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Revue de presse de Santé tropicale

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Planification familiale : les raisons d’une contre-performance au Sénégal

Le soleil | Sénégal | 06/02/2018 | Lire l'article original

« Les stratégies mises en œuvre au Sénégal depuis plusieurs années ont connu un niveau de saturation faisant qu’on ne pouvait pas aller au-delà », déclare le Dr Oumar Sarr, directeur de la Santé de la mère et de l’enfant au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Cet élément justifie, entre autres, les raisons du ralentissement des progrès en planification enregistrés ces dernières années.

Le Sénégal fait désormais partie du lot des pays ralentissant les progrès en planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone. Pourtant, il avait attiré tous les regards lors de la première phase d’exécution (2011-2015) du Partenariat de Ouagadougou. Un mouvement lancé en 2011 pour permettre aux femmes qui le désirent d’accéder librement aux services et méthodes de contraception dans les neuf pays francophones de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo). Surtout que ces derniers affichent les prévalences contraceptives les plus basses dans le monde. En effet, entre 2012 et 2014, le Sénégal a enregistré successivement des gains de 4 points. Le taux de prévalence est ainsi passé de 12 % à 20 % durant cette période. Cette performance exceptionnelle lui a valu son statut de leader parmi les Etats ouest-africains qui tentent de faire en sorte que chaque femme puisse accéder, sans contrainte aucune, et de façon volontaire, à la planification familiale.

Malheureusement, le Sénégal n’a pas pu atteindre, les années suivantes, les objectifs qui lui sont assignés dans le cadre du Partenariat de Ouagadougou. Surtout en 2016 et 2017 où des gaps importants ont été enregistrés. A titre illustratif, un écart de 10.645 femmes à enrôler dans les programmes de planification familiale a été noté en 2016. Car sur un objectif de 43.412 nouvelles femmes à recruter, il n’a réussi à en avoir que 32.767. L’année 2017 n’a pas été meilleure, le Sénégal n’étant pas en mesure de toucher les 86.800 femmes à intégrer dans les programmes de planification familiale. Avec 75.377 nouvelles femmes additionnelles recrutées, il lui manque un effectif de 11.423 femmes.

Alors, au moment où il est demandé aux pays du Po d’accélérer les progrès afin d’atteindre les objectifs fixés en 2020 et consistant à enrôler, dans les neuf Etats concernés, 2,2 millions de nouvelles femmes additionnelles, pourquoi un ralentissement au Sénégal ? « Cette baisse peut s’expliquer à plusieurs niveaux », avance le Dr Oumar Sarr, directeur de la Santé de la mère et de l’enfant au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

Saturation

Interrogé à Conakry, lors de la 6ème Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (12-14 décembre 2017), il a d’abord évoqué le contexte du Sénégal qui était en train d’élaborer son deuxième Plan d’actions national de planification familiale. « Cela a mobilisé toutes les énergies, faisant qu’au niveau opérationnel les choses ne se sont pas déroulées comme souhaité », explique le Dr Sarr, admettant que la deuxième raison pouvant justifier cette contre performance vient du fait que « les stratégies mises en œuvre depuis plusieurs années ont connu un niveau de saturation faisant qu’on ne pouvait pas aller au-delà ».

Le même constat est fait par Safiétou Diop Fall, du Réseau « Siggil Jigèen » et présidente de la Coalition des Organisations de la société civile pour la planification familiale (Osc/Pf) au Sénégal.

« Il y a une saturation au niveau des localités où l’on avait enregistré les meilleurs résultats », soutient-elle, estimant qu’il faut, aujourd’hui, « aller vers d’autres localités pour recruter de nouvelles femmes ».

Amélioration de l’offre de services : la segmentation de la demande, la généralisation de la PFPP et de l’auto-injection pour accélérer en 2018

L’élargissement de la gamme d’offre de services de planification familiale sera au cœur des stratégies pour combler les écarts notés au Sénégal. Dans ce cadre, il sera élaboré un « plan de communication adapté qui cadre avec la segmentation », soutient le Dr Oumar Sarr, parlant ainsi de l’identification des femmes qui veulent espacer et de celles qui veulent arrêter pour des messages plus adaptés.

« Nous allons le dérouler en 2018 pour combler les retards constatés en 2016 et 2017 », indique le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant. Le Dr Oumar Sarr pense particulièrement à l’élargissement de la gamme d’offre de services de planification familiale. « Nous allons aussi susciter la demande », informe-t-il, soulignant qu’un « plan de communication adapté qui cadre avec la segmentation sera élaboré » à cet effet. Selon lui, une telle stratégie va consister « à voir, du point de vue de la demande, quelles sont les femmes qui veulent espacer et celles qui veulent arrêter. Cela permettra à chacune de ces cibles de pouvoir comprendre le message qui lui sera adressé », argumente le Dr Sarr.

Poursuivant, il avance que les jeunes filles mariées ou non seront aussi dans la segmentation de la cible. « Il nous faut leur parler et leur faire des propositions en phase avec leur situation », ajoute le directeur de la Santé de la mère et de l’enfant qui informe qu’un accent particulier sera aussi mis sur l’approche multisectorielle. « Nous allons aussi travailler avec les secteurs ministériels : jeunesse, éducation, femme, famille… C’est une collaboration qu’il faut améliorer et nous allons nous y mettre avec les points focaux pour toucher les cibles spécifiques », étaye-t-il.

