L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Maladies hivernales : Les affres du paludisme et de la grippe - Le quotidien - Sénégal - 07/09/2004

On les appelle maladies hivernales. Elles sont en particulier infectieuses. Il s'agit du paludisme, de la grippe, des diarrhées, et d'autres résultant d'une pratique non professionnelle de la circoncision dont le tétanos. Leur recrudescence notée avec l'installation des pluies s'explique, le plus souvent, par un défaut d'hygiène et d'assainissement, si ce n'est la résistance observée dans le traitement du paludisme, et la grippe qui n'a pas de mode d'emploi. Une fois infecté, le patient ne peut qu'attendre que le virus termine son cycle, en suivant les conseils des praticiens guidés par les manifestations de la grippe, d'un malade à l'autre. Toutefois, il est recommandé de boire beaucoup d'eau.

Hôpital général de Grand Yoff. Le couloir menant au bureau du Docteur Thierno Fall refuse du monde. A peine si l'on parvient à se frayer un passage, les narines agressées par une forte odeur d'éther qui dispute l'air aux autres puanteurs particulières au milieu hospitalier. Serrés les uns contre les autres, les patients attendent. Des multitudes de visages qui trahissent une urgence : rencontrer le médecin dans un espoir d'apaisement de la douleur, de la maladie, de la souffrance physique et morale. L'atmosphère est assez morose dans ce couloir "de la mort".
Soudain, l'attention des uns et des autres est happée par l'arrivée d'une civière. A bord, un cas urgent. Les sanglots d'un homme. Affalé sur ce lit roulant, il gémit, frémit. De toutes ses forces, imposant aux brancardiers de redoubler d'efforts pour le neutraliser.
Et les commentaires vont bon train. "C'est le palu", s'écrie une femme qui en est arrivée à oublier son sort, face à cette souffrance qui semble avoir atteint son paroxysme, au point que les autres patients aient peut-être oublié la douleur. "J'ai cru que je mourrais vendredi dernier", renchérit le vieux d'à côté qui a du mal à se départir des séquelles d'une souffrance physique. C'est cette ambiance qui a accompagné l'entrée de cet homme-là dans le bureau du médecin. En effet, l'urgence que vient d'accueillir le Docteur Fall est un paludisme chronique. " Durant cette période, plus de 60 % de nos malades souffrent du paludisme", précise-t-il.

Recrudescence

Le paludisme est une pathologie bien connue, qui continue à faire des ravages. C'est la parasitose la plus répandue dans le monde avec plus de 2 milliards d'individus exposés, notamment dans les pays pauvres en Afrique. Avec un taux de mortalité de 2 millions d'individus par an. Au Sénégal, le paludisme sévit toute l'année durant, avec des piques durant l'hivernage qui offre les conditions favorables au développement du plasmodium, l'anophèle femelle responsable de la transmission du paludisme. Il s'agit, en fait, des eaux de pluies associées à l'insalubrité publique renforcée par un manque d'assainissement durant la période hivernale, les canaux à ciel ouvert, et les ordures. Ce qui fait que toutes conditions sont réunies pour que cette maladie sévisse. D'ailleurs le paludisme caractérisé par une recrudescence, reste le principal motif de consultation. "En cette période, plus de 60 % des malades présentent des tableaux de paludisme", selon le Docteur Omar Sarr du District de santé Gaspard Camara. Il se manifeste chez le malade par une sensation de froid, des tremblements, des claquements de dents. La fièvre monte à 39 degrés, la rate augmente de volume, la tension artérielle pincée.
Et pourtant l'utilisation des moustiquaires imprégnées, la désinfection des eaux pourrait réduire le nombre de personnes hospitalisées, chaque année selon Dr Omar Sarr. En tout cas la lutte contre le paludisme est pluridisciplinaire. Ainsi, l'assainissement doit y jouer un rôle très important. "Des tares liées au manque de moyens du ministère de la Santé font que les canaux restent non-curés, ce qui fait qu'ils restent à ciel ouvert", poursuit Dr Sarr. Il est aussi d'avis que ce ministère doit avoir une mission d'éducation par l'information de proximité, d'autant qu'il est déploré un manque de suivi et de rigueur dans la politique de prévention. Pharmacien de formation, le Docteur Bathily ajoute que "la campagne de prévention initiée l'année dernière n'a pas eu d'écho pour ce début d'hivernage". Une tare majeure, à son avis, en plus des contraintes liées aussi au faible pouvoir d'achat des populations les plus exposées à cette maladie.

