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La sciatique iatrogène : Ces injections qui paralysent - Le sud - Sénégal - 26/07/2005
Le taux de prévalence de la poliomyélite a considérablement régressé dans notre pays. Toutefois, une thèse de doctorat présentée par le Dr Maxime Marone Théodore Toupane de la Faculté de Médecine de l’Université de Dakar, montre que l’injection intramusculaire reste, aujourd’hui, la cause principale des paralysies des jambes constatées dans les services de santé.

Selon le Pr Lamine Guèye, du service de neurologie du C.H.U FANN qui a dirigé la thèse, cette maladie, “la sciatique iatrogène” peut se définir comme étant “une atteinte accidentelle du nerf grand sciatique suite à une injection médicamenteuse intramusculaire au niveau de la fesse”. Très rares dans les pays développés et dans les pays maghrébins, cette atteinte connaît une recrudescence dans les pays d’Afrique de l’Ouest.
Devant l’ampleur du problème, les chercheurs ont jugé utile d’étudier les facteurs à l’origine de ces paralysies afin de dégager des recommandations pour aider à la prévention de ce réel problème de santé publique.
Ainsi, dans sa thèse de doctorat en Médecine “Les sciatiques post-injections : Etude clinique, électrophysiologie et étiologie”, Maxime Marone Théodore Toupane, révèle que 124 cas ont été recensés en dix mois, soit plus de 12 cas par mois au service de neurologie du C.H.N. de Fann.

“Ces patients nous ont été adressé pour un électromyogramme pour confirmer le diagnostic de sciatique post IM.”
Les résultats montrent que les enfants constituent la frange la plus touchée de la population et 71,8 % des malades sont des garçons. “Dans l’analyse des causes, nous avons constaté que la non qualification des personnes qui ont fait les injections d’une part et les sels de quinine injectés d’autre part, sont les causes les plus incriminées. La mauvaise technique d’injection est due au manque de personnel qualifié au niveau des structures sanitaires de base. Ce déficit en personnel qualifié est plus accentué au niveau des zones les plus éloignées des centres urbains. Les sels de quinine représentant dans notre étude plus de 70% des produits injectés, sont incriminés dans la cause de ces paralysies”, diagnostique le Professeur Lamine Gueye du Service de Neurologie, Hôpital de Fann.
“Nous pensons que les causes de cette pathologie, aux conséquences socio-économiques désastreuses, méritent d’être bien connues dans nos pays où nous avons non seulement la seringue facile, mais où il existe une utilisation abusive des sels de quinine”.

Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/social2.php

 

Pr Lamine Gueye (service de neurologie CHU Fann) : « Ne jamais piquer quand le malade est debout » - Le sud - Sénégal - 26/07/2005

A quel stade de la maladie, les injections intramusculaires sont indiquées ?
Un malade qui peut prendre des médicaments par la bouche ou par un massage cutané par exemple, ou par voix rectale, il faut éviter de lui faire des piqûres. Or, malheureusement, cette indication n’est pas respectée. Le plus souvent, par méconnaissance, ou parce que les gens ne respectent pas les règles apprises, on pique pour le plaisir de piquer, alors qu’il faut piquer quand c’est nécessaire. Par exemple quand le sujet vomi ou il y a urgence pour que le produit parvienne vite. C’est le cas des injections intraveineuses et intramusculaires. Sinon, il faut privilégier la voix orale. Pour dire que la pratique des injections intramusculaires est bien codifiée.

Que voulez-vous dire par-là ?
Il y a une technique. Il faut connaître la zone où il faut injecter si on fait une injection intramusculaire. Dans la majorité des cas, on fait l’injection au niveau de la fesse, et à un niveau bien précis (cadran supéro-externe de la fesse) que l’on maîtrise si on fait des études médicales ou paramédicales. Ce cadran est déterminé pour éviter de faire une piqûre là où un nerf, en particulier, le nerf sciatique, passe.
Le nerf sciatique est le nerf responsable de la motricité et de la sensibilité, c’est-à-dire des mouvements d’une bonne partie des membres inférieurs. Il y a en deux, un à droite et l’autre à gauche. Ce sont eux qui nous permettent de sentir au niveau de nos membres inférieurs ; des jambes et pieds, et aussi qui nous permettent de les bouger. Donc, si on fait une piqûre on doit les éviter. Parce que si on pique dans une zone où ce nerf passe, on peut toucher ce nerf ou injecter le produit dans l’environnement du nerf qui est alors bloqué. Et quand le nerf est coincé, le sujet est paralysé au niveau de la jambe et du pied.
Voilà, pourquoi, l’injection intramusculaire est codifiée.

Au moment de recevoir l’injection ; quelle est la position la mieux indiquée ?
Concernant, l’IM, on recommande la position assise.
Ne jamais piquer quand le malade est debout. Il est aussi préférable de ne pas piquer dans le sujet est couché.
Dans la position assise, le malade s’assoit sur son nerf sciatique. Donc, la piqûre ne peut pas aller sur le nerf sciatique.

Quels sont les premiers symptômes lorsque le nerf est touché ?
Après une piqûre, on peut se lever et sentir une douleur à la jambe. Mais cela ne veut pas dire qu’on risque la paralysie. Mais dès qu’on sent que le pied est lourd ; que la jambe est lourde par rapport à l’autre qui n’a pas été piquée, il faut aller très vite se faire consulter. En général, quand le pied est lourd, c’est que le nerf a été dérangé par la piqûre. Soit le nerf a été piqué, soit le produit est corrosif et a touché le nerf. Donc, 24 heures, après si la lourdeur persiste, il fait aller voir un spécialiste.

Peut-on récupérer le malade dont le nerf est touché ?
Cela dépend de la gravité de l’atteinte du nerf. Si le nerf a été perturbé de manière légère, le sujet peut être récupéré. On fait le diagnostic, il prend les médicaments avec une bonne rééducation. Ce qu’on appelle Kinésithérapie. C’est extrêmement important pour la récupération. Mais, si le nerf est gravement touché, le sujet peut ne pas récupérer. Il peut être paralysé définitivement à vie.

En période d’hivernage, les injections augmentent à cause du paludisme. Quels conseils pouvez-vous donner ?
Quand le paludisme augmente, souvent les injections augmentent parce que le plus souvent il est accompagné de vomissements. Alors on est obligé parfois de passer par la voix intramusculaire. Mais, quand on choisit cette voix, il faut savoir faire l’injection, savoir où l’on pique, quel produit on pique et qu’est-ce qu’un nerf.

Propos recueillis par Mbaye Kassé

Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/social.php

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