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Revue de presse de Santé tropicale

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L’âge de l’hôpital joue sur les infrastructures et les équipements

Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 18/04/2006 | Lire l'article original

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville est très vieux. Il a 30 ans. Il a été officiellement créé en 1976, mais il dérive en réalité d'un hôpital très ancien, l'hôpital annexe qui a été créé en 1938. Ce qui a évidemment des conséquences sur ses infrastructures, qui subissent le poids de l'âge. Les câbles électriques, les fils téléphoniques, et les tuyaux de plomberie sont très anciens. Nous avons pu le constater lorsque nous avons visité le service pneumo physiologie et les urgences chirurgicales.

Le CHU de Treichville est le plus ancien des trois CHU qui existent à Abidjan. Il est plus ancien que le CHU de Cocody qui a été restauré par le japon, il y a quelques années. Et celui de Yopougon, qui est le dernier- né des trois. Selon le professeur Niamkey Ezani Kodjo directeur de cet hôpital, sa structure connaît des problèmes à cause de son ancienneté, mais surtout parce que " la maintenance et le renouvellement des équipements sont les faiblesses de la politique générale de la Côte d'Ivoire ".

L'hôpital compte au total 31 services qui sont chargés de faire les soins, les examens de laboratoires, et les interventions opératoires. Le téléphone est défaillant dans ce vaste centre hospitalier qui s'étend pourtant sur 52 hectares. Il n'y en a pratiquement pas. " Nous ne pouvons pas communiquer entre nous à l'intérieur du CHU ", explique le directeur. Le coût de l'autocommutateur est d'environ 60 à 70 millions. Une fois cet appareil acquis, il faudra remplacer les câbles qui datent d'avant les indépendances, et dont le coût est évalué à 100 millions. Les câbles électriques sont également vieux, ce qui augmente les consommations d'électricité. Ce qui est dramatique, c'est que les trois grandes rues de l'hôpital étaient plongées dans l'obscurité totale, en 2000. L'éclairage d'une première rue a été entrepris. Cela a coûté 4.500.000F. Cette année, une autre rue est programmée. " Nous sommes obligés d'aller par étapes parce que nous n'avons pas les moyens financiers", souligne le professeur Niamkey Ezani, qui a dû également remplacer les conduits d'eau de l'hôpital. Ils étaient en fibreau ciment et se cassaient tout le temps.

Les bâtiments des différents services réalisés dans la période coloniale sont toujours solides, cependant ils ne répondent plus aux critères actuels d'humanisation : Le service de médecine avait 32 lits pour deux toilettes. Ce service a été réhabilité, et maintenant chaque salle de quatre lits bénéficie de toilettes. Les mêmes travaux ont été réalisés en pneumo physiologie (PPH) grâce à l'aide d'une fondation américaine. Les laboratoires ne fonctionnaient pas non plus. Un effort d'équipement a été fait, à ce niveau. La radio a bénéficié d'un scanner, et cela grâce au professeur N'Dori Raymond lorsqu'il était ministre de la Santé. Quant aux blocs opératoires, il en existe 12. Les blocs de chirurgie attendent d'être remplacés. Ils sont vieux de plus de 15 ans.
En plus des travaux de rénovation qui se font de manière progressive, un nouveau bâtiment est sorti de terre à l'entrée de l'hôpital. Ses fondations ont été posées en 1998. Le coût total de réalisation s'élève à 1.400.milliards, il est achevé à 90%. " Nous avons poursuivi ce que nous prédécesseurs ont commencé", déclare notre interlocuteur. Il fait par ailleurs savoir que ce bâtiment va abriter les services des urgences médicales, le bureau des entrées, où vont se faire toutes les formalités d'accès à l'hôpital, ainsi que l'administration.
Le CHU a par ailleurs, un nouveau service de traumatologie doté d'une piscine pour la rééducation. Elle a coûté 400 millions à l'Etat ivoirien. Ce qui fait dire au professeur Niamkey Ezani que malgré les conditions très difficiles, l'Etat fait des efforts d'investissement à la mesure de ses moyens.

