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Cataracte, glaucome, trachome ... Ces méchantes affections oculaires aux dégâts irréversibles - Le Soleil - Sénégal - 09/09/2005
Les maladies des yeux prennent de plus en plus de l’ampleur au Sénégal. Prés de 150.000 personnes sont atteintes de cécité. Pourtant, la plupart de ces affections pourraient être évitées. Cela, en respectant les mesures élémentaires d’hygiène. Cependant, pour d’autres maladies comme la cataracte ou le glaucome, la prise en charge est plus complexe. Car, l’intervention chirurgicale est réalisée juste pour stabiliser la vue. Alors, il faut prévenir. Et le Programme national de lutte contre la cécité au Sénégal donne le ton en initiant la notion de soins oculaires, qui veut que dans chaque centre de Santé, l’on puisse administrer les premiers soins nécessaires, dans le cadre de la prise en charge.

Cent quarante mille. C’est le nombre de personnes atteintes de cécité au Sénégal. Un pays qui compte également 450.000 déficients visuels. Cependant, ces chiffres sont loin de traduire la réalité sur un des sens les plus nobles chez l’humain, c’est-à-dire la vue. Comme l’atteste Dr Boubacar Sarr, coordonnateur du Programme national de lutte contre la cécité (Pnlc) qui indique : « Ces chiffres ne signifient pas grand-chose, dans la mesure où ils ne représentent que ceux qui sont pris en charge dans les services spécialisés. Tous les autres malades, qui vont dans les postes ou centres de Santé, ne sont pas concernés ».

À cette donne se greffe le fait que : « les structures privées ne répondent jamais à nos sollicitations, quand il s’agit de recueillir des données, alors qu’elles concentrent le 1/3 des activités en matière de soins oculaires », précise Dr Sarr. Ces arguments, ajoutés au manque de collaboration de certaines structures publiques, justifient ainsi la prévalence de la cécité estimée à 1,42 %. Un pourcentage qui semble bas, parce que ne reflétant pas la réalité de la cécité au Sénégal. Ce qui pousse le coordonnateur du Pnlc à parler « d’absence d’enquête épidémiologique, de données hospitalières parcellaires, voire obsolètes ».

Parmi les maladies des yeux les plus fréquentes au Sénégal, on recense la conjonctivite, l’amétropie ou troubles de la réfraction, la cataracte, le glaucome, le trachome ... Mais, celles qui conduisent à la cécité sont principalement : la cataracte, le trachome et le glaucome.
La cataracte est d’ailleurs la première cause de cécité au Sénégal avec 0,31 %, soit plus de 31.000 personnes atteintes. Elle est suivie du trachome qui enregistre un taux de 0,26 %, soit 26.000 aveugles. Le glaucome vient en troisième position avec un effectif de 16.000 personnes, soit 0,16 %. Les autres pathologies oculaires cécitantes sont les cécités cornéennes avec 0,40 % et l’onchocercose ou cécité des rivières (0,01 %). Le reste (0,28 %) est constitué de causes de cécité indéterminée.

Parlant des maladies des yeux, qui évoluent vers la cécité, Dr Boubacar Sarr soutient qu’il y a des affections oculaires relativement banales. Mais à côté, d’autres peuvent être complexes. Elles peuvent même endommager l’œil. Expliquant le processus par lequel l’œil peut être atteint, il fait savoir qu’en tant qu’organe de la vue, l’œil est constitué de milieux transparents devant conduire la lumière de l’extérieur vers la rétine.
« Maintenant, tout ce qui altère ce milieu transparent va avoir des incidences sur la vue ». Et il donne l’exemple d’une affection de la vue qui détruit généralement une grande partie de la cornée. Dans ce cas, même si la cornée est guérie, elle va constituer un blocage. Parce que simplement, plus l’atteinte est profonde, plus la cicatrice, qui en est issue, est dense. Et le coordonnateur du Pnlc soutient ainsi que toutes les maladies, qui atteignent la cornée, peuvent conduire à la cécité.

