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Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 20/04/2015 | Lire l'article original
Au niveau du Pnlt, les taux de décès se chiffrent autour de 8% sur la côte des malades que nous suivons au cours de l’année. Ce taux de décès est encore élevé parce que les malades consultent tardivement. Il estime que, même si aujourd’hui, le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT) a fait beaucoup de progrès et enregistre « une stabilisation » au niveau des chiffres. Il serait encore mieux, « de coupler à la stratégie classique de diagnostic de façon passive, une stratégie active ». M. Kouakou Jacquemin, médecin en santé publique, épidémiologique, et depuis 2006, directeur coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), fait aussi remarquer que « c’est le malade tousseur qui peut protéger la population, en couvrant sa toux ». Toutefois, a-t-il assuré, le Pnlt « dispose suffisamment de médicaments pour la prise en charge des malades ». Entretien
Quelle est l’importance de la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose ?
Identifiées par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), c’est toute la communauté internationale qui commémore cette journée pour rappeler un peu l’existence de la maladie et aussi sensibiliser la population mondiale. En Côte d’Ivoire, spécifiquement, c’est pour demander à toute la population de s’aligner sur les informations que donne le programme, afin de lutter efficacement contre la maladie.
L’édition 2015, quelles innovations au niveau du Pnlt ?
Spécialement pour cette année, nous avons été innovants. Madame la ministre nous a instruit de véritablement renforcer la communication, et aussi d’aller dans le sens de mener des campagnes de diagnostic de la tuberculose de façon active. Habituellement, la prise en charge de cette maladie se fait de façon passive. Dans les services de santé, c’est le malade qui se déplace vers le centre de santé. De plus en plus nos stratégies font vers le volet actif parce que, beaucoup de cas ont été diagnostiqué.
Mais l’incidence reste stable. Il y a certainement des foyers qui ne sont pas touchés. Voilà pourquoi nous axons nos actions sur le volet actif. A travers des quartiers précaires, cette année, nous allons aller vers les quartiers précaires. Nous irons spécialement à la Maca (Ndlr : l’activité a déjà été menée le 16 avril dernier)… Nous pensons qu’une action d’envergure avec le diagnostic de tous les pensionnaires de la Maca, fera baisser sensiblement l’incidence de la maladie. Dans ce milieu, l’incidence est 9 fois supérieure à celle de la population normale.
Est-ce qu’on peut dire, aujourd’hui, que la tuberculose est une maladie qui fait peur ?
Oui la tuberculose est l’une des premières maladies que le monde ait connue. On pense même que la tuberculose existe depuis que le monde est créé. C’est une maladie qui persiste. Et en Côte d’Ivoire, elle est préoccupante. Nous dépistons chaque année 25000 cas. Il faut que tout le monde s’implique dans la lutte contre la maladie.
Des signes évocateurs (la toux, une fièvre persistante, des sueurs nocturnes, la perte de l’appétit, l’amaigrissement). Tous ces signes combinés devraient amener chacun à aller rapidement consulter, parce que c’est le diagnostic rapide des cas qui brise la chaine de transmission de la maladie dans la population.
Quel est le vrai danger de la lutte contre la tuberculose ?
Le malade qui suit le traitement doit le poursuivre jusqu’au bout. Parce que l’interruption intermittente ou continue du traitement est le vrai danger de la lutte contre la tuberculose. Parce que cela peut amener à aller vers la résistance qui devient très difficile à traiter. Et donc, il faut prendre de façon continue son traitement jusqu’à Six mois. Je dis bien six mois, on guérit totalement de la tuberculose.
Quel est le taux de décès lié à cette maladie ?
Au niveau du Pnlt, les taux de décès se chiffrent autour de 8% sur la côte des malades que nous suivons au cours de l’année. Ce taux de décès est encore élevé parce que les malades consultent tardivement. Ils viennent dans des états grabataires ou la maladie a trop évolué. Malgré la prise en charge, certains arrivent à décéder. Mais aussi la co-infection au VIH est un autre facteur qui renforce le taux de décès. Mais nous pensons qu’Il faut la sensibilisation pour que les gens consultent tôt. Et aussi la prise en charge concomitante avec le Vih devrait faire diminuer ce taux.
Comment éviter la tuberculose ?
Il n’y a pas véritablement des éléments préventifs majeurs pour la tuberculose. La transmission de la maladie d’une personne à l’autre, c’est à travers la toux. C’est le malade tousseur lui-même qui peut protéger les autres, en couvrant sa toux. On recommande aux malades de fermer la bouche quand ils font tousser. Et c’est de cette façon qu’ils font empêcher la diffusion des bacilles dans leur environnement. Quel que soit le type de tuberculose, la transmission se fait toujours par voie pulmonaire.
Interview réalisée par Isabelle Somian
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