Pr Bernis est d’autant plus convaincu de ses propos que 42 millions de femmes dans cette partie de l’Afrique expriment le souhait de faire un avortement, chaque année. Et cela se traduit forcément par une mortalité infantile très élevée, estimée à 2,7 millions de décès par an.
Devant un parterre d’experts venus du monde entier, avec des spécialités très différentes, Pr Bernis, fonctionnaire du Fnuap, en appelle à une approche interdisciplinaire dans la lutte, pour réduire les risques liés à la maternité en Afrique subsaharienne. D’ailleurs le colloque, qui réunit plus de 70 participants, a pour principal thème : Réduction de la mortalité maternelle en Afrique sub-saharienne, mieux comprendre pour mieux agir. Au terme des quatre jours de travaux parsemés par une trentaine de communications de géographes, d’anthropologues, de cliniciens, de gynécologues ou encore d’épistémologistes, le recteur de l’Université de Dakar, qui abrite le colloque, espère des regards croisés enrichissants, qui profitent à la lutte contre ce fléau.

Pour le professeur Saliou Ndiaye, il suffit aujourd’hui, de lire quelques vastes ensembles de causalité pour comprendre qu’on ne pourra lutter contre le fléau qu’en adoptant une démarche pluri et interdisciplinaire. «La démographie et l’épistémologie permettent de dénombrer, la clinique de définir les causes médicales de la mort, l’anthropologue d’analyser les facteurs sociaux induisant des conduites humaines et professionnelles préjudiciables à la santé de la femme», indique-t-il.

Mais au-delà de ces questions liées à la mortalité maternelle, Pr Ndiaye invite les scientifiques à ouvrir la réflexion sur la façon dont doivent s’articuler les sciences de la santé et les sciences sociales afin d’aider à la résolution des pathologies qui affectent les populations.

Aly FALL

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