une distribution équilibrée des ressources.

Le pire est à venir

La 15ème conférence mondiale sur le sida à Bangkok veut associer ainsi la science, la communauté, les politiques afin d'atteindre au soir du 16 juillet, de meilleures perspectives scientifiques et sociales dans cette lutte de l'humanité entière contre le VIH/SIDA. Qui continue sa marche dévastatrice. Car à en croire le docteur Peter Piot, directeur exécutif de l'ONUSIDA, le pire est à venir. Plus de 20 ans après le diagnostic du premier cas de sida, Piot prévient : "Les retombées sociales et économiques les plus catastrophiques du sida restent à venir."
En effet, le virus du sida qui a encore infecté l'an dernier, 5 millions de personnes dans le monde dont 3, 2 en Afrique, ne bénéficie pas jusque-là selon le patron de l'ONUSIDA de toutes les ressources financières qu'il faut. Les initiatives de l'OMS, de fournir des médicaments antirétroviraux à trois millions de personnes d'ici 2005, du Programme d'urgence du président des Etats-Unis, qui va par exemple mettre sous traitement antirétroviraux en Côte d'Ivoire 77 000 personnes et toucher 15 pays dans le monde sont certes louables. Mais les 10 milliards de dollars nécessaires tous les ans à la lutte contre cette maladie ne sont pas toujours matérialisés, déplore le docteur Piot. Pour qui, avec les taux d'infection, lutter efficacement contre la pandémie du siècle dans le monde coûtera 15 milliards par an d'ici 2007.

BAKAYOKO Zeguela

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=9RybJW4avZQ


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