Le mur de la ségrégation brisé
Le combat contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/SIDA est bien engagé au CHU de Treichville. Les malades ne sont plus parqués au service des maladies infectieuses. Le professeur Niamkey Ezani Kodjo qui dirige l'hôpital a obtenu la prise en charge décentralisée en novembre 2005. Depuis cette date, les malades sont repartis entre tous les différents services. Voilà qui met fin à la "ségrégation" qui existait. Les malades isolés au service des maladies infectieuses étaient comme livrés à leur sort. Et surtout étiquetés. Peut-on d'ailleurs avoir le moral et lutter pour la vie quand on se retrouve ensemble, tous condamnés à mort, ou comme des proscrits de la société ? Des personnes qui n'ont pas le droit d'être avec les autres.

Aujourd'hui avec cette nouvelle donne, qui a été le cheval de bataille de Mme Christine Nébout Adjobi, ministre de la Lutte contre le SIDA, le malade se sent davantage intégré dans la société. Il se sent davantage en intimité avec son médecin traitant qu'il devait quitter un beau matin pour se retrouver entre les mains d'un autre médecin qui en pareille circonstance, apparaît comme celui qui doit l'aider à finir ses jours.
Aujourd'hui, ils 4000 malades porteurs du virus au CHU de Treichville. Et le service des maladies infectieuses est désormais désengorgé. Grâce à la fondation américaine Elisabeth Glaser Aids Foundation (EGPAF), la prise en charge est gratuite. Malheureusement, les malades continuent d'arriver à l'hôpital à un stade terminal. Lorsque la maladie les a totalement affaiblis.
Certains, selon le professeur, perdent le temps dans les séances de prière. La prière interdit-elle de prendre ses médicaments ou de se faire suivre par son médecin ? M. Niamkey Ezani invite pratiquement les malades qui traînent encore les pas à venir se faire soigner. Ils ont une chance inouïe, une opportunité enviable.

Le CHU de Treichville se fait donc famille avec cette innovation qui selon le directeur de l'hôpital a été voulue par le Chef de l'Etat. Son souhait est que la prise en charge des malades du VIH/ SIDA puisse se faire dans toutes les formations sanitaires du pays. Ainsi, ils n'auront plus à quitter leur localité, ou réside souvent leur famille pour venir se faire soigner à Abidjan.

Marie Adèle DJIDJE Mdjidje2003@yahoo.fr

 

Pr. Niamkey Ezani Kodjo, directeur du CHU de Treichville “Avec un milliard, nous aurons un nouveau visage”

Si on vous demandait combien faut-il en gros pour restaurer le CHU de Treichville ?
On nous avait déjà demandé le coût de la restauration. Pour une vraie restauration, parce qu'il y a la cuisine à restaurer, la buanderie, la station d'épuration, il faudrait 1,500 milliard. Je vous rappelle qu'il y a des CHU qui ont été restaurés à 15 ou 18 milliards. Pour nous, avec un milliard, vous verrez le CHU changer.

Quand vous dites qu'il y a des CHU qui ont été réhabilités à …
Je vous laisse poursuivre l'enquête.

Vous parlez comme un enfant mal aimé.
L'Etat a tellement de besoins…Il y a eu une opportunité avec les Japonais. Ils ont voulu restaurer…

Vous faites allusion au CHU de Cocody ?
Oui. Les chiffres sont à vérifier mais, je crois que c'est une quinzaine de milliards.

Qu'est-ce qui vous empêche de frapper à la porte des ambassades également ?
(Rire). Vous savez notre situation. Notre situation socio-économico-politique. Même si vous frappez à la porte des ambassades, elles vous disent qu'elles attendent. Les Autrichiens avaient voulu nous aider. Mais, tout a été mis en stand-by.

Et les frais de consultation ?
C'est nul. Les consultations en ville, c'est entre 10 et 20.000F. Ici, c'est 2500 et 5000F.

Ici vous faites du social.
Et cela a un coût. Cela ne représente rien.

Nous voulons savoir si cet argent vous sert quand même à quelque chose ?
Cela ne nous aide pas du tout. Sur un budget de 5,6.milliards en gros, vous devez faire des recettes propres de trois milliards.
C'est ce que l'Etat nous demande, or nos consultations, nos hospitalisations, nos opérations rapportent en tout 700 millions. Quand vous faites les calculs, cela veut dire que quelqu'un doit payer la différence. C'est pour cela que l'AMU était la bienvenue. Il faut savoir que la population participe, mais faiblement du fait de la pauvreté, Cela ne représente que 1/3 de ce qui est attendu.

