Actualités de la santé
en Afrique
Juillet 2005
Au sommaire de cette semaine :
Cameroun :
© Hepasor pour soigner les hépatites
virales
© Nord : Tuberculose : des chiffres
qui font tousser
© Baisse des chiffres sur le cancer
© Hôpitaux : Ces blouses qui blousent.
Manches longues, manches courtes, bleu, blanc, on ne sait plus qui est
qui
Madagascar :
© Dans la province de Toamasina,
l’accouchement assisté par un personnel de santé qualifié
ne semble pas encore être entré dans les mœurs
Mali :
© Santé : la pyramide à trois
étages. Les structures sanitaires de notre pays sont désormais
organisées par paliers. Les patients l'ignorent souvent
© Hépatite B : de nouvelles
approches thérapeutiques ?
Sénégal :
© La sciatique iatrogène : Ces injections qui paralysent
© Obésité : Témoignages
sur un mal-vivre et poids de souffrances
© Politiques de santé et du
médicament : Industrie pharmaceutique et pays francophones
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Santé Tropicale
Selon le Pr Lamine Guèye, du service de neurologie du C.H.U FANN qui
a dirigé la thèse, cette maladie, “la sciatique
iatrogène” peut se définir comme étant “une
atteinte accidentelle du nerf grand sciatique suite à une injection
médicamenteuse intramusculaire au niveau de la fesse”.
Très rares dans les pays développés et dans les
pays maghrébins, cette atteinte connaît une recrudescence
dans les pays d’Afrique de l’Ouest.
Devant l’ampleur du problème, les chercheurs ont jugé
utile d’étudier les facteurs à l’origine de
ces paralysies afin de dégager des recommandations pour aider
à la prévention de ce réel problème de santé
publique.
Ainsi, dans sa thèse de doctorat en Médecine “Les
sciatiques post-injections : Etude clinique, électrophysiologie
et étiologie”, Maxime Marone Théodore Toupane, révèle
que 124 cas ont été recensés en dix mois, soit
plus de 12 cas par mois au service de neurologie du C.H.N. de Fann.
“Ces patients nous ont été adressé pour
un électromyogramme pour confirmer le diagnostic de sciatique
post IM.”
Les résultats montrent que les enfants constituent la frange
la plus touchée de la population et 71,8 % des malades sont des
garçons. “Dans l’analyse des causes, nous avons constaté
que la non qualification des personnes qui ont fait les injections d’une
part et les sels de quinine injectés d’autre part, sont
les causes les plus incriminées. La mauvaise technique d’injection
est due au manque de personnel qualifié au niveau des structures
sanitaires de base. Ce déficit en personnel qualifié est
plus accentué au niveau des zones les plus éloignées
des centres urbains. Les sels de quinine représentant dans notre
étude plus de 70% des produits injectés, sont incriminés
dans la cause de ces paralysies”, diagnostique le Professeur Lamine
Gueye du Service de Neurologie, Hôpital de Fann.
“Nous pensons que les causes de cette pathologie, aux conséquences
socio-économiques désastreuses, méritent d’être
bien connues dans nos pays où nous avons non seulement la seringue
facile, mais où il existe une utilisation abusive des sels de
quinine”.
Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/social2.php
Pr Lamine Gueye (service de neurologie CHU Fann) : « Ne jamais piquer quand le malade est debout » - Le sud - Sénégal - 26/07/2005
A quel stade de la maladie, les injections intramusculaires
sont indiquées ?
Un malade qui peut prendre des médicaments par la bouche ou par
un massage cutané par exemple, ou par voix rectale, il faut éviter
de lui faire des piqûres. Or, malheureusement, cette indication
n’est pas respectée. Le plus souvent, par méconnaissance,
ou parce que les gens ne respectent pas les règles apprises,
on pique pour le plaisir de piquer, alors qu’il faut piquer quand
c’est nécessaire. Par exemple quand le sujet vomi ou il
y a urgence pour que le produit parvienne vite. C’est le cas des
injections intraveineuses et intramusculaires. Sinon, il faut privilégier
la voix orale. Pour dire que la pratique des injections intramusculaires
est bien codifiée.
Que voulez-vous dire par-là ?
Il y a une technique. Il faut connaître la zone où il faut
injecter si on fait une injection intramusculaire. Dans la majorité
des cas, on fait l’injection au niveau de la fesse, et à
un niveau bien précis (cadran supéro-externe de la fesse)
que l’on maîtrise si on fait des études médicales
ou paramédicales. Ce cadran est déterminé pour
éviter de faire une piqûre là où un nerf,
en particulier, le nerf sciatique, passe.
Le nerf sciatique est le nerf responsable de la motricité et
de la sensibilité, c’est-à-dire des mouvements d’une
bonne partie des membres inférieurs. Il y a en deux, un à
droite et l’autre à gauche. Ce sont eux qui nous permettent
de sentir au niveau de nos membres inférieurs ; des jambes et
pieds, et aussi qui nous permettent de les bouger. Donc, si on fait
une piqûre on doit les éviter. Parce que si on pique dans
une zone où ce nerf passe, on peut toucher ce nerf ou injecter
le produit dans l’environnement du nerf qui est alors bloqué.
Et quand le nerf est coincé, le sujet est paralysé au
niveau de la jambe et du pied.
Voilà, pourquoi, l’injection intramusculaire est codifiée.
Au moment de recevoir l’injection ; quelle est la position
la mieux indiquée ?
Concernant, l’IM, on recommande la position assise.
Ne jamais piquer quand le malade est debout. Il est aussi préférable
de ne pas piquer dans le sujet est couché.
Dans la position assise, le malade s’assoit sur son nerf sciatique.
Donc, la piqûre ne peut pas aller sur le nerf sciatique.
Quels sont les premiers symptômes lorsque le nerf est
touché ?
Après une piqûre, on peut se lever et sentir une douleur
à la jambe. Mais cela ne veut pas dire qu’on risque la
paralysie. Mais dès qu’on sent que le pied est lourd ;
que la jambe est lourde par rapport à l’autre qui n’a
pas été piquée, il faut aller très vite
se faire consulter. En général, quand le pied est lourd,
c’est que le nerf a été dérangé par
la piqûre. Soit le nerf a été piqué, soit
le produit est corrosif et a touché le nerf. Donc, 24 heures,
après si la lourdeur persiste, il fait aller voir un spécialiste.
Peut-on récupérer le malade dont le nerf est
touché ?
Cela dépend de la gravité de l’atteinte du nerf.
Si le nerf a été perturbé de manière légère,
le sujet peut être récupéré. On fait le diagnostic,
il prend les médicaments avec une bonne rééducation.
Ce qu’on appelle Kinésithérapie. C’est extrêmement
important pour la récupération. Mais, si le nerf est gravement
touché, le sujet peut ne pas récupérer. Il peut
être paralysé définitivement à vie.
En période d’hivernage, les injections augmentent
à cause du paludisme. Quels conseils pouvez-vous donner ?
Quand le paludisme augmente, souvent les injections augmentent parce
que le plus souvent il est accompagné de vomissements. Alors
on est obligé parfois de passer par la voix intramusculaire.
Mais, quand on choisit cette voix, il faut savoir faire l’injection,
savoir où l’on pique, quel produit on pique et qu’est-ce
qu’un nerf.
Propos recueillis par Mbaye Kassé
Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/social.php
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