Le forum, qui a pour slogan « Dites aux autres ce que vous faites pour la lutte contre le sida », a réuni pour cette troisième édition les représentants des organisations de la société civile de la RCA, du Cameroun, du Bénin, de RDC, du Togo, du Sénégal, du Mali et du Congo Brazzaville, pays hôte. Le but de ce cadre d'échange, de partage et de concertation sur les questions relatives au Vih/sida en Afrique cette année, est de fixer les objectifs d'intérêt communautaire pour une riposte collective dans les pays d'Afrique du centre et de l'ouest. Aussi, les organisateurs s'attendent-ils à ce que le forum soit reconnu par l'Onusida, qu'une plateforme d'échange d'idées et de compétences multisectorielles soit organisée dans le réseau Sida Afrique et que les organisations de la société civile s'approprient ce cadre de concertation qu'est ce forum.

Pour Pascaline Bagdidi de la délégation béninoise, les initiatives des deux principaux acteurs de ce forum, à savoir Babacar Gay, président de la commission scientifique dudit forum, et Régine Goma, présidente de l'Agence régionale pour l'information et la prévention du sida (Arips), sont à louer car ils ont uni les deux Afrique (centrale et de l'Ouest) dans ce forum pour mieux se mobiliser. « Dans cette initiative, nous avons l'Afrique de l'Ouest qui s'unit à l'Afrique centrale pour faire une force et barrer le chemin à cette maladie qui empêche le développement de l'Afrique. L'aspect fondamental est que cela se passe dans le domaine communautaire. Les communautés sont appelées à prendre conscience que le sida n'est plus seulement un problème de santé publique mais aussi un problème économique. C'est pourquoi au cours de ces travaux, nous disons aux autres ce que nous faisons pour la lutte contre le sida tel que le stipule le slogan du forum », a déclaré Pascaline Bagdidi.

Il ressort du mot de Babacar Gay prononcé à la cérémonie d'ouverture du forum que 27 ans après la découverte de la pandémie, des progrès immenses ont été réalisés. Ainsi, plus de quatre millions de patients sont sous traitement. Ces efforts doivent être poursuivis en vue de l'accès universel à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien. Pour Babacar Gay, cet effort doit également être porté sur l'élimination de la transmission du virus de la mère à l'enfant dont trois cent mille parents sont encore victimes sur le continent africain, par un combat contre l'inégalité et les violences dont sont victimes les femmes et les jeunes filles et aussi par un combat en faveur des populations les plus vulnérables qui sont souvent l'objet de stigmatisation.

Il est à noter que malgré tous ces progrès, dix millions de personnes n'ont plus accès aux traitements car dans beaucoup de pays, plusieurs structures sanitaires ne les dispensent plus. Babacar Gay a aussi signalé que paradoxalement, pour la première fois dans la décennie en matière de Vih/sida, les investissements n'ont pas augmenté, or les pays en développement doivent respecter leurs engagements. Aussi, un accent particulier doit être mis sur la prévention.

Ce troisième forum a été piloté par Régine Goma, présidente d'Arips, et Sylvie Niongo, directrice générale d'Azur pour le Congo, qui ont bénéficié de l'appui de Micheline Potignon Ngondo. Des attestations de participation ont été remis aux différentes délégations ayant pris part au forum.

Lucie Prisca Condhet

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