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Journée mondiale du SIDA : "Ça me concerne... et toi ?" - Burkina Faso - Sidwaya - 3 décembre 2001

La journée mondiale de lutte contre le Sida au Burkina a été célébrée cette année sous le thème "Ça me concerne... et toi ?", le samedi 1er décembre 2001 à Fada N'Gourma. La cérémonie commémorative a été également l'occasion de lancer un programme de lutte contre le Sida que va initier le Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST), la nouvelle instance décisionnelle au Burkina en matière de lutte contre le Sida.

Une dame vivant du Sida a pris la parole pour rappeler l'amère situation que vivent les personnes vivant avec le VIH ou la maladie du Sida. Elle les a invitées à accepter leur sérologie dans la dignité. Elle a aussi appelé la communauté a plus de solidarité à travers un soutien moral et financier substantiel. Selon des études de l'ONUSIDA, le Burkina comptait en 1986 une dizaine de cas déclarés de Sida et en 1997 on en comptait déjà 626 000 malades du Sida soit un taux de 7,17 pour cent de séropositifs. Avec ce taux de prévalence, le Burkina occupe le deuxième rang des pays de l'Afrique de l'Ouest les plus touchés par le VIH/SIDA. Selon toujours cette étude, près de 250 000 personnes en sont décédées en 1997.

Face à ce taux alarmant et à l'avancée fulgurante du fléau au Burkina, l'Etat a décidé de prendre le taureau par les cornes et c'est ainsi que pour la première fois l'organisation de la journée mondiale de lutte contre le Sida a été placée sous l'égide du CNLS-IST. La cérémonie de célébration de cette journée rappelle à chacun et à chaque instant sa responsabilité et son devoir face au Sida qui menace la survie des populations. La célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida est aussi une opportunité pour tous, acteurs de la lutte contre le Sida de faire un arrêt instantané sur les activités afin d'en faire un bilan, d'en évaluer les acquis et de dresser des perspectives pour l'avenir, a indiqué le Secrétaire permanent du CNLS-IST Joseph André Tiendrébéogo.

Selon le Secrétaire permanent du CNLS-IST, le présent thème de la journée est une suite logique des deux précédentes campagnes dont celui de 1999 "Ecouter, apprendre et vivre avec les enfants et les jeunes, en campagne contre le Sida" et 2000 "Les hommes font la différence". Le Secrétaire permanent, Joseph André Tiendrébéogo a salué l'ingénieuse idée de caravane à vélos initiée par la campagne mondiale Sida. Cette caravane constituée de membres du corps américain de la paix a été appréciée positivement dans ce sens qu'elle a permis de faire le lien entre la présente manifestation et la douzième conférence internationale de lutte contre le Sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA) qui se déroulera du 9 au 13 décembre à Ouagadougou.A la fin de la cérémonie, la caravane a été accompagnée par des dames qui ont pris part à une course cycliste. Une autre caravane doit également rallier Ouahigouya. Les caravaniers vont à un rythme de 40 km par jour et se reposent dans les villages avant de poursuivre la marche le lendemain.

Dans la lutte contre la pandémie, le Burkina s'est doté très tôt d'un Comité de lutte contre le Sida devenu depuis septembre 2001 le Conseil CNLS-IST et installé le 6 novembre avec à sa tête le président du Faso Blaise Compaoré qui a fait de la lutte contre le Sida au Burkina, sa préoccupation première. Le CNLST-IST devra renforcer la coordination, la décentralisation et le suivi des interventions sur le terrain, élaborer et mettre en œuvre le Plan national multisectoriel, renforcer la mobilisation et la concertation avec les partenaires nationaux et internationaux. Il devra aussi améliorer l'allocation et le suivi de la gestion des ressources financières affectées aux différents secteurs impliquées dans la lutte contre le Sida et les IST. Le ministre burkinabé de la Santé qui est aussi le vice-président du CNLS-IST, Pierre Tapsoba a rappelé que c'est le continent africain plus que tout autre partie du monde qui paie le lourd tribut au VIH/Sida. Poursuivant sa réflexion, il a affirmé que face à ces défis considérables, c'est la mise en commun des ressources et le travail en synergie qui donnera la force de combattre ce fléau.

Dans le cadre de la prise en charge des victimes du fléau, le Fonds national de solidarité et de soutien aux orphelins du Sida et les personnes vivant avec le VIH prévoit au cours de cette campagne apporter une aide alimentaire et financière d'une valeur de 64 millions 400 000 F CFA. Lors de la cérémonie officielle, le Fonds a fait une donation symbolique de vivres (céréales, lait et aide financière aux nourrices) d'un montant de un million 558 500 F CFA à la province du Gourma dans le cadre de la solidarité avec les malades du Sida. En marge de la journée, il a été organisé une course cycliste féminine et un match de football. On notait également la présence à la cérémonie, de la ministre déléguée chargée du développement économique Anne Konaté, les hauts-commissaires des provinces du Gourma, du Boulgou et du Séno . Un programme d'activités de lutte contre la pandémie a été mis en place dans cette région. La forte présence des chefs coutumiers, religieux et les leaders d'opinion de la région démontre la prise de conscience à tous les niveaux. Selon le Secrétaire permanent du CNLS-IST, il sera lancé très bientôt un programme de lutte contre le fléau sur une année, et un bilan de cette lutte sera fait le 1er décembre 2002. Dramane PARE

Lire l'article original : www.sidwaya.bf/societe/societe_1.htm

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