Si les symptômes comme la perte de mémoire, la difficulté à accomplir des tâches de la vie quotidienne, de même que des changements d’humeur et de comportement… se sont toujours camouflés derrière le processus de vieillissement, cette fois la maladie a tendance à attaquer plus tôt que prévu.

Samson, père de famille de 32 ans, parle de manière presque fataliste du cas de sa femme. « Elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle a 30 ans. Au fil du temps, elle est devenue un fardeau pour toute la famille », déplore-t-il. Les premiers signes de la maladie ont provoqué des bouleversements dans sa vie familiale et professionnelle. Le premier coup dur : la femme de Samson perd son travail.

Drame familial

Son patron lui explique qu’elle ne vient plus souvent au bureau. Sa maladie s’aggravant, elle finit même par oublier de prendre ses enfants à l’école. Les larmes aux yeux, Samson donne un autre exemple. « Quand elle va au marché, elle oublie souvent de réclamer la monnaie ou dilapide tout l’argent sans se souvenir de ce qu’elle en a fait. Je ne savais pas encore qu’elle était atteinte de la maladie, alors je la grondais durement. J’en suis même arrivé à la battre », se souvient-il amèrement.

« Après le diagnostic du médecin, j’ai regretté tout ce que je lui ai fait et j’ai quitté mon emploi pour rester toujours à son chevet », murmure-t-il.

Depuis quelques années, l’ONG Madagascar Alzheimer essaie tant bien que mal d’alerter l’opinion sur l’évolution fulgurante de cette maladie à Madagascar. Les chiffres les plus récents parlent de 800 individus atteints en 2008, rien qu’au niveau de la capitale. Ce qu’il y a de tragique, c’est que « la maladie d’Alzheimer ne peut encore être soignée par voie médicamenteuse, mais on peut atténuer les symptômes ou reculer son apparition », conclut Rambelo Nicole, une autre membre de l’ONG.

Maminirina Rado

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