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Fistule obstétricale : le miracle de la chirurgie

L'express de Madagascar | Madagascar | 06/07/2017 | Lire l'article original

Cent cinquante femmes ont été opérées à Antananarivo, durant la campagne de lutte contre la fistule obstétricale. Une des bénéficiaires nous raconte sa bataille et sa victoire. Bonheur incommensurable. Guérir de la fistule obstétricale, Claudine Raharimalala, une paysanne du petit village de Bemahatazana à Tsiroanomandidy, n’y a jamais cru.

Subissant la maladie depuis vingt ans, elle s’est apitoyée sur son sort. « L’urine coulait de ma vessie sans que je puisse la contrôler. Je dégageais une odeur nauséabonde. J’en étais arrivée à m’écarter de la vie sociale, de la vie active, pour ne pas déranger les autres. Je n’assistais plus aux réunions. Si ma présence était obligatoire, je m’isolais dans un coin. Quand je faisais la lessive dans la rivière, personne ne voulait s’approcher de moi, de peur que mon urine ne coule dans l’eau et tache leur linge. Ma situation était difficile à supporter », relate-t-elle, encore amère en y pensant.

Mais ce n’est qu’une petite ombre face au bonheur qui vient de frapper à sa porte. Ce à quoi elle ne croyait pas, s’est produit. « Je suis délivrée de cette maudite maladie », s’exprime-t-elle, très contente. Claudine Raharimalala a été parmi les cent cinquante femmes opérées durant la campagne de lutte contre la fistule obstétricale à Antananarivo, du 22 mai au 2 juin. « J’ai porté une sonde après l’opération. Quand on me l’a enlevée, l’urine ne coulait plus de ma vessie. J’ai été vraiment ravie. En allant aux toilettes, j’ai pu contrôler mes besoins. Vous imaginez ça ? J’ai pu pisser normalement », crie de joie la quadragénaire.

Sa guérison est miraculeuse pour Claudine Raharimalala et pour les autres femmes libérées de ce mal. « Aux toilettes, j’ai prié Dieu pour le remercier. C’est grâce à lui que ce miracle s’est produit », enchaîne-t-elle.

Complication

Elles sont des dizaines de femmes à être guéries de la fistule obstétricale, durant cette campagne. La guérison totale dépend de l’état de la patiente, précise le Pr Yoël Rantomalala, urologue qui a participé à la campagne. « Si la patiente a déjà subi des opérations sur les mêmes organes, sa guérison peut être sujette à des complications », explique-t-il. Les statistiques de l’avant-dernière campagne attestent que 92,85% des malades sont complètement rétablies.

Cependant, certaines devront subir une nouvelle intervention. « Avec une double déchirure, l’une au niveau de la vessie et l’autre au rectum, la patiente ne peut être opérée en une seule séance. On traite d’abord le rectum. Elle revient un autre jour pour se faire coudre la vessie », précise le Pr Yoël Rantomalala.

Des milliers de victimes

Le nombre de femmes souffrant de la fistule obstétricale est estimé à cinquante mille dans tout Madagascar, selon le Fond des Nations unies pour la population. Elles ne seraient que quatre mille à cinq mille à avoir bénéficié de la campagne dans tout le pays. « Depuis le début de la campagne annuelle, nous avons atteint le meilleur score l’année passée avec mille quatre personnes opérées en douze mois. Ce qui a fait de Madagascar le pays africain à avoir effectué le plus grand nombre d’interventions en 2016. Nous nous efforçons de dépasser ce chiffre cette année », renchérit le Pr Yoël Rantomalala.
L’éradication de la maladie est un travail de longue haleine. L’objectif du ministère de la Santé publique est de diminuer de 25% le nombre des patientes, d’ici 2030. Un plan stratégique a été établi pour atteindre cet objectif.

