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Cameroon tribune | Cameroun | 12/04/2006 | Lire l'article original
On déplore le phénomène aussi bien chez les politiques que dans les rangs de l’Ordre des médecins. Et ce n’est pas pour faire semblant. D’après les administrateurs de la santé, lorsqu’on perd un professionnel qui totalise dix ans d’expérience, il n’est pas facile de le remplacer en un jour. Surtout que ces départs interviennent dans un contexte dominé par les départs à la retraite, les décès, les abandons. La première conséquence est donc la diminution des effectifs du personnel d’une année à l’autre.
On va se retrouver ainsi avec un nombre insuffisant de professionnels de santé. Les spécialistes parlent d’un médecin pour 40 000 Camerounais. Il va de soi que la qualité des soins ne peut que se dégrader et les quelques médecins qui restent en poste sont débordés par les sollicitations des patients. Résultat, l’offre des soins ne peut plus être la même pour tous. Ceux des malades éloignés de la zone d’intervention du médecin voient leurs problèmes de santé se compliquer sérieusement. Dans un tel environnement, on fera forcément face à un manque de médecins spécialisés. Les cardiologues et les neurochirurgiens ne peuvent pas courir les rues dans un tel contexte. En psychiatrie par exemple, le problème se pose déjà avec acuité. Juste quelques médecins à Yaoundé et à Douala pour l’ensemble de la République. Sans une mauvaise foi des médecins, les rendez-vous avec les patients ne peuvent que tirer en longueur. Il va de soi que la mise en œuvre de la stratégie sectorielle de santé va connaître un ralentissement. Si les moyens financiers ne sont pas débloqués pour recruter en permanence des agents de santé, le Cameroun peut connaître un blocage.
Il peut se retrouver, du fait de la fuite des cerveaux, en train d’affronter chaque année de nouveaux besoins. L’amaigrissement progressif des effectifs provoqué par les départs à l’étranger ne va pas sans pénurie de cadres formés dans les hôpitaux. Ceci ouvre par conséquent la voie à une couverture sanitaire déséquilibrée sur l’ensemble du pays. Les maladies émergentes pourraient également devenir incontrôlables si les formations sanitaires de base ne sont plus renforcées. De l’avis des experts, si rien n’est fait d’ici 2009, le gouvernement sera obligé de procéder au recrutement de 11054 agents de santé. Mais en attendant, les 1800 agents de santé contractuels PPTE du ministère de la Santé publique sont en cours d’intégration à la fonction publique. 560 autres agents de santé pourront l’être au cours de cette année budgétaire. Ces chiffres restent encore inférieurs aux besoins. Mais si les médecins camerounais installés à l’étranger servent d’exemple à leurs confrères encore en poste au pays, il est à craindre que l’hôpital camerounais tombe dans le coma.
Armand ESSOGO
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