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Sidwaya | Burkina Faso | 20/03/2006 | Lire l'article original
Maladie du grenier vide, maladie humiliante, invalidante ... tels sont les termes utilisés pour désigner la maladie dite “ver de Guinée” ou la dracunculose. Elle est une affection parasitaire qui se contracte en buvant l’eau de marigot, de mare infectée.
Le “ver de Guinée” est toujours endémique dans huit (8) pays de la région africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont le Burkina. A l’état actuel des connaissances, seule l’Afrique demeure touchée par la dracunculose. Les statistiques de l’OMS enregistrent 8751 cas de ver de Guinée en 2004 contre 5070 cas en 2005.
Pour l’éradication de cette endémie, la communauté internationale avec les pays concernés ont élaboré des stratégies des Programmes nationaux d’éradication du ver de Guinée (PNEVG).
Au Burkina Faso, selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Pr Jean-Gabriel Ouango, le bilan annuel du PNEGV est encourageant. De quarante-deux mille (42 000) cas de dracunculose notés dans plus de mille (1000) villages en 1990, les enquêtes ont détecté 30 cas dans 12 villages, les autres ont été importés du Ghana, du Niger et de la Côte d’Ivoire.
Les stratégies de lutte ont consisté à mettre en place une équipe de surveillance à la distribution massive des fibres, à la sécurisation des points d’eau et à la sensibilisation massive des populations.
Pour la coordonnatrice adjointe du PNEVG, Mme Louise Dondassé, le Burkina est dans la bonne voie d’éradication de la dracunculose. Cependant, l’inquiétude se situe au niveau des pays de la sous-région plus endémiques où les cas sont importés. Le district le plus touché est celui de Boulsa, 16/30 cas notifiés dans le village de Kouini où les habitants manquent d’eau potable et continuent de boire l’eau des mares. “Kouini possède deux forages : un pour la population et l’autre appartient à l’école du village”, souligne le médecin-chef du district de Boulsa, Dr Idrissa Sawadogo.
Grâce aux mesures de surveillance efficaces en place, le ministère de la Santé croit à l’éradication de la dracunculose d’ici à 2009. Afin que cette surveillance soit la plus qualitative possible, le ministère propose durant cette année 2006, d’intégrer le ver de Guinée dans le système général de surveillance des maladies, de continuer le plaidoyer auprès des décideurs pour qu’ils appuient la sensibilisation de la population, de mettre en place et rendre fonctionnelle une commission nationale de certification de l’éradication du ver de Guinée.
La maladie, ses effets sur la population
La dracunculose (ou ver de Guinée) est une infection débilitante et douloureuse causée par un ver rond (nématode) appelé dracunculus medinensis. L’infection commence par la formation d’une vésicule, habituellement sur la jambe. Au moment de son éruption, la personne peut avoir des démangeaisons, de la fièvre, des gonflements et des sensations de brûlure. Si la personne infectée rentre dans un marigot ou autre point d’eau, le ver libère des milliers de larves dans l’eau. La larve est ingérée par une puce d’eau (cyclope) dans laquelle elle se développe et devient infectieuse en deux semaines. Lorsqu’une personne boit cette eau, le cyclope est dissout par l’activité de l’estomac et la larve est activée et pénètre la paroi intestinale. Elle se développe et migre à travers les tissus sous-cutanés. Après environ un an une vésicule se forme et le ver parvenu à maturité mesurant 1 m de long, essaie de sortir... Les populations des villages endémiques sont inaptes au travail au plus fort moment des travaux agricoles. Ceci, peut gravement affecter leur production agricole d’où le nom de maladie de grenier vide donnée à cette maladie.
Boureima Sanga
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