Treize centres de traitement

Les centres de traitement de la fistule obstétricale sont au nombre de treize dans toute l’Ile, publics et privés confondus. On peut citer, entre autres, le centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona à Ampefiloha et l’hôpital de Bejofo à Mahitsy pour Antananarivo. Les villes de Mananjary, Toliara, Antanambao, Sambava, Vangaindrano, Mandritsara en sont aussi pourvues. Normalement, tous les chirurgiens peuvent pratiquer cette opération, du moins les cas simples. Par contre, les cas délicats nécessitent l’intervention d’un spécialiste.En termes de prévention, l’État s’active dans la mise en place de Centres d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale (Carmma). Ce sont des centres de santé ouverts dans les zones sans hôpital, où les femmes peuvent accoucher. « Depuis 2014, dix neuf centres ont été construits, un peu partout, notamment dans les zones enclavées. Nous inaugurerons prochainement celui d’Andraisoro dans le cinquième arrondissement d’Antananarivo-ville. Nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin. Le but est de couvrir tout Madagascar pour réduire le taux de mortalité maternelle et infantile », explique le Dr Herlyne Ramihantaniarivo, directeur général de la Santé publique.

Traitement gratuit

Le traitement de la fistule est gratuit, même en dehors des campagnes. Le Fonds des Nations unies pour la population prend en charge toutes les dépenses liées au traitement des malades. Cela inclut les frais de transport aller-retour, l’hébergement, la restauration de la patiente et d’une seconde personne qui l’accompagne, tout au long de son hospitalisation, mais également, les médicaments nécessaires. L’organisation non gouvernementale Actions socio-sanitaires et organisation secours et le personnel de la santé s’occupent du repérage et du choix des malades au niveau des communautés.

Coup de pouce de la Première Dame

L’épouse du chef de l’État, Voahangy Rajaonarimampianina, soutient les femmes qui ont été exclues de la société à cause de leur mal. À chaque fois que des interventions sont accomplies, elle remet aux bénéficiaires une enveloppe pour faciliter leur réinsertion sociale et économique. Cela fait partie des nombreuses actions sociales que la Première dame mène.

Pr Yoël Rantomalala : « La fistule touche surtout les femmes de petites tailles »

Quels sont les facteurs de la fistule obstétricale ?

La pauvreté est le facteur principal de la fistule obstétricale. Faute de moyen, des mères de famille refusent d’accoucher dans un centre de santé. Cela en est un. L’impossibilité de la césarienne en est un autre. Elles préfèrent se faire accouchées par les matrones. La fistule touche surtout les femmes de petites tailles. Sa taille n’est pas proportionnelle avec celle de son bébé. Alors, le bébé ne peut pas sortir par la voie basse. En deux ou trois jours de travail, le corps du bébé et le bassin de la mère pressent la vessie de celle-ci. Dans ce cas, il n’y a plus grande chose à faire, même si la mère est opérée, car à ce stade, son urine coulera sans retenue.

Il y a une part de responsabilité de l’État dans le rapprochement du centre de santé de la population. Quels ont été les efforts déployés ?
Je ne vais pas dire que l’État en est le seul responsable. Nous le sommes tous. Il fut un temps où la césarienne était gratuite, mais seules les femmes de famille aisée en avaient profité. L’État a également offert des kits d’accouchement gratuits, mais les mères n’accouchent pas toujours à l’hôpital. Cela nécessite donc une grande sensibilisation et éducation. Il faut aussi inciter les mères à faire suivre leur grossesse dans un centre de santé et à y accoucher. Elles ont neuf mois pour préparer leur accouchement. Il faut souligner que 90% des enfants meurent à la naissance, si une telle complication se présente et la mère n’est pas non plus épargnée. Si elle n’y perd pas la vie, elle souffre de la fistule obstétricale. C’est pour cela que la prévention est importante.

Les patientes des villes peuvent-elles bénéficier d’une opération gratuite ?

Bien sûr, nous les recevons. Le service urologie du centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy-Andrianavalona est un centre de traitement de routine. Nous intervenons chaque semaine, en fonction du nombre des patientes. Mais la campagne est importante car elle permet de toucher un plus grand nombre de femmes.

Textes et photos : Miangaly Ralitera et Fanomezana Rasolomahery

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