Le pays a réalisé de grands progrès dans la lutte contre cette maladie. Ce qui lui a permis d'atteindre le seuil de son élimination au niveau national depuis le 31 décembre 2007. Le nombre de cas est passé de six mille cent quinze en 2008, à trois mille deux cent soixante-six, en 2014. Cependant, la surveillance de cette affection invalidante reste encore une priorité en raison de l'apparition permanente de nouveaux cas dans certaines provinces du pays.

Selon le représentant par interim de l'OMS en RDC, le Dr Deo Shimirimana, avec ce taux de détection, la RDC occupe la 5e place dans le monde et la 2e en Afrique en termes de pays rapportant plus de mille nouveaux cas de lèpre par an. Actuellement, plus de soixante-dix zones de santé sont endémiques dont cinquante-cinq dans huit districts se trouvant dans quatre provinces, à savoir Bandundu, Équateur, Katanga et Province Orientale.

Il faudrait donc renforcer la lutte. Et le pays dispose d'un plan d'action pour éliminer cette maladie. Ce plan d'action d'une durée de trois ans est chiffré à près de quatre cent mille dollars américains. Il a été soumis à l'ambassadeur de bonne volonté de l'OMS, le Japonais Yohei Sasakawa qui vient de séjourner en RDC dans le cadre de la lutte contre la lèpre.

Soutenant la lutte contre la lèpre en RDC, Yohei Sasakawa a effectué durant son séjour congolais un déplacement dans la province de l'Équateur, notamment à Bokatola, une localité de la zone de santé d'Ingende située à 144 km de Mbandaka où la lèpre est encore endémique dans certaines zones de santé. Il s'était fait accompagner du ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, le représentant par interim de l'OMS en RDC.

L'ambassadeur de bonne volonté de l'OMS dans la lutte contre la lèpre a sollicité l'implication des autorités congolaises. « Je voudrais solliciter davantage l'appui et l'implication du gouvernement de la RDC dans la lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes atteintes de la lèpre ou celles déjà guéries », a-t-il déclaré lors de l'entretien qu'il a eu avec le ministre de la Santé publique.

De son coté, le représentant de l'OMS en RDC a vivement remercié l'ambassadeur de bonne volonté de l'OMS pour son implication personnelle dans l'élimination de la lèpre. "L'OMS ne ménagera aucun effort pour accompagner les efforts du gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre du plan anti-lépreux qui vous avait été présenté à Bangkok en juillet 2013, lors du sommet international de la lèpre en Thaïlande", a-t-il souligné.

Durant son séjour à Kinshasa, l'ambassadeur de bonne volonté de l'OMS dans la lutte contre la lèpre a été aussi reçu par le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, qui s'était engagé à renforcer le plaidoyer auprès des députés dans le but de parler et de sensibiliser la population lors de leurs vacances parlementaires au sujet de la gratuité des médicaments contre la lèpre, afin d'appuyer les efforts de l'élimination de cette maladie infectieuse chronique du sol de la RDC. De son coté, Yohei Sasakawa s'était félicité d'avoir transmis un message fort au président de la chambre basse du Parlement selon lequel la lèpre était une maladie guérissable et qu'avec un traitement précoce, on pouvait éviter les incapacités.

Aline Nzuzi

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