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Revue de presse de Santé tropicale

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Dr Melchior Aïssi, président du Cnls/Tp : « Le VIH n’est plus un problème de santé publique »

Actu Bénin | Bénin | 17/01/2020 | Lire l'article original

Depuis 3 ans, le chef de l’Etat lui a confié les destinées du Conseil national de lutte contre le Sida, le paludisme, les hépatites, la tuberculose et les Ist (Cnls/Tp). Tâche qu’il accomplit avec fougue et passion depuis qu’il a posé ses valises au Bénin, après les années passées à l’étranger. Dans cet entretien, il revient sur les innovations introduites dans le dispositif de prise en charge des Pvvih, et décerne une palme à la Fondation Claudine Talon pour ses prouesses en matière d’Elimination de la transmission du VIH, de la mère à l’enfant (Etme).

Le Matinal : Pouvez-vous nous faire le point de l’évolution du VIH/Sida qui a maintenu depuis plusieurs années le même taux de prévalence au Bénin ?

Dr Melchior Aïssi : Le Bénin, depuis 2002, affiche une prévalence de 1,2 en ce qui concerne le VIH/Sida. Nous ne pouvons pas parler de stabilité parce qu’il n’y a pas une autre étude. L’étude devrait se faire tous les cinq ans. Mais faute de planification et de moyens, cette étude n’a pas eu lieu. Il y a trois ans, nous avons essayé, mais cela n’a pas abouti. Nous espérons que 2020 sera la bonne année. Par ailleurs, on ne peut pas dire que toutes les actions qui ont été faites depuis 17 ans n’ont pas eu d’incidence.

Le point sur l’Icasa 2019 à Kigali, et la participation du Bénin. Que peut-on retenir ?

Du 2 au 7 décembre 2019, nous avons effectivement participé à la Conférence internationale sur le VIH/Sida et ses corollaires en Afrique à Kigali (Icasa 2019). Ce que nous avons apporté là-bas, ce sont 19 strates et 3 présentations. Mais, l’innovation majeure a été notre Plan stratégique de lutte contre le Sida, le paludisme, la tuberculose, les hépatites et les épidémies en général. Au niveau de l’Etme, les actions en cours au Bénin ont été également présentées notamment, les résolutions issues de la Table ronde organisée par la Fondation Claudine Talon. Il y a eu une évolution au niveau de l’Etme, car au départ nous étions 6,6% alors que nous devons tout faire pour être à moins de 5%. Mais, ce que nous avons ramené, c’est surtout l’expérience du Rwanda, qui a pu atteindre les trois quatre-vingt-dix. Le premier 90, ce sont les gens qui portent la maladie sans en être conscients ou informés. Le 2ème 90, ce sont ceux qui portent la maladie et qui sont sous médicaments. Et le 3ème 90, ce sont ceux qui portent la maladie, mais qui doivent tout faire pour ne pas être contaminants, c’est-à-dire un taux indétectable de Cd4. Le premier 90, c’est au niveau de la population qu’il faut l’atteindre, en faisant en sorte que tous ceux qui portent la maladie en soit informés et en prennent conscience. Pour cela, il faut jouer sur la prévalence et la densité des populations passerelles ou groupes cibles, les utilisateurs de drogues dures, les homosexuels, les prostituées, et autres acteurs des points chauds. C’est ce que l’expérience du Rwanda nous permettra d’atteindre.

C’est arrivé comment et pourquoi ?

Première cause : au Rwanda, ils ont réussi à humaniser la maladie. Il n’y a plus de ségrégation, car ceux qui sont malades sont considérés comme des malades comme tout autre. Dans tout centre, on peut faire un test sérologique, par goutte de sang ou par des tests oraux. L’accueil, l’accompagnement psychologique et le counseling sont également faciles pour tout séropositif. Partout où vous passez, vous avez le paquet d’accompagnement complet. En plus, tout le processus reste confidentiel. C’est aux antipodes de ce qui se passait ici, où les malades sont stigmatisés. L’idéal, dans les mois à venir, c’est de faire en sorte que le test et la prise en charge soient confidentiels et disponibles dans tous les compartiments de la santé. A partir de là, n’importe qui peut aller prendre les soins où il veut. Mais, pour y arriver, il va falloir s’organiser et l’Etat doit prendre ses responsabilités.

Quelles responsabilités ?

Pour y parvenir, cela demandera plus de la responsabilité de l’Etat. Il faut trouver les moyens et les ressources humaines adéquates. Les professionnels au niveau des Cipec doivent pouvoir aller en renfort à ceux des centres de santé ordinaires, afin de leur donner la « capacitation ». L’autre grande responsabilité pour l’Etat, c’est comment acheter ces services. Le privé qui prend son temps pour réaliser un test doit être rentabilisé, parce que son personnel et son matériel ont été utilisés. Nous sommes, à ce propos, depuis un an, en pourparler avec la faitières des privés, le processus sera maintenant accéléré. L’objectif c’est d’éviter qu’on dise que tel ou tel hôpital est celui du Sida : c’est une maladie comme tout autre. Depuis Kigali, l’autre grand défi qui nous guette, c’est de parvenir, au niveau des populations clé, à mettre du personnel d’encadrement à disposition. Il y a aussi la mise à disposition du matériel. Un pas très important qui a été franchi dans ce processus au Bénin : la démédicalisation du dépistage.

