En plus de l'axe du mal constitué de Dakar, Thiès et Diourbel, les régions de Fatick, Kaolack, Louga, Saint-Louis et Ziguinchor sont les zones qui concentrent le plus de cas positifs au Covid-19. «Le cumul des cas confirmés depuis le début de la pandémie, montre que huit régions du pays concentrent 95 % des cas de Covid-19», explique la Directrice générale de la Santé au ministère de la Santé et de l'action sociale, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, qui organisait hier une conférence de presse du Comité national de gestion des épidémies sur le bilan de la gestion de la pandémie du coronavirus au Sénégal.

Evidemment, la capitale est toujours l'épicentre de la pandémie. «La région de Dakar est en tête avec 66 % des cas, elle est suivie de Thiès avec 10,6 %, Diourbel avec 4,4 %, Saint-Louis avec 3,9 %, Kaolack avec 3,5 %, Ziguinchor avec 2,5 %, Louga avec 2,3 %, et Fatick avec 1,9 %», note-t-elle. «Les six autres régions ne concentrent que 5 % des contaminations», enchaîne Mme Ngom, qui dessine ainsi la cartographie de la pandémie, qui est dans sa quatrième vague avec l'explosion des cas positifs constatés ces derniers jours. Surtout que note-t-elle, «tous les variants du Covid-19 ont été présents au Sénégal».

« Une 3ème dose de vaccin s'impose »

Face à cette flambée ajoutée au relâchement constaté dans l'observance des gestes barrières, la vaccination devrait être la bouée de sauvetage. Mais, la campagne vaccinale marque le pas, comme le confirme la péremption de nombreuses dosses constatée ces derniers jours. Spécialiste de l'immunologie, Pr Tandakha Dièye a insisté sur la nécessité d'administrer une troisième dose du vaccin contre le Covid-19. «L'immunité est une arme qui nous défend. Le virus a beaucoup changé et le corps doit s'adapter. C'est pourquoi nous allons vers une 3ème dose du vaccin, elle s'impose», con­seille-t-il. Pourquoi ? «Le monde est d'accord sur le fait que la 3ème dose s'impose. Des études ont montré que si vous faites une 3ème dose, vous arrivez à 70% d'efficacité.

Ces études ont été faites sur trois types de vaccin, notamment Pfizer, Moderna et Astra­zeneca», rassure Pr Dièye, qui fait partie des sommités scientifiques sénégalaises. Selon lui, l'efficacité des vaccins Pfizer, Moderna et Astrazeneca diminue de 40%, au bout de 10 semaines. «En Israël, ils sont à leur 4ème dose, il faut s'adapter. La vaccination est l'arme fatale contre le virus», note l'enseignant à la Faculté de médecine et de pharmacie de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Sa vision est très claire : «Face à un virus qui change, il faut que les stratégies vaccinales changent.» Que faire ? «Nous n'étions pas surpris de voir le variant Omicron apparaître en Afrique. C'est pourquoi il faut aller très vite dans la vaccination. Les vagues vont arriver et c'est cela l'évolution du virus», précise Pr Dièye, qui dénonce la disparité vaccinale entre le reste du monde et l'Afrique, qui n'a vacciné que 7,5% de sa population. «C'est faible par rapport aux autres continents qui sont à plus de 70%», reconnaît-il.

Il poursuit en analysant le cas des enfants : «Dans le monde entier, il y a une faible prévalence du Covid-19 chez les enfants et une insuffisance de données sur la pharmacovigilance. Il y a quand même quelques pays qui ont vacciné des enfants de plus de 12 ans. Le plus utilisé chez les enfants, est le vaccin Pfizer», précise-t-il. Il faut noter que depuis le début de la pandémie, 74 mille 672 cas positifs ont été enregistrés, dont 72 mille 422 guéris, 1890 morts et 359 patients sous traitement. Selon le dernier bulletin quotidien du ministère de la Santé publié hier, 1 million 354 mille 162 personnes ont au moins reçu une dose de vaccin.

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