Recrudescence liée à la vieillesse
Aujourd’hui, si l’on assiste au Sénégal à une recrudescence des maladies des yeux, c’est dû en grande partie au vieillissement de la population, explique Boubacar Sarr, coordonnateur du Pnlc. Selon lui : « il est constaté que l’amélioration de l’espérance de vie met en avant certaines maladies ». Laquelle situation expose au développement de maladies liées au vieillissement.
La recrudescence des affections oculaires peut également avoir pour cause l’élargissement de l’offre en soins dans ce domaine. Ce qui justifie dans une large mesure la fréquentation des structures sanitaires par les populations, qui s’y rendent, pour se faire soigner. À cela s’ajoute le fait que la cataracte et le glaucome sont des affections oculaires, qui peuvent rendre aveugles, quand elles ne sont pas diagnostiquées tôt. D’où le souci des populations d’aller vers les spécialistes des yeux pour arrêter, si possible, le mal pendant qu’il est encore temps.
Cependant, précise l’ophtalmologiste Mamadou Boubou Sall, qui fut coordonnateur du Pncl : « c’est parce que l’ophtalmologie n’était pas une priorité qu’on pense qu’il y a une recrudescence. « Je crois que maintenant, il y a une réelle prise de conscience de l’ophtalmologie. On s’intéresse aux affections oculaires. Cela, contrairement à la période où dans les priorités en Santé, on mettait plus en avant les causes mortelles », soutient-il.
Le paradoxe avec les maladies cécitantes est qu’elles peuvent être évitées, dans de nombreux cas. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les propos de l’ophtalmologiste Boubacar Sarr, qui soutient : « 8 fois sur 10, la cécité était évitable ou curable. Ce qui veut dire qu’il y a quelque chose à faire ». Selon lui : « la question de la cécité, au-delà de la vue, pose le problème de la vie ». Si bien que les économistes de la Santé font savoir qu’un aveugle coûte cher. Par conséquent, la cécité est la pire des infirmités, du fait de la situation de dépendance qu’elle crée. D’ailleurs, les économistes de la Santé évaluent à 25 milliards de dollars américains par an le coût de la cécité dans le monde.
Ne serait-ce que pour cette raison, le coordonnateur du Pnlc pense que la cécité doit figurer parmi les questions de Santé prioritaires, dans la mesure où elle est plus ressentie que la plupart des affections mortelles. Mais, puisqu’elle ne tue pas comme d’autres maladies très redoutées, elle ne constitue pas une préoccupation chez les décideurs. Pourtant, « elle doit bénéficier du regard neuf des décideurs politiques », estime Dr Boubacar Sarr. D’autant que « la mortalité chez les aveugles est trois fois plus élevée que dans la population générale », constate-t-il. La cause principale en est que : « Quand on est aveugle, on perd la joie de vivre », fait savoir l’ophtalmologiste.