Qu’entendez-vous par démédicalisation du dépistage ?

Cela voudra dire que si nous mettons à disposition de ces populations clé le matériel, elles peuvent faire le test à leur niveau. La démédicalisation comporte deux volets : cela peut se faire par goutte de sang ou par voie orale. Mais avant, il y aura une bataille de renfort psychologique à mener pour éviter la panique et les situations de détresse.

Selon vous, la prouesse du Rwanda, est-ce d’avoir réussi à humaniser la maladie ?

Oui. Mais, surtout les tests sont disponibles partout. Nous n’avons pas eu avec le Rwanda les mêmes parcours politiques et sociologiques ces dix dernières années. Mais, là-bas, quand l’Etat dit, on respecte ses instructions. C’est pour cela que le personnel au niveau des Cipec doit être réutilisé pour renforcer la capacité de prise en charge de leurs zones sanitaires. Ce ne sera plus au niveau des Cipec qu’il y aura la prise en charge, et la prise des médicaments. C’est à cela que nous allons aboutir. Cela va résoudre le problème de faible taux de fréquentation des Cipec, puisque les gens, par peur et par crainte de la stigmatisation, évitent d’aller dans ces centres. Ensuite, il s’agira de rendre les tests disponibles dans tous les hôpitaux. Depuis 3 ans d’ailleurs, tous les Cipec ont été renforcés.

Mais, il reste l’épineux et récurent problème des ruptures de stocks d’Arv

Depuis 2016, la disponibilité des Arv ne pose plus problème. C’est vrai que l’année dernière, nous avons eu un problème de molécules, mais cela a été géré. Etre sous traitement Arv, et ne pas trouvé son médicament, ce n’est plus possible aujourd’hui au Bénin. Il a été mis en place un dispositif de suivi des stocks. Cela nous permet d’avoir des stocks de sécurité nous permettant de tenir 3 mois au moins. 6 mois avant la fin du stock si certains produits manquent, nous prenons déjà les dispositions pour les remplacer. Les Arv sont disponibles maintenant partout.

Qu’en est-il de la défectuosité des machines de dosage, dont le Cd4 ?

Justement, il n’y a plus les alertes au niveau des groupements de Pvvih, parce que nous sommes en mesure aujourd’hui, dans presque toutes les Communes de Bénin, de doser le Cd4. Nous avons acquis depuis deux ans des machines appelées Génie-experts à multiples fonctions. Autant ces machines confirment le VIH, autant elles confirment aussi les hépatites ou la tuberculose. Tout dépend du dosage de réactifs que vous y mettez.

Pouvez-vous nous faire le point sur le dispositif de l’Etme ?

On n’aurait pas pu en arriver là sans l’apport de la Fondation Claudine Talon. A son initiative, il a été organisé en juin 2018 une table ronde sur la problématique du Vih/Sida dans le but de renforcer le dispositif de l’Etme. Le diagnostic, c’était que les acteurs de terrain n’étaient pas suffisamment informés sur le dispositif de prise en charge et de traitement du couple mère-enfant depuis la grossesse. Ce diagnostic a été partagé avec les médecins de toutes les zones sanitaires, et les directeurs départementaux. La Fondation Claudine Talon a pu mobiliser les ressources humaines et financières pour renforcer les plateaux techniques. Aujourd’hui, quand vous prenez la mère, en tant qu’élément de procréation et gestante, toutes les maternités publiques, privées ou confessionnelles, sont en mesure d’avoir son statut sérologique. Malgré quelques cas de déperdition, ces mères sont suivies jusqu’à l’accouchement. Dans le cas où elle positive, elle sera accompagnée, et si possible, internée à l’approche de l’accouchement. Et le suivi du nouveau-né se fait sur deux ans. Ce dispositif est beaucoup plus renforcé aujourd’hui. J’avoue que nous n’avons pas tout à 100%, parce qu’il y a un fort taux de déperdition qui nous échappe. Ce que notre nouveau système de santé communautaire viendra corriger.

Il était reproché au Bénin un manque de leadership au sommet de l’Etat en matière de riposte contre le Vih. Comment l’actuel s’en sort-il ?

Tout cela est rendu possible par une réforme holistique opérée par le chef de l’Etat, Patrice Talon, à son avènement en 2016. Cette réforme a permis de créer le Conseil national de lutte contre le Sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles, et les épidémies (Cnls/Tp), où tous les acteurs se réunissent régulièrement et chacun se sert de l’échelle de l’autre pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Au cœur du Cnls/Tp, se trouvent 17 ministres qui travaillent au quotidien à ce que ces épidémies ne nous atteignent point.

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