Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
L'essor | Mali | 22/02/2012 | Lire l'article original
L’infection s’attrape par la piqûre de la mouche tsé-tsé qui est son vecteur principal. Les pertes qu’elle provoque en termes de productivité animale et agricole atteignent chaque année, selon des estimations, 1,3 milliard de dollars (environ 600 milliards Fcfa). Les spécialistes ont engagé la lutte contre cette affection depuis plus d’un siècle. Mais malgré les efforts et les gros investissements que les pays affectés et les partenaires au développement ont consacré à la lutte contre cette maladie, celle-ci continue d’avoir une incidence croissante avec des effets dévastateurs. Cet état de fait résulte d’une ré-infestation par la mouche tsé-tsé consécutive à l’abandon des mesures de contrôle provoqué par les contraintes budgétaires, les catastrophes naturelles et les conflits armés. Autre facteur défavorable : la résistance à des traitements dont les coûts sont de plus en plus élevés. Cette situation a incité en 2000 les chefs d’Etat et de gouvernement des pays africains à changer fondamentalement de stratégie en passant des actions de portée fragmentaire qui nécessitent d’être constamment reprises, à une approche susceptible d’’éradiquer une fois pour toute la mouche tsé-tsé et la trypanosomiase sur le continent. Cette décision a été suivie par la création de la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (PATTEC). C’est ainsi qu’un projet multinational dénommé « Création de zones durablement libérées de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase en Afrique de l’est et de l’ouest » a été lancé dans des pays africains : Mali, Burkina Faso, Ghana, Ethiopie, Kenya, Ouganda. Notre pays est affecté par la mouche tsé-tsé et environ 2,7 millions de bovins sont exposés au risque de la trypanosomiase animale de même que 2,5 millions de personnes à la maladie du sommeil dans un espace évalué à 240 000 km2. Le projet multinational a été financé en 2005 pour 5,744 milliards Fcfa par la Banque africaine de développement (BAD) pour 6 ans. Cette première phase s’est achevée le 31 décembre 2011. Le projet bénéficie d’une prolongation de deux ans, en raison du faible niveau d’exécution physique et financière dû à des difficultés rencontrées au cours des 6 premières années. En effet, au terme initial de clôture du projet, le taux de décaissement global était respectivement de 26,53% et de 17,83% sur le prêt pour l’ensemble des quatre composantes et des dépenses. La prorogation a été obtenue sur la base d’un plan d’actions évalué à 2,939 milliards Fcfa pour les deux ans qui doivent s’achever le 31 décembre 2013. Le projet a pour objectifs, a rappelé le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Bokary Tréta, de réduire par une méthode de lutte intégrée et non polluante, la population de mouches tsé-tsé sur environ 37 000 km2, dont 18 000 km2 dans le bassin du Niger et 19 000 km2 dans celui du fleuve Bani. Le projet envisage aussi d’éradiquer les vecteurs de la maladie sur 15 000 km2 des 18 000 km2 du bassin du Niger.
Une année charnière : Le ministre Tréta a effectué ce rappel à l’occasion de la 7è session du comité de pilotage du projet. C’était samedi dernier dans la salle de conférence du projet situé dans l’enceinte du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba (CRRA). 2011, a-t-il indiqué, a été marqué par le démarrage des activités dans le bassin du Bani et l’obtention de la prorogation de la date de clôture. A cet égard, 2012 sera déterminant car il constituera une année-charnière dans la réalisation des objectifs majeurs du projet. La session de samedi revêtait une importance particulière pour le département de l’Elevage et de la Pêche qui a présenté une proposition de textes donnant un cadre juridique approprié au projet. La composante réduction de l’infestation et éradication des glossines (mouches tsé-tsé) repose sur une stratégie de lutte coordonnée, séquentielle et intégrée sur la totalité de la zone. La stratégie de lutte combine les techniques comme les pièges et écrans imprégnés d’insecticides et les traitements épi-cutanés des animaux, l’application de la technique de lâcher d’insectes stériles pour éradiquer la population résiduelle de glossines, le dépistage et le traitement de la maladie chez l’homme et le bétail. La zone du bassin du Niger comprend la zone péri-urbaine de Bamako et ses extensions nord-est et sud-ouest. Elle englobe les 6 communes du District de Bamako et les 43 communes rurales des cercles de Barouéli, Kati, Koulikoro et Ségou. La zone du bassin du Bani s’étend jusqu’à la frontière avec le Burkina Faso. Le coordinateur du projet, Mahamadou Sylla, a expliqué que le PATTEC a atteint 97 à 98% de taux de réduction de densité des mouches dans le bassin du Niger, où les efforts ont été concentrés. Actuellement, il s’agit d’activer la campagne de pulvérisation aérienne et terrestre pour s’approcher de l’objectif d’éradication de la mouche tsé-tsé dans les zones cibles.
Moriba Coulibaly
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la lettre d'informations de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux