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Dr Amadou Sall, administrateur général de l'Institut Pasteur de Dakar : « Le Sénégal a un système performant de surveillance des épidémies »

Le soleil | Sénégal | 11/02/2020 | Lire l'article original

L'Institut Pasteur de Dakar a reçu mandat de l'Oms pour réaliser les tests de confirmation des cas du coronavirus de tous les pays de l'Afrique de l'Ouest. C'est ce que révèle son administrateur, le Dr Amadou Sall qui a également indiqué que ses équipes travaillent pour mettre au point d'autres tests rapides de diagnostic afin de faire face à ces épidémies. Mais le spécialiste des maladies virales recommande surtout aux États de ne pas attendre les crises pour concevoir un système de riposte. Le Sénégal a son système 4 S, (Surveillance Sentinelle Syndromique au Sénégal).

Nous assistons à une augmentation du nombre de personnes infectées par le coronavirus à l'étranger. Comment peut-on expliquer cette propagation rapide de ce virus ?

Le coronavirus est une infection respiratoire sévère. L'épidémie se diffuse dans le monde de manière très rapide. Nous pouvons même dire que nous sommes au début d'une pandémie car plusieurs pays ont des personnes infectées par ce virus. L'épidémie a touché des pays voisins de la Chine et nous avons des cas confirmés en Europe, aux États-Unis et au Canada. En somme, plusieurs continents sont touchés par l'épidémie. Si la pneumonie à coronavirus n'est pas traitée, elle peut conduire à des syndromes sévères voire à la mort, dans certains cas. Aujourd'hui, il y a plus de 20.000 cas qui ont été détectés et confirmés en Chine. C'est une épidémie qui pose beaucoup de problèmes parce qu'elle a entraîné des conséquences sur le plan économique.?Elle affecte le tourisme et le transport aérien. L'Oms a déclaré cette épidémie comme urgence sanitaire mondiale. C'est un mécanisme d'alerte et qui appelle à une mobilisation pour faire face à l'épidémie.

Quel rôle l'Institut Pasteur de Dakar compte-t-il jouer dans la lutte contre l'épidémie ?

L'Institut Pasteur de Dakar est impliqué à trois niveaux. D'abord sur le plan mondial, nous faisons partie des institutions qui conseillent l'Oms sur la gestion de l'épidémie, au titre d'expert international. Ensuite, l'Institut Pasteur de Dakar est dans plusieurs comités. Nous siégeons dans le comité stratégique qui concerne toutes les urgences. Il y a aussi un groupe d'experts sollicités régulièrement par la Direction générale de l'Oms. Enfin, nous sommes membres d'un réseau mondial pour la réponse aux épidémies. L'Institut Pasteur de Dakar est membre du Conseil d'administration de réseau des Instituts Pasteur. Ces différents organes aident à comprendre l'épidémie.
Sur le plan régional, l'Institut Pasteur de Dakar est présent dans le diagnostic et la surveillance. Je dois rappeler qu'en Afrique, il y a trois grands acteurs importants. Il s'agit de l'Union africaine qui est chargée de la prévention et du contrôle des maladies à travers le Centre de contrôle des maladies de l'Afrique (Cdc Afrique). Ce centre a confié à l'Institut Pasteur de Dakar, la formation des laborantins de 15 pays d'Afrique sur la technique de diagnostic. Les techniciens de ces différents pays auront des compétences sur la prise en charge de la maladie du coronavirus. On m'a demandé de construire ce groupe avec les différents collègues d'Afrique.
L'Oms est le deuxième acteur important. En Afrique, il y a deux laboratoires qui ont été désignés pour recevoir des prélèvements dans le cas où les pays n'ont pas de capacités de réaliser des analyses. Il y a un laboratoire en Afrique du Sud et l'Institut Pasteur de Dakar. Nous travaillons sur le coronavirus depuis un certain temps. Nous avons donc la capacité et l'expertise en la matière.
L'Organisation ouest-africaine de la santé est le troisième acteur qui compte sur l'Institut Pasteur de Dakar. En fait, tous les pays d'Afrique de l'Ouest doivent s'appuyer sur l'Institut Pasteur pour réaliser des tests de confirmation. Nous sommes impliqués à tous les niveaux. Nous travaillons dans le réseau des instituts Pasteur qui est présent sur 5 continents. Il y a 33 instituts sur les cinq continents pour coordonner, du point de vue technique, la recherche et la réponse. Dans ce cadre, l'Institut Pasteur de Dakar joue un rôle important. Nous avons déjà montré notre expertise lors des épidémies d'Ébola et Zika. Cette expérience et nos laboratoires sécurisés renforcent notre crédibilité pour réaliser les tests. Dans le cadre du coronavirus, il y a une technique spécialisée mais également plusieurs autres techniques que l'on peut utiliser pour faire des confirmations. En plus, nous avons des équipements pour examiner, de manière minutieuse, le virus, pour connaître les risques qu'il peut poser et sa diversité. Nous pouvons aussi déterminer les changements d'un virus, selon les pays. C'est pour répondre à ce genre de questions que nous avons mis en place un plateau technique permettant de faire ce travail.

L'Institut Pasteur de Dakar est-il habilité à faire des tests de diagnostic sur le coronavirus ?

Nous sommes habilités à faire des tests de diagnostic sur le coronavirus parce que nous avons l'expertise. En plus, nous sommes désignés comme laboratoire de référence pour faire ce type de travail. Les agents de santé d'autres pays viennent pour apprendre au Sénégal.

Le système de surveillance épidémiologique mis en place par le Sénégal, depuis un certain nombre d'années, peut-il permettre de faire face à ce genre d'épidémie ?

Le Sénégal a un système de surveillance performant. Il a été mis en place par l'Institut Pasteur de Dakar et le ministère de la Santé et de l'Action sociale. C'est un système de surveillance électronique que nous appelons les 4 S (Surveillance Sentinelle Syndromique au Sénégal). Il assure la surveillance des infections qui peuvent conduire à des épidémies sur l'ensemble du territoire.
Le dispositif peut faire face aux infections respiratoires sévères. Il permet de détecter, dans les établissements de santé, ces genres d'épidémies. Il est important de mettre en place un système en dehors des périodes de crise. Ce système peut être adapté à toutes les situations. Le ministère de la Santé et de l'Action sociale donne des informations sur les maladies recensées, à l'intérieur du pays.

Et pour ce qui est du traitement des personnes infectées ?

Le service des maladies infectieuses et tropicales de l'Hôpital de Fann est chargé de traiter les cas de coronavirus au Sénégal. Il faut savoir que pour le moment, ce sont des traitements symptomatiques qui sont recommandés par l'Oms. Ces traitements soulagent la personne qui a des difficultés respiratoires. Pour le moment, nous n'avons pas de molécules ou un traitement officiel permettant de traiter et de guérir de la maladie. Le coronavirus est un nouveau virus. Mais les chercheurs sont mobilisés pour trouver rapidement un médicament ou un vaccin.

L'Institut Pasteur de Dakar est-il associé à la recherche de molécules ou d'un vaccin contre le coronavirus ?

L'Institut Pasteur de Dakar mène des recherches, depuis des années, sur les vaccins. Ces recherches ont deux objectifs. Il s'agit d'améliorer l'efficacité des vaccins qui existent et de mettre au point de nouveaux vaccins. Nous travaillons sur les vaccins et les traitements des maladies qui affectent l'Afrique. Le Sénégal, en partenariat avec l'Institut Pasteur, est le seul pays en Afrique qui produit le vaccin de la fière jaune. S'il est autorisé par l'Oms, il sera vendu dans le monde. Je rappelle qu'avec l'appui du gouvernement, il sera lancé, à Diamniadio, une grande unité de production de vaccins. Le but est d'anticiper sur de futures pandémies.

Il y a de plus en plus d'épisodes d'épidémies de maladies virales. Dans le cas du coronavirus, certains ont incriminé le mode d'alimentation. Qu'en pensez-vous ?

On pense que cette maladie vient des animaux. Mais ce n'est pas spécifique à cette maladie. En réalité, beaucoup d'épidémies ont pour origine les animaux, ce sont des maladies que nous appelons les zoonoses. Il faut donc faire des études pour comprendre quel animal abrite le coronavirus. Actuellement, on ne peut pas, scientifiquement, prouver que la transmission se fait de l'animal à l'homme.
En revanche, il est prouvé que les virus d'Ébola, de la fièvre jaune ou du Zika viennent des animaux. C'est connu. C'est pour cela que les médecins, les vétérinaires et les spécialistes de l'environnement se mettent ensemble aujourd'hui pour avoir cette approche que nous appelons « One health », c'est-à-dire, une seule santé. De ce point de vue, le Sénégal a mis en place une équipe qui est coordonnée par le Secrétariat général du gouvernement et qui permet d'anticiper sur des épidémies.

Vous ne craignez pas que cette maladie du coronavirus vienne mettre à nu nos systèmes de santé comme ce fut le cas avec la maladie à virus Ébola ?

Il faut retenir que depuis Ébola, beaucoup de progrès ont été enregistrés. Depuis lors, nous organisons l'évaluation externe avec les pairs. Nous visitons les pays pour voir s'ils sont prêts à faire face aux éventuelles pandémies. Le Sénégal a déjà fait cet exercice. Les experts, après leur formation à Dakar, sont prêts à faire des tests de diagnostic. Ce n'était pas le cas pour Ébola.
L'autre élément positif qu'il faut noter, c'est que le coronavirus n'est pas encore arrivé en Afrique. Mais nous sommes en train de nous préparer. Et plusieurs pays ont mis en place des dispositifs. C'est donc dire que nous avons tiré des enseignements de l'épidémie de la maladie à virus Ébola. Nos systèmes de santé peuvent être encore relativement faibles mais ils ont été énormément renforcés depuis Ébola. Nous avons plus de ressources humaines qualifiées. Il ne faut pas avoir peur. Il faut seulement être réaliste en s'appuyant sur nos systèmes qui continueront d'être améliorés.
Le dispositif du Sénégal est très rassurant même si aucun dispositif n'est parfait. L'Afrique est dans une nouvelle dynamique : celle d'apporter des réponses rapides en cas d'épidémies. Nous allons distribuer des tests dans les différents pays et former des gens sur la prise en charge. Les hôpitaux sont en train de s'équiper. Mais personne ne peut prédire ces genres d'événements avec exactitude. La preuve, qui aurait cru que la Chine serait marquée par une épidémie de cette nature. C'est pour cela, même les pays puissants doivent s'organiser pour faire face à des épidémies. Il est important de faire régulièrement des évaluations.

Propos recueillis par Eugène KALY et Sarakh DIOP

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