Tamba
dégage ses orientations anti-sida - Le soleil - Sénégal - 06/12/01
Placée dans une zone carrefour traversée par
des axes routiers et férroviraires, les autorités sanitaires et
des associations de base se battent pour freiner, puis arrêter la
dissémination du VIH à travers la ville de Tambacounda, à plus de
600 km à l’Est de Dakar, vers la frontière malienne et guinénne.
Depuis quelques temps, les efforts ont redoublé à travers des activités
en direction des prostituées, des migrants, des travailleurs saisonniers
et des jeunes.
La région de Tamba est qualifiée de zone à risque du fait de son
caractère frontalier et de l'importance du mouvement des populations.
Entre 1990 et 1991, 42 cas ont été dépistés. Depuis, le nombre a
atteint 345 cas cumulés. Durant l’année 1996, alors que 111 cas
avaient été notés, le nombre a simplement presque quadruplé en 1999,
avec 628 cas cumulés. En 2000, il a été dépisté 84 cas. Le nombre
de cas cumulés a atteint 769. Pour Pape Saboye Mbaye, chef du service
régional de l'éducation pour la santé, ”en 1999, quelque 59 personnes
vivant avec le VIH étaient régulièrement suivies. 15 d’entre elles
sont décédées des suites de complications d’affections opportunistes.
En 2000, sur les 65 personnes vivant avec le VIH, 35 sont décédées.
Outre
les quatre associations de personnes vivant avec le VIH, la ville
de Tamba est, jusqu’à quelques mois, la seule à abriter une association
pour PVVIH. La région deTamba, selon le Dr Diawara, médecin–chef
de la région médicale est “la région qui affiche ses ambitions quant
à la prise en charge des malades du sida”. Pour cela, elle a un
besoin réel en appui et mobilisation sociale pour être plus opérationnelle.
Le Dr Diawara préconise également une meilleure surveillance séro-épidémiologique
au niveau de l'hôpital régional et le renforcement de la capacité
de diagnostic au niveau de Bakel, Goudiri et Kédougou. Il a souligné
aussi l’exécution du progranune de renforcement des compétences
des chefs de postes médicaux. “Le plan d'action de la région prend
en compte la sensibilisation des militaires, des routiers, des usagers
des marchés hebdomadaires ou “loumas’’ et les jeunes adolescents”,
précise le Dr Diawara, qui insiste sur l’importance d’une recherche?action
sur certaines pratiques culturelles et leurs impacts sur les populations.
Une
campagne de mobilisation sociale sur le VIH/SIDA, organisée par
le comité national de lutte contre le SIDA et FHI, a touché la région
de Tamba, à travers ses départements et arrondissements. Ce programme
est un soutien que l’USAID apporte au gouvernement du Sénégal dans
cette lutte à travers deux de ses agences d'exécution que sont FHI
et ADEMAS. Cette campagne, selon Pape Saboye Mbaye, est venue renforcer
les acquis et consolider la dynamique communautaire pour le changement
des comportements. En ce qui concerne, enfin, les autres orientations
de la région, le Dr Diawara cite, entre autres, la prise en charge
socio?économiques des PVVIH, l'information et la sensibilisation
du public, le counselling, l'accompagnement des malades, le dépistage
et la prise en charge médical. PAPE DEMBA SIDIBE
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=9582&index__edition=9458
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