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Le ministère de la Santé sur le pied de guerre : la méningite sévit, la rougeole menace

Sidwaya | Burkina Faso | 19/02/2010 | Lire l'article original

La méningite ne se fait pas oublier en 2010. Depuis le début de l’année, elle a déjà provoqué la mort de plus de cent personnes. Le ministère de la Santé fait le point et annonce de nouvelles mesures. La méningite est encore là avec ses statistiques macabres : quatre districts sanitaires en situation d’épidémie, 193 personnes décédées sur les 1252 cas suspects notifiés du 1er janvier au 14 février, selon les données du comité national de gestion des épidémies qui s’est réuni le soir du mercredi 17 février 2010 autour du ministre Seydou Bouda.

Parmi les victimes figurent des gens ayant déjà été vaccinés. La rougeole n’est pas en reste et a déjà fait un mort parmi plus de 250 cas notifiés. Concernant la méningite, sept districts sanitaires ont franchi le seuil d’alerte. Parmi eux, quartre sont en situation d’épidémie.

C’est notamment les districts sanitaires de Titao avec un taux d’attaque de 20,2 pour mille habitants, Pama (13,3‰), Batié (11,5‰) et Sapouy (11‰). Les districts sanitaires de Kongoussi, Nanoro et Léo ont pour leur part, franchi le seuil d’alerte. Le germe responsable de cette épidémie est le méningocoque de serogroupe A.

Le ministère de la Santé assure avoir déjà entrepris des actions pour contenir l’épidémie. Des campagnes de vaccinations sont déjà effectives dans certaines localités. « Nous avons déjà entrepris des campagnes de vaccinations réactives dans les districts sanitaires de Pama et de Titao », a indiqué le directeur de la Lutte contre la maladie, Sylvestre R. Tiendrébéogo.

Il s’agit aussi du pré-positionnement des médicaments et consommables pour la prise en charge gratuite dans les 13 régions sanitaires, les centres hospitaliers universitaires et les centres hospitaliers régionaux. On note en outre la diffusion de messages de sensibilisation dans les langues locales.

En présence de certains partenaires techniques et financiers, le ministre a soumis les directeurs régionaux de la Santé et les cadres intervenant dans la gestion des épidémies à un examen de « ce qui n’a pas marché », afin de circonscrire la maladie pour les périodes à venir. D’autant plus que la situation s’est légèrement aggravée en ce début d’année comparativement à la même période en 2009.

Pour 948 décès, le taux de létalité de la méningite était de 14,56% de la première à la 6e semaine de 2009, contre 15,43% cette année. Le ministre Seydou Bouda juge ces chiffres « toujours trop élevés » par rapport à ces attentes.

Apparemment, personne n’est content et les responsabilités semblent partagées. « Nous sommes dans un environnement où tout responsable devrait prévoir dans ses plans, les épidémies et notamment les épidémies de méningite », laisse-t-on attendre au présidium.

Pour l’avenir, les techniciens cherchent à raccourcir autant que possible les délais de transmission des échantillons prélevés, de supprimer tous les obstacles à l’accès rapide des doses vaccinales dans les zones en état de besoin et de revoir la chaîne de coordination des activités de la lutte réactive.

Le système mis en place est tel qu’il revient au district en épidémie de venir à Ouagadougou pour s’offrir les doses dont il a besoin, moyennant des formalités à remplir.

Des difficultés pointent à certains niveaux de ce système, par exemple les formalités doivent être remplies à un jour ouvrable, les véhicules de transport ne sont pas forcément disponibles dans les provinces pas plus que les ressources financières à servir aux agents commis à la vaccination. Sur ce point, certains ont proposé que l’équipe d’alerte au niveau central puisse travailler de jour et de nuit, qu’elle soit en mesure de convoyer les doses dans les zones en épidémie, s’occupant par la même occasion des formalités.

L’idée de déposer les vaccins en quantité suffisante dans les districts n’est pas pour l’instant réalisable. La quantité des vaccins est telle qu’il s’agira d’un « saupoudrage » par petits stocks incapables de faire face à une vaccination à grande échelle en cas de besoin. En d’autres termes, il sera plus difficile de rassembler ces doses une fois éparpillées dans l’ensemble de 63 districts, afin de faire face dans l’urgence à la maladie dans une région donnée.

En début de saison, le ministère de la Santé disposait d’un stock d’environ 850 mille doses. A ce jour, « il reste un stock d’environ 730 mille (728 370) doses », précise le Dr Tiendrébéogo. Une nouvelle commande est en voie, dit-il.