Estimant que l’objectif final sera mesuré en 2020, le Dr Sarr indique qu’ils sont dans cette dynamique. Dans ce cadre, il souligne : « Nous allons progresser en relançant les activités. C’est ainsi que nous allons introduire, en 2018, de nouvelles stratégies, notamment la Planification familiale post-partum (Pfpp) que nous allons généraliser. Il y aura aussi l’auto-injection chez les femmes avec le Sayanapress ». Ce dernier est une méthode de contraception que les femmes peuvent, elles-mêmes, appliquer si on leur montre comment se fait l’injection.

Pour Safiétou Diop, du Réseau « Siggil Jigèen », « les outils nécessaires » et la « volonté » pour aller très vite dans cette phase d’accélération sont bien présents au Sénégal. Pour cette raison, il estime que 2018 sera une année d’accélération. « Nous allons mettre en place une feuille de route sur les actions à cibler dans le Cadre stratégique de planification familiale. Nous allons aussi mettre toutes les ressources humaines et financières pour pouvoir accélérer », annonce-t-elle.

Fin de certains projets

Parmi les raisons pouvant justifier la baisse de performance au Sénégal, le Dr Oumar Sarr ajoute « la fin de certains projets » dont le programme Santé de l’Usaid et le projet Issu (Initiatives sénégalaises de santé urbaine). De ce fait, des actions d’envergure n’ont pas pu être menées, relève-t-il. Entre autres raisons évoquées par Safiétou Diop, du Réseau « Siggil Jigèen », l’entrée du Sénégal dans le Global financing facilities (Gff) ou Mécanisme mondial de financement de la santé. « Nous devions préparer notre candidature ; ce qui nous a pris beaucoup de temps. Cela a d’ailleurs ralenti les progrès au niveau national », confie la présidente des Osc/Pf du Sénégal et vice-présidente de la Coalition régionale des Osc/Pf. Mme Diop cite aussi « l’élan de révision des textes ». Notamment entre 2016 et 2017, période qu’elle considère également comme « une année d’élaboration de documents sur la santé de la reproduction ». Safiétou Diop fait notamment allusion au plaidoyer pour la signature du décret d’application de la loi sur la santé de la reproduction votée en 2005 au Sénégal et à la revue du Plan d’action national budgétisé (Panb) de planification familiale.

Un outil de suivi et de contrôle citoyen à mettre en place

Au-delà de l’accompagnement des collectivités locales et des entreprises, la présidente de la Coalition des Osc/Pf au Sénégal estime que la société civile doit se doter « d’un outil de suivi et de contrôle citoyen des engagements de l’Etat sur la Srpf (Santé de la reproduction et la planification familiale ». Safiétou Diop est d’avis que cela va aussi concerner les partenaires qui doivent, comme les pays, respecter les engagements pris. « J’estime que le contrôle ne doit pas seulement concerner les Etats. Toutes les parties prenantes doivent être suivies », avance-t-elle, invitant également « la société civile à s’auto-évaluer », « à se remettre en cause en cas de besoin et à se remettre au travail ». Mme Diop est, en effet, convaincue « qu’il faut que chaque partie prenne ses responsabilités ».

Appui des osc/pf : plus de 100 maires se sont engagés à financer la planification familiale

Pour atteindre les objectifs fixés en 2020 dans le cadre du Partenariat de Ouagadougou, l’Etat du Sénégal collabore aussi avec les Organisations de la société civile actives dans la promotion de la planification familiale. C’est ainsi que la société civile, révèle Safiétou Diop Fall, du Réseau « Siggil Jigèen », « de retour du Sommet Londres sur la planification familiale de 2017, a mis en place des stratégies pour accompagner l’Etat ». Dans ce cadre, un plaidoyer est en train d’être mené pour la mobilisation d’un financement local. « Plus de 100 maires se sont engagés à financer la planification familiale par l’organisation de consultations foraines. Ce financement direct nous a permis de disposer de plus de 90 millions de FCfa et d’enrôler plus de 1000 femmes dans la planification familiale de 2015 à nos jours », confie la présidente de la Coalition des Osc sénégalaises pour la planification familiale.

Elle précise aussi qu’un plan de mobilisation des ressources locales est élaboré pour toutes les localités. Il est déroulé à Dakar, Saint-Louis, Fatick, Diourbel et Kaolack. « Nous allons l’étendre vers les autres régions. Ces premières régions sont ciblées pour prendre en compte des actions stratégiques. Nous allons continuer à planifier la prise en charge des régions jusqu’à leur intégralité », explique Mme Diop. Selon, ils envisagent également « d’enrôler le secteur privé dans le financement de la planification familiale en ciblant des entreprises pour les emmener à assumer leur mission de Responsabilité sociétale ». Et à l’en croire, ce travail a déjà commencé avec l’entreprise Grande côte opération, qui exporte du zircon dans la région de Thiès, mais aussi avec la Sonatel à Mbour.

Par Maïmouna GUEYE

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