La population se plaint parce qu'elle n'est pas soignée lorsqu'elle n'a pas les moyens.
Il faut que la population sache que pour se soigner, il faut des médicaments. Les médicaments sont vendus par des fournisseurs, qui ne les donnent pas gratuitement à la PSP (Pharmacie de la santé publique). Il faut que nous l'apprenions tous. Même nous-mêmes les médecins, nous sommes obligés de nous assurer. Dans notre salaire, nous devons garder une partie pour la santé.
Malheureusement, c'est fini l'étape de gratuité. Même l'alcool a augmenté de prix, tout a augmenté. L'Etat fait ce qu'il peut, c'est vrai mais la population doit elle-même de façon active, chercher des initiatives d'assurance. Tout a un coût. il faut payer l'électricité. ECG, l'électricité au CHU. Il faut payer cela fait un million par an. Qui va payer cela.

La pharmacie est-elle fournie pour soigner les accidentés, les personnes qui sont évacuées en attendant que les parents arrivent ?
C'est pour cela que nous crions après les assurances. Nous ne pouvons pas soigner quelqu'un en attendant que les parents arrivent. Malheureusement quand on l'a fait, les parents ne sont pas arrivés, ils n'ont pas payé et la PSP a une dette qui s'élève à des milliards, et elle ne peut pas nous fournir les médicaments comme il faut. C'est un cercle vicieux. S'agissant du cas précis des traumatisés, il serait bon que nous entrions en négociation avec les assurances, puisque les automobiles sont censés être assurés… afin qu'elles payent donc pour les accidentés. C'est ce drame qui fait qu'il y a des médecins et infirmières qui paient, mais cela, on ne le dit pas. Tout comme il y a des sages-femmes qui paient pour les malades qui sont vraiment démunis, mais cela ne peut pas continuer.

Vous venez de dire que tous les lits ne sont pas occupés et pourtant, il nous a été dit qu'un grand nombre de malades sont hospitalisés du fait de l'infection au VIH SIDA ?
Ils sont tous pris en charge. Ce sont eux-mêmes qui partent parce qu'il y a des ordonnances. Surtout qu'ils arrivent tellement tard, les malades du sida. Ils sont égarés par les cellules de prière. Moi qui vous parle, je suis chrétien, mais j'ai mal parce qu'hier, j'ai vu mourir une dame, qui a perdu trois mois dans les cellules de prière. Et c'est au dernier moment qu'elle est venue nous voir. C'est grave. C'est même révoltant. En plus des cellules de prières, il y a les histoires de consultations parallèles. C'est ce retard là qui est handicapant. Il faut dire que le CHU de Treichville, grâce à la fondation américaine Elisabeth Glaser AIDS Fondation fait de la prise en charge. Les examens des malades sont gratuits. Les médicaments sont pratiquement gratuits, tout cela assuré par la fondation. Pourquoi les malades du SIDA perdent-ils encore du temps pour venir au moment où nous ne pouvons rien faire ?

Vous avez une fleur dans votre établissement, c'est l'Institut de Cardiologie (ICA), qui se présente comme un oasis.
Nous n'avons rien en commun avec l'Institut de cardiologie. Il a été créé il n'y a pas longtemps et en un rien de temps il a été réhabilité. L'institut a son directeur, ses tarifs…

Il faut peut-être vous battre comme l'a fait le directeur de l'institut.
Je ne sais pas si vous connaissez les batailles que nous menons. Si nous ne nous battions pas vous aurez trouvé beaucoup de choses mortes aujourd'hui. Il y a quatre ans nous arrivions, le laboratoire était mort, la radio également. Je vous dis que nous avions un milliard d'investissement avant le coup d'Etat. Cette année, c'est cent millions que l'Etat nous annonce. C'est-à-dire que nous perdons 90%, et malgré cela nous vivons. Cela suppose que tous les acteurs du CHU… Je veux féliciter les médecins, qui pratiquement travaillent sans instruments. Il faut le faire. Je félicite aussi les professeurs, qu'on accuse de ne pas être là. Nous voyons les activités, les médecins dont on nie la présence. Les infirmiers également. S'ils n'étaient pas présents, il n'y allait pas avoir 27000 hospitalisés pris en charