Sur les détails, l’on apprendra que c’est parce que certaines mères arrivaient à l’hôpital avec leurs enfants ayant dépassé le stade du paludisme simple, dont le traitement est gratuit au Cameroun depuis 2011, que la mesure a été réajustée. Car, même si les données récentes du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLD) font état de ce que la maladie est en nette régression, le paludisme demeure la première cause d’hospitalisation, de mortalité infantile, d’absentéisme scolaire au Cameroun. En 2013, 3.000 personnes en sont mortes. Et d’après le Minsanté, cette mesure ne vise pas à décourager les parents qui ralliaient l’hôpital à la moindre fièvre. Bien au contraire. « Il ne faut pas rester à la maison parce que le traitement du paludisme grave est gratuit. Dès que l’enfant a de la fièvre, il faut se rendre dans une formation sanitaire », a indiqué le Minsanté.

Seulement, si les premières mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le paludisme ont rapidement fait tâche d’huile, (gratuité du traitement chez la femme enceinte, la distribution de près de huit millions de moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action ou Milda), la gratuité du traitement du paludisme grave chez les moins de cinq ans lui, cherche encore ses marques. Du tour effectué dans certains hôpitaux de la ville, des responsables reconnaissent sous anonymat qu’ils sont au courant de la décision, mais qu’elle est encore difficilement applicable. Si le traitement du paludisme simple des enfants de 0 à 5 ans est disponible et gratuit dans les formations sanitaires publiques, la prise en charge des cas de paludisme grave lui, a besoin de réajustements spécifiques avant sa mise en œuvre. Même les populations, principales bénéficiaires de la mesure, ne semblent pas encore la ressentir.

Elise ZIEMINE

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