Chirurgie et chimiothérapie : La gamme des soins pour sauver la vue
Problème de Santé publique au Sénégal, la cécité pourrait être évitée, si la prise en charge des maladies de l’œil était précoce. Le traitement se fait soit avec la chirurgie soit avec des médicaments. La chirurgie est bien pratiquée au Sénégal. C’est ainsi que pour la cataracte, par exemple, qui touche 31.000 personnes, « on opère 7.000 cas tous les ans ». Mais la pratique chirurgicale, unique recours pour soigner la cataracte, ne facilite pas les choses, dans la mesure où « chaque année 18.000 nouveaux cas de cataracte sont enregistrés au Sénégal », indique Dr Boubacar Sarr.
N’empêche, le traitement de cette affection liée à l’opacification de l’œil est facile, soutient Dr Mamadou Boubou Sall. Mais, il est cher dans la mesure où il s’agit de changer la lentille.
À côté de cette cataracte qui survient avec l’âge, parce qu’étant 9 fois sur 10 liée à la vieillesse et qui ne se guérit que par l’entremise d’une intervention chirurgicale, il y a la cataracte congénitale ou juvénile. Cette forme de cataracte a souvent pour cause certaines maladies qui s’attaquent à la mère lors de la grossesse. Et Dr Boubacar Sarr cite la rubéole et certaines formes de toxoplasmose. « Mais, dans la plupart des cas, il y a une notion de consanguinité qui apparaît dans la cataracte congénitale », précise-t-il. N’empêche, la notion d’hérédité n’est jamais évoquée dans des circonstances similaires que celles dans lesquelles on développe la cataracte congénitale.
Pour le trachome, qui est due à une bactérie et qui fait partie des affections oculaires les plus cécitantes, quand on en arrive au stade terminal, souvent, il n’y a plus grand-chose à faire. « Il est chronique et entraîne des complications à l’âge adulte », soutient Dr Mamadou Boubou Sall, ophtalmologiste. C’est pourquoi, on insiste beaucoup sur la prévention, mais aussi et surtout sur les mesures d’hygiène élémentaire, pour éviter d’être victime du trachome. Une maladie de l’œil prise en charge avec la stratégie CHANCE qui en train d’être expérimentée au Sénégal. Cette stratégie pour la prévention et le traitement du trachome vise son éradication d’ici 2013. Elle concerne la correction chirurgicale pour supprimer le trichiasis (CH : chirurgie du trichiasis), l’interruption de la chaîne de transmission du germe par le traitement antibiotique (A : Antibiothérapie) et l’amélioration de l’hygiène et du cadre de vie des populations (N : nettoyage du visage et CE : changement de l’environnement). Il s’agit d’un acte chirurgical pas compliqué, qui ne prend que quelques minutes (15). En plus, elle peut se faire dans la communauté par des infirmiers formés, certifiés et supervisés. D’ailleurs, cette stratégie a été réussie dans des pays comme le Maroc ou la Gambie.
Il faut juste signaler que la prévalence du trachome est plus élevée chez la femme que chez l’homme. Simplement, parce que les enfants, qui ont le trachome, contaminent leurs mères. Ce qui fait que sur 3 trachomes aveugles, les 2 sont des femmes, explique l’ophtalmologiste Mamadou Boubou Sall.

La complexité du glaucome
L’affection oculaire la plus complexe à traiter est le glaucome, qui a tendance aujourd’hui à devenir la première cause de cécité observée dans les hôpitaux. Cette difficulté réside dans le fait que le glaucome est souvent diagnostiqué tardivement. « Le glaucome simple ne fait pas mal », fait savoir l’ophtalmologiste Boubacar Sarr. Dr Mamadou Boubou Sall de confirmer : « C’est une affection silencieuse dont la forme chronique existe chez le noir africain ». Elle survient quand le filtre par lequel passe l’eau qui nourrit l’œil est de mauvaise qualité. Auquel cas, il y a une résistance à l’écoulement de cette eau qui remplit et envahit tout l’œil. « Quand l’œil est plein, il comprime le nerf », fait savoir Dr Sall qui ne manque pas d’évoquer les facteurs génétiques à l’origine, dans certains cas, du glaucome. Pour cette raison, il est recommandé, à partir de quarante (40) ans d’aller se faire consulter pour savoir si on a ou non le glaucome.
Pour l’ophtalmologiste Boubacar Sarr : « si on découvre le glaucome à temps, on peut l’opérer ou le traiter avec des médicaments ». Deux niveaux sont ainsi évoqués quand apparaît cette affection oculaire : un stade récupérable et un autre plus compliqué et pour lequel il faut recourir à la chirurgie.
Seulement, le traitement du glaucome par le biais de la chimiothérapie est un traitement à vie. « Il est long et cher », soutient Dr Mamadou Boubou Sall. Ce qui pose un problème d’observance, le plus difficile en termes de prévention de la cécité. « Il faut que le sujet soit convaincu », estime Dr Boubacar Sarr, actuel coordonnateur du Pnlc.
Plus connu sous le nom de tension de l’œil ou d’atteinte du champ visuel, le traitement chirurgical du glaucome vise à diminuer l’intensité de la tension oculaire, qui n’est qu’un facteur de risque dans la mesure où, note l’ophtalmologiste Boubacar Sarr, plusieurs facteurs s’associent au glaucome. Ce qui complique davantage la difficulté rencontrée par les spécialistes dans la prise en charge de cette pathologie. Ce traitement chirurgical consiste, selon l’ophtalmologiste Mamadou Boubou Sall, à mettre une fistule qui permet à l’eau de s’échapper et de retourner dans le corps.
Mais, il faut reconnaître que : « le traitement chirurgical n’est fait que pour stabiliser la vue », souligne le coordonnateur du Pnlc. Pis, il peut même arriver que la vision baisse. Ce qui dénote encore une fois la complexité de la prise en charge du glaucome. Une affection oculaire qui coûte cher.

