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Revue de presse de Santé tropicale

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Insuffisance cardiaque : Que chacun attrape son cœur

L'Observateur | Burkina Faso | 25/12/2018 | Lire l'article original

Au Burkina comme dans les autres pays africains, l'insuffisance cardiaque est la première cause d'hospitalisation au service de cardiologie. Dans le monde, on estime à plus de 15 millions le nombre de personnes qui en souffrent chaque année.

Déterminant une incapacité du cœur à assurer une perfusion adéquate des organes, elle se manifeste par, entre autres signes, une difficulté respiratoire, une limitation des activités physiques, la fatigue au moindre effort. Divers facteurs, dont plusieurs sont évitables (tabac, alcool, drogue, stress), favorisent cette maladie. Il convient donc de les éviter pour avoir un cœur sain. C'est d'ailleurs les conseils que le Dr Sayouba Savadogo, médecin-cardiologue, donne dans cet entretien qu'il nous a accordé le vendredi 21 décembre 2018 à Ouagadougou.

Qu'est-ce que l'insuffisance cardiaque ?

Pour définir convenablement cette maladie, il faut d'abord connaître le rôle fondamental du cœur qui est l'organe moteur véhiculant le sang via les artères pour assurer la perfusion des organes, donc leur nutrition. Et pour ce faire, le cœur doit pouvoir injecter un volume important de sang dans les artères et recevoir ensuite un certain volume sanguin enrichi en oxygène venant des poumons. C'est un mouvement cyclique qui, lorsqu'il est efficace, permet une perfusion adéquate des organes, donc leur vitalité et leur bon fonctionnement. C'est dire donc que l'insuffisance cardiaque est l'incapacité du cœur à assurer une perfusion adéquate qui réponde aux besoins des organes.

Y a-t-il différents degrés d'atteinte ?

Oui. L'insuffisance cardiaque peut être due à un défaut d'éjection : un déficit de contraction du muscle cardiaque que nous appelons dans notre jargon insuffisance cardiaque à fraction d'éjection altérée. Cela va se distinguer en 3 groupes selon que l'altération est modérée, moyenne ou sévère.

Elle peut-être due à un défaut de relaxation (défaut de remplissage du cœur) et très souvent on a les 2 mécanismes associés.

A côté de cela, on a 4 degrés de l'insuffisance cardiaque selon la sévérité des symptômes :

  • le stade 1 est l'insuffisance cardiaque asymptomatique : le sujet mène une vie normale, mène ses activités quotidiennes sans ressentir de gêne à l'effort.
  • le stade 2 : le sujet ressent une fatigue et un essoufflement lorsqu'il mène ses activités habituelles.
  • Au stade 3, le sujet est essoufflé au moindre effort.
  • Au stade 4 : l'essoufflement est ressenti même au repos, parfois avec incapacité de s'allonger, obligeant le sujet à rester assis.

Quels sont les facteurs de risque et les causes de cette maladie ?

De manière directe et indirecte, plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue de la maladie.

D'abord, il y a le vieillissement. Les personnes âgées en souffrent plus.

Ensuite, l'HTA, qui en est la première cause dans notre contexte. Il y a en plus le diabète, le tabagisme, l'intoxication tabagique, le stress intense et les drogues.

A côté de ces facteurs classiques, il y a un certain nombre de maladies cardiaques et extracardiaques. Il s'agit notamment des cardiomyopathies primitives ou secondaires, par exemple suite à une crise cardiaque ou à un dysfonctionnent de la valve cardiaque ou à une infection (myocardite ou endocardite).

L'insuffisance cardiaque peut être aussi occasionnée par l'hyperthyroïdie, l'anémie chronique ou aiguë sévère et même au cours de la grossesse, les pathologies pulmonaires telles que l'embolie pulmonaire et les infections pulmonaires chroniques, l'insuffisance rénale et l'insuffisance hépatique.

Quels en sont les symptômes ?

