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Huguette Sahondra Ramiakajato : « La peste reste à éradiquer à Madagascar »

L'express de Madagascar | Madagascar | 07/01/2011 | Lire l'article original

Chef de division du service de lutte contre les maladies épidémiques et négligées, elle livre les contraintes et les stratégies pour éradiquer la peste à Madagascar. Pourquoi la peste fait-elle encore des victimes en ce troisième millénaire ?

La peste est une maladie des rats, non pas une maladie des humains. Ces rongeurs ont existé depuis la nuit des temps, dans la brousse. De plus, cette maladie fait intervenir trois éléments: l'homme, la puce et le rat. Tant que ces deux derniers existent, il y aura toujours un risque d'infection par le microbe de la peste. Mais parfois, la puce n'entre pas en jeu pour transmettre la maladie. Une brise de vent ou une goutte de salive suffisent à le faire. C'est le cas de la peste pulmonaire qui peut tuer en moins de deux heures, si l'immunité d'une personne est faible.

La peste est aussi une maladie liée au comportement. Elle persiste ainsi tant que le comportement ne change pas. Aussi, beaucoup de personnes font encore aujourd'hui de l'automédication, en prenant tel ou tel médicament, sans avoir une bonne connaisance de la manifestation d'une maladie. L'habitude dans le milieu rural est également pointée du doigt. Nombreux sont ceux qui préfèrent aller chez les guérisseurs, Dadarabe, au lieu de recourir à un médecin. Ces guérisseurs confondent parfois les maladies, entre autres, le bubon à une tumeur. Tel est le cas de la petite fille qui a succombé à la peste, l'année dernière. Tout ceci explique l'existence de perte en vie humaine, par la peste, aujourd'hui.

Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer la non-éradication de cette maladie ?

Deux raisons peuvent être avancées. Tout d'abord, il y a un problème de coordination. La lutte contre la peste nécessite l'intervention de différents secteurs, le personnel de la santé, la communauté et l'autorité. Ainsi, si l'un de ces piliers n'assure pas sa fonction, l'action ne sera pas efficace.

La seconde raison est que la lutte contre la peste est basée sur le changement de comportement de chacun. Et c'est ce changement de comportement qui n'est pas encore effectif. L'éradication de la peste ne sera pas encore pour demain.

Actuellement, quels sont les foyers pesteux ?

Douze régions sont connues, en ce moment, comme foyers pesteux. Ce dernier ne signifie pas que la peste y est fréquente, mais c'est qu'elle a déjà touché une commune ou un fokontany, dans la région. Ainsi, certains districts ont été touchés par la peste, tandis que d'autres non. La raison n'est pas bien déterminée. Seulement, il a été connu que les Hautes terres centrales malgaches sont les plus favorables au développement des rats, à cause d’une altitude supérieure à 800 m et une température plus fraîche. La partie orientale est, par contre, moins favorable à cause de la fréquence de la pluie.

Est-ce qu'il n'y a pas de mesure radicale pour éradiquer la peste dans ces foyers ?

La clef est la dératisation. Mais la stratégie diffère. Dans le milieu rural, l'espèce de rat connu sous le nom de ratus ratus est le principal porteur. Ce type de rat est peu résistant au microbe de la peste. Il succombe facilement quand il est infecté. L'éradication de la peste dans le monde rural est moins contraignante. Les rats de ville sont plus résistants à la maladie. Ils peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres avant de mourir. Tout ceci pour dire qu'il faut une dératisation mécanique, les attraper et les brûler, afin d'éradiquer la puce. Mais, avons-nous la volonté de réaliser cette méthode ?

Où en êtes-vous par rapport à cette solution ?

Notre travail touche plusieurs domaines, car nous sommes dans la réalisation du programme national de la lutte contre la peste. Ce programme contient quatre grandes lignes. La première est la mobilisation sociale. Elle se résume par l'information-éducation et la communication sur la peste et les moyens de prévention. La deuxième est la lutte en permanence contre les rats. Nous incitons les gens, dans ce cas, d'attraper et de brûler les rats. La prise en charge continue également.

C'est le traitement des patients, accompagné par l'aspersion d'insecticide. Le dernier axe est la recherche scientifique, en collaboration avec l'Institut Pasteur de Madagascar, comme l'écologie des rats. La dératisation ne concentre pas une grande part de notre activité. Elle nécessite un énorme investissement que nous n'avons pas encore, pour le moment.

Existe-t-il d'autres recommandations pour mieux consolider la lutte contre cette maladie ?

Il faut prendre le taureau par les cornes. La première est de mettre toutes les entités concernées sur une même longueur d'onde. Nous donnons des instructions relatives afin de lutter contre la peste, selon les travaux de recherche effectués. Les autres devraient contribuer à sa concrétisation.

Pouvez-vous entrer plus dans les détails ?

Le problème, depuis longtemps, est que nous avons donné des directives qui n'ont jamais été suivies. Nous avons toujours, entre autres, sensibilisé les gens à mieux gérer leurs ordures et leur déchets. Ce sont les premiers éléments qui nourrissent les rats. Notre message n'a pas encore eu d'echos positifs, jusqu'à maintenant, dans tout le pays. L'autorité, centrale et locale, a aussi sa part de responsabilité.

L'assainissement est la base pour prévenir contre la concentration de ces rongeurs. Le problème est que, dès que la maladie ne se développe pas, un certain laxisme en terme d'assainissement se constate, dans les communes. Et c'est toujours quand la peste frappe, d'octobre à novembre, qu'on se presse de prendre une décision. Enfin, nous avons déconseillé l'utilisation de la raticide depuis toujours.

Cette technique ne favorise pas la maîtrise de la puce. Les rats morts dans les champs favorisent la propagation des puces, vecteurs de microbe. Dans les pays développés, comme l'Europe, la peste existait aussi. Mais ils ont entrepris de grands efforts pour la vaincre. La gestion de leurs déchets dans chaque maison et chaque commune n'a aucune ressemblance avec la nôtre, aujourd'hui.

La crise politico-économique actuelle a-t-elle handicapé votre travail ?

Nous avons, toujours, pu approvisionner les centres de santé en matière de médicaments et d'insecticide. Notre activité sur la sensibilisation des gens et des formations continuent. Je peux conclure, alors, que la crise ne nous affecte pas, pour le moment.

Propos recueillis par Vonjy Radasimalala

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