Inquiétude

En fait l'hivernage offre un terrain fertile aux microbes et parasites, responsables de beaucoup de maladies infectieuses : l'éclosion des moustiques et le développement de gîtes larvaires sur les flaques d'eau stagnantes sont favorables à l'éclosion et la propagation de certaines maladies. D'où la récurrence du paludisme, des maladies diarrhéiques et dermatologiques.
S'y ajoute que la forte canicule, en ces périodes, pose d'énormes difficultés à l'organisme, de sorte que beaucoup de maladies en veille apparaissent de manière soudaine. C'est le cas de la grippe et des maladies parfois chroniques non transmissibles comme l'hypertension artérielle et les diabètes. Par ailleurs, la principale source d'inquiétude est liée à la grippe qui se distingue cette année par un fort taux d'infection. A Dakar, cette maladie à flambée épidémique s'est signalée chez les malades par des infections respiratoires associées à un rhume, des courbatures et des douleurs articulaires. Elle peut se compliquer par des problèmes pulmonaires en cas de négligences, lors du traitement. Ainsi pendant vingt jours, "nous assistons à un afflux de malades dans les centres de santé", confie le Docteur Fall, médecin chef du district de santé Nabil Choucair.
La délicatesse avec cette pathologie est qu'elle est plus difficile à prévenir que le paludisme. Si celui-ci est transmis par un parasite, la grippe est causée par un virus que l'on peut attraper par voie respiratoire. Donc avec la proximité et le contact physique d'une personne atteinte et les coups d'air respiratoires, la contamination est facile et instantanée.
"Cependant, elle a un vaccin efficace", rassure le Docteur Thierno Fall de l'hôpital général de Grand Yoff en comparaison avec le vaccin du paludisme. Seulement "le problème est que ce vaccin change chaque année, c'est un virus qui change chaque année de manteau" précise-t-il. Ce qui pose donc le problème de renouvellement annuel du vaccin à partir des virus isolés. "Et cela n'est pas très accessible pour nous autres africains". Cette grippe, pourtant bénigne sauf chez certaines personnes à tares physiques particulières, n'a pas un traitement spécial. "Il convient dès lors de se reposer, faire des traitements symptomatiques et de garder une certaine distance vis-à-vis des personnes atteintes", conclut-il.

Les mains sales

Dans le lot des maladies hivernales, ces maux qui résultent, essentiellement, des mauvaises conditions d'hygiène. Ce sont "les maladies des mains sales" : les maladies diarrhéiques et dermatologiques, fréquentes chez les enfants. Ce sont des syndromes dysentériques, avec des diarrhées profuses, liquidiennes, ou encore glairo-sanglantes. Elles sont le plus souvent associées à des syndromes infectieux, telles les infections intestinales comme c'est le cas avec la fièvre typhoïde favorisée par les parasitoses et les germes dans les eaux de pluies.
Par ailleurs, les conditions d'hygiène à Dakar complètent le décor avec les pathologies dermatologiques comme la gale. Cette maladie de la peau touche surtout les enfants qui sont le plus exposés aux eaux de pluies. Ainsi, le constat est manifeste. "Le dénominateur commun de toutes ces calamités est le manque d'assainissement surtout en cette période d'hivernage", remarque le Docteur Latir Diouf de la Clinique des maladies infectieuses de Centre hospitalier universitaire de Fann. D'où la nécessité d'"une éducation sur les mesures élémentaires de santé chez les populations".

Stagiaire Aliou SANE

Lire l'article original : http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=17400


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et developpé par NG COM Santé tropicale