Soins oculaires primaires : L’arme de la formation décentralisée
Former le personnel sanitaire pour une prise en charge efficace des affections oculaires. C’est l’initiative prise par le Pnlc, afin de rapprocher les soins des populations.
Pour une prise en charge adéquate des maladies des yeux, l’accent doit être mis sur la formation du personnel médical. Notamment avec la notion de soins oculaires mise en œuvre au Sénégal pour permettre à tous les intervenants dans le secteur de la Santé de pouvoir effectuer les premiers soins nécessaires aux malades, en cas d’affections touchant l’œil. Il s’agit principalement des soins oculaires primaires, qui consistent à l’ensemble des premiers gestes à prodiguer au niveau du poste de Santé pour éviter l’installation, la survenue de la cécité.
Dans l’exécution de cette stratégie de prise en charge qui se veut efficace, « les Infirmiers chefs de poste (Icp) sont souvent l’objet de formation pour le dépistage d’affections oculaires », indique le coordonnateur du Pnlc. C’est ainsi que des sessions de formation ont été organisées et elles ont concerné une quinzaine de districts sanitaires, parmi la cinquantaine que compte le pays. « Environ 200 à 300 Icp sont formés », déclare le coordonnateur du Pnlc.
Dr Mamadou Boubou Sall de confirmer : « Nous avons formé beaucoup d’infirmiers qui sont devenus des techniciens supérieurs de Santé ». Mieux, ajoute-t-il : « Nous avons été dans une dizaine de départements où l’on a formé les infirmiers en soins oculaires de base ». Selon lui, ce souci de rapprocher les soins des spécialistes entre dans le cadre de la stratification des structures de la Santé, avec les références qui doivent se faire de la base au sommet, c’est-à-dire du poste de Santé à l’hôpital régional, en passant par le district sanitaire. D’ailleurs, notre interlocuteur est d’avis que l’Icp doit être le premier recours. Auquel cas, il doit connaître les premiers soins à prodiguer au malade pour telle ou telle affection oculaire. « Sinon, cela peut être grave », estime Dr Sall, qui est d’avis qu’à chaque niveau de la pyramide sanitaire, il doit y avoir quelqu’un pour orienter les malades.

Des spécialistes dans la proximité des populations
Mais, Dr Boubacar Sarr se réserve le droit de faire la part des choses entre le fait de recevoir une formation et le suivi qui, selon lui, est plus important. « Malheureusement, c’est ce qui fait défaut », constate-t-il amer.
De toute façon, ces séances de formation participent à lutter contre le déficit de spécialistes en ophtalmologie que connaît le pays. En effet, au Sénégal, il n’existe que 44 ophtalmologistes dont les 15 exercent dans le privé. En plus, de grandes disparités sont notées, si l’on compare le nombre de praticiens qui officient à Dakar par rapport aux autres régions (73 % des praticiens sont à Dakar).
Aujourd’hui, le souhait du Pnlc qui a pour objectif général de réduire à moins d’1 % le taux de prévalence de la cécité est d’arriver à avoir une unité de prise en charge oculaire dans chaque centre de Santé du pays. Étayant son propos, le coordonnateur de cette structure compare la lampe à fente, qui est l’instrument le plus en vue pour les ophtalmologistes à la chaise dentaire, qui existe maintenant dans tous les centres de Santé. « Nous devons en arriver là », croit-il.
Mais, pour ce faire, il importe, selon lui, de décentraliser, de rapprocher les populations des spécialistes. Une telle préoccupation peut ainsi participer à vaincre une situation qui a longtemps prévalu, à savoir le fait que les soins ophtalmologiques sont restés pendant une longue période suspendus à une pratique hospitalière. Preuve à l’appui, le coordonnateur du Pnlc indique : « Au Sénégal, jusqu’en 1987, les services d’ophtalmologie n’existaient qu’à Dakar et à Saint-Louis. En dehors de ces régions, le premier service a été créé à Tambacounda ». C’est grâce au Pnlc que des centres de soins oculaires ont été créés à Thiès, Louga, Diourbel, Kaolack, Podor, Matam, Bakel ... La création et l’équipement du service Ophtalmologie de l’Hôpital général de Grand-Yoff ex-Cto a été également possible, grâce au programme de lutte contre la cécité, soutient Dr Mamadou Boubou Sall.
Et l’accent devrait davantage être mis sur ce volet. D’ailleurs, cette préoccupation figure parmi les grandes orientations stratégiques du Pnlc qui se résume ainsi : renforcement de capacité des structures de soins oculaires existantes, élargissement de l’offre en soins oculaires par une décentralisation des activités, intégration des soins oculaires primaires dans les soins de Santé primaires et communication pour un changement de comportement des populations.