Ça varie. Il peut y avoir un tableau caricatural tout comme il peut y avoir des formes frustes. Mais dans tout état, il faut reconnaître que la difficulté respiratoire, la limitation des activités physiques, la fatigabilité à l'effort sont des signes fortement évocateurs. Le sujet ressent un essoufflement à l'effort qui va s'aggraver au fil du temps pour survenir au repos, avec l'impossibilité parfois de rester allonger la nuit au lit accompagnée parfois de toux. Il y a aussi le gonflement des pieds et du ventre, on parle d'œdèmes et d'ascite. Le foie devient gros (hépatomégalie) et douloureux, la douleur étant ressentie au niveau des côtes droits. Il y a en plus le gonflement des veines du cou (veines jugulaires). Hormis ces symptômes, il y a parfois des signes mineurs comme les troubles digestifs (manque d'appétit), les troubles neurologiques (la perte de mémoire, la confusion). Face à ces différentes manifestations, le cardiologue, à l'auscultation, va détecter une souffrance cardiaque et une souffrance pulmonaire.

Comment se fait le diagnostic ?

Il y a des symptômes évocateurs. Le cardiologue procède à l'examen du patient, notamment à l'auscultation cardio-pulmonaire qui peut déjà permettre de trouver des signes qui confortent le diagnostic. Mais parfois, le praticien est obligé de recourir à un certain nombre d'examens pour confirmer son diagnostic. C'est le cas incontournable de l'échocardiographie qui va permettre de poser le diagnostic, d'apprécier la sévérité du mal et de prononcer le pronostic.

Et le traitement ?

Il commence par le respect des règles d'hygiène et de diététique, comme arrêter la consommation du tabac, de l'alcool, lutter contre le stress et l'obésité. Le repos est conseillé dans les formes aiguës. Pendant les phases chroniques, l'activité physique modérée est conseillée. A ces mesures s'ajoute la restriction hydrique et salée, c'est à dire la limitation de la consommation des fluides, en l'occurrence de l'eau (ne pas dépasser un litre quand le sujet est trop décompensé), limiter la consommation du sel, car le sel retient l'eau. A ces restrictions nous associons des médicaments. On peut prescrire au malade 4 à 5 médicaments sinon plus, chaque médicament jouant un rôle spécifique. Ce qui fait la complexité du traitement. Toutefois, cela va permettre de stabiliser le malade afin qu'il ait une meilleure qualité de vie. Dans certains cas, on peut même aller jusqu'à un appareillage pour améliorer la fonction cardiaque que nous appelons resynchronisation cardiaque.

Est-ce cet appareillage qu'on appelle couramment « cœur artificiel » ?

Non, ça n'a rien à voir. Dans la synchronisation, c'est le cœur du malade qu'on améliore, mais le cœur artificiel est un outil nouveau tout comme la transplantation cardiaque, qui constituent des alternatives et sont indiqués lorsque la situation est désespérée. On les utilise chez les sujets qui ont une insuffisance cardiaque très sévère, qui ne répondent à aucun traitement. Ils se retrouvent alors dans une impasse thérapeutique, mais là aussi il y a des critères pour être candidat au cœur artificiel et à la transplantation cardiaque.

Ces solutions sont-elles envisageables au Burkina ?

On en a l'espoir, mais ce n'est pas encore envisageable au Burkina, et ce n'est pas demain la veille.

Mais peut-on guérir de l'insuffisance cardiaque ?

Oui, dans certaines situations. Dans le cas où la maladie est due à une cause curable comme l'anémie, l'hyperthyroïdie, une infection, l'état de grossesse. Dans les autres cas, guérir revient à améliorer le quotidien du patient, à le stabiliser pour qu'il soit plus autonome et à augmenter son espérance de vie.

La maladie peut aussi se compliquer...

L'insuffisance cardiaque en elle-même est une complication. Mais en plus de cela, il faut craindre les poussées aigües et les troubles du rythme graves qui sont sources de décès précoces. Il peut y avoir d'autres complications comme l'AVC, l'embolie pulmonaire, l'insuffisance hépatique et/ou rénale qui entraînent des décès.

Comment éviter donc l'insuffisance cardiaque et ses complications ?

Il faut lutter contre les facteurs de risque que sont le tabagisme, l'alcool, le stress, prendre en charge efficacement l'hypertension artérielle et le diabète. Ne pas consommer des aliments à base de cholestérol, perdre du poids, mener une activité physique régulière. Ça permet au cœur de rester en bonne santé. Et dès qu'on ressent un essoufflement à l'effort, ne pas hésiter à consulter un cardiologue pour qu'il certifie le diagnostic et se faire traiter.

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