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Mutations | Cameroun | 07/02/2012 | Lire l'article original
Christelle avait toutes les raisons de s’inquiéter, car pendant la grossesse, le paludisme peut provoquer une fausse couche, une naissance prématurée ou accroître la mortalité néonatale et maternelle. «Je crois que le Tpi nous a sauvé la vie à mon fils et à moi», conclut la jeune maman.
Le Tpi est le traitement préventif intermittent administré aux femmes enceintes pour les protéger du paludisme durant leur grossesse. Au Cameroun, ce traitement est, avec la moustiquaire imprégnée de longue durée d’action (Milda), les deux outils utilisés dans la prévention du paludisme, première cause de mortalité dans notre pays.
Enceinte de bientôt trois mois, Stéphanie Noah attend impatiemment de commencer son traitement. «Je suis encore dans le premier trimestre de ma grossesse. Il faut donc que j’attende le quatrième mois pour me voir administrer ma première dose. Lors de ma première grossesse, j’avais eu droit à trois doses. C’est important pour moi d’avoir toutes mes doses parce que cela me rassure de savoir que mon bébé et moi sommes protégés du paludisme», dit-elle.
Morbidité
«Le Tpi est gratuit. Il permet de protéger la femme enceinte du paludisme tout au long de sa grossesse. Nous le donnons dès le quatrième mois de grossesse, et tout dépend du moment à partir duquel la femme enceinte commence ses visites prénatales», confie une infirmière rencontrée le mercredi 1er février 2012 au pavillon principal de la maternité de l’hôpital central de Yaoundé.
Selon le Dr Dorothy Kah Fosah du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), «habituellement, les recherches ne sont pas effectuées sur les femmes enceintes lors des premiers mois de grossesse pour qu’on puisse démontrer les effets des médicaments à cette période donnée. C’est pour cette raison, et pour des besoins de sécurité, que le Tpi est administré à partir du quatrième mois de grossesse». Et le médicament utilisé dans le cadre de ce traitement est la sulfadoxine-pyriméthamine.
Bien que tous les médicaments soient susceptibles de produire des effets secondaires, ceux du médicament administré pour le Tpi sont sans conséquences sur la santé de la mère et du foetus, assurent les médecins. Mais, du fait de certaines croyances et préjugés, beaucoup de femmes refusent encore de suivre ce traitement préventif contre le paludisme.
«Lors de ma grossesse, certains proches m’ont déconseillé de suivre ce traitement sous prétexte que cela pourrait causer un avortement. J’ai été tentée de suivre leurs conseils, mais lorsqu’à l’hôpital le personnel soignant nous a fait comprendre que cela allait nous protéger du paludisme, je n’ai pas hésité. Et je ne le regrette pas», avance Rose Ngassa, maman d’une petite fille de six mois. Qui souligne la nécessité pour les femmes enceintes d’adopter le Tpi.
Une nécessité d’autant plus grande que les femmes enceintes, leur foetus et les enfants de moins de 5 ans, sont les plus vulnérables face à cette maladie transmise à l’homme par la piqûre d’un moustique anophèle femelle infecté. Selon le rapport annuel 2010 du Pnlp, cette affection est responsable de 38% de morbidité (maladie) chez les femmes enceintes. De quoi inciter davantage de femmes enceintes à suivre le Tpi, pour le bien de leur bébé.
Patricia Ngo Ngouem
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