Diabète et hypertension artérielle : Un duo pourvoyeur de cécité ...
Il est avéré que les maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension sont les plus grandes pourvoyeuses de cécité. C’est pourquoi, les ophtalmologistes exigent dans les examens cliniques un bilan permettant le suivi correct du patient. Et pour cause, indique le coordonnateur du Pnlc : « Si quelqu’un n’a pas dans son bilan de routine l’examen ophtalmologique, ce dernier est jugé incomplet ».
Le rapport entre cécité, diabète et hypertension est donc vite établi en ce sens que du fait de ces deux maladies chroniques « un saignement au niveau de l’œil peut causer la cécité », déclare Dr Boubacar Sarr, qui fait savoir que ce n’est qu’au niveau de l’œil qu’on peut contrôler ces maladies. D’où l’importance de la relation diabète-œil-hypertension artérielle. D’ailleurs, pas mal d’études sont conduites pour établir l’incidence du diabète ou de l’hypertension sur l’œil. Dans ce cadre, « il y a une collaboration naturelle entre ophtalmologistes, diabétologues et cardiologues ». Laquelle collaboration pousse ces spécialistes à encadrer ensemble des travaux d’étudiants comme en Thèse.
Cependant, précise Dr Mamadou Boubou Sall, il est difficile de déterminer l’incidence de l’une de ces affections sur l’autre. Tout de même, il consent à dire qu’on peut vivre avec plusieurs affections oculaires. Selon lui, le diabète peut entraîner une cataracte. Tout comme le diabétique a tendance à faire plus de glaucome. Cela sans qu’on puisse savoir pourquoi.

Simplicité de la prévention
S’il est possible de prévenir la plupart des affections oculaires, tel n’est pas le cas pour la cataracte qui survient avec l’âge. Par contre, pour la première cause de cécité évitable qu’est le trachome, la prévention est bien possible avec une technique simple basée sur le renforcement des mesures d’hygiène du visage. Pour le Dr Boubacar Sarr : « un enfant qui se lave régulièrement le visage ne fera jamais de trachome ».
Par rapport à toutes les autres maladies liées au diabète, à l’hypertension artérielle, il est possible de les éviter en traitant ces affections. C’est le cas également pour d’autres affections comme l’avitaminose A ou la xérophtalmie qu’on peut prévenir par la vaccination dans le cadre du Programme élargi de vaccination (Pev).
Pour les conjonctivites néonatales, qui sont de grandes pourvoyeuses de cécité, la prévention est facile. « Il suffit de mettre une goutte de collyre au plus tard 30 minutes après la naissance », informe Dr Boubacar Sarr. C’est pourquoi, pour éviter la survenue de la conjonctivite néonatale, il estime qu’il faut inclure dans le plateau de l’accouchement ce collyre. Malheureusement, les accoucheuses ne respectent pas cette consigne. Elles passent outre, demandant aux accompagnateurs d’aller acheter le produit en pharmacie. Une négligence qui accroît les risques de contracter une conjonctivite néonatale.
Pour la conjonctivite simple, communément appelée « Apollo », on peut s’en prémunir en évitant le contact des yeux avec quoi que ce soit et en promouvant l’hygiène de la main, du visage et des yeux.

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=3078

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