La rougeole, quoique moins inquiétante, a tout de même occasionné un décès parmi 254 victimes. Le district sanitaire de Do (Bobo) à lui seul vient en tête avec 44 cas notifiés, suivent Tougan (34 cas), Kongoussi (17 cas), Diébougou (15 cas) et Kaya (12 cas). L’ensemble des districts de Ouagadougou cumulent 35 cas avec 11 cas pour Nongr-Massom. Plus de 600 mille doses de vaccin injectables sont aussi disponibles.

La qualité du vaccin anti-méningocoque n’est pas mise en cause pour l’instant

La nouvelle inquiétante pour cette « saison épidémique » de la méningite, c’est que des personnes ayant été vaccinées en 2009, ont encore contracté la maladie. C’est le cas à Titao, dans la région du Nord. « Des sujets aussi bien vaccinés en 2009 que non vaccinés, sont atteints de la maladie », indique un rapport du Service de surveillance épidémiologique. Ce rapport précise que sur 54 malades, plus de la moitié (51,9%) a déclaré avoir été vacciné.

Les hypothèses fusent pour expliquer cette situation. Pour le directeur de la Lutte contre la maladie, il est possible que l’organisme des sujets vaccinés ait été fragilisé par d’autres raisons qui l’empêcheraient, après l’administration du vaccin, de développer l’immunité nécessaire pour contrecarrer à l’avenir le germe de la maladie. Puis d’ajouter : « nous sommes dans un contexte où il y a la malnutrition, ce qui peut expliquer que des personnes vaccinées ne développent pas une immunité satisfaisante ».
Il rassure que le vaccin disponible contre le méningocoque de « serogroupe A » a un taux d’efficacité de 95%. De son avis, l’efficacité du vaccin « peut se poser » pour une question de rigueur scientifique. Mais il voudrait que les Burkinabè comprennent que des gens peuvent échapper à une campagne de vaccination, compte tenu des mouvements de population, ce qui n’empêche pas qu’ils reviennent contracter la maladie dans la zone déjà vaccinée.

Le Pr Ramata Ouédraogo, microbiologiste, ajoute pour sa part que le vaccin actuel contre le méningocoque A ne protège pas des autres types de méningite. « Du coup, des gens peuvent refaire une autre méningite l’année prochaine pourtant on dira qu’on les a vaccinés », fait-elle remarquer. Les autorités sanitaires mettent un accent particulier contre le méningocoque A, responsable selon les spécialistes de la quasi-totalité des épidémies au pays.

Néanmoins, elles disposent aussi des traitements contre les autres types de méningite. Ainsi, 20 mille doses de vaccin « passe-partout » dénommé « anti meningitidis ACW135Y », sont prêts. Pour des raisons financières, le gouvernement ne dispose pas de quantité suffisante de doses contre tous les germes. Avec le Président du Faso en tête, il s’est d’ailleurs tourné vers un nouveau vaccin qui se fait attendre.

En entendant, les techniciens se sont arrêtés sur le cas de Titao. Sur un total de 62 cas notifiés, 42 cas (68%) sont enregistrés sur des gens venant de villages voisins du Mali, les autres viennent carrément de villages maliens.

Le ministre Seydou Bouda a donné l’ordre de vacciner tout le monde, peu importe qu’il soit de passage ou qu’il vienne du Mali voisin. « Ceux qui se présentent à vous, il faut les vacciner de manière à briser la chaîne de l’épidémie », a-t-il dit.

Le comité de gestion des épidémies a recommandé l’organisation d’une rencontre transfrontalière avec les autorités sanitaires du Mali et de poursuivre les prélèvements du liquide céphalo-rachidien pour le suivi des germes.

L’OMS, en partenariat avec l’Union européenne, envisage la possibilité d’une campagne vaccinale à l’échelle régionale (CEDEAO). « Nous sommes en train d’échanger sur la question », confie Henriette Nikiéma, représentant l’UE à cette occasion. Plus rapide, l’UNICEF a annoncé une contribution de quelque 63 millions de francs CFA destinés à faciliter l’acquisition des doses, mais aussi à renforcer la capacité des laborantins, le plateau technique de laboratoire et le convoi des prélèvements.

Sans être la plus mortelle, la méningite est la maladie la plus redoutée des populations burkinabè, mais aussi des autorités et même des partenaires techniques. Malgré des dispositifs de surveillance et de riposte maintes fois corrigés, elle réussit toujours à frapper. Le nouveau vaccin conjugué annoncé, est celui de tous les espoirs.

Aimé Mouor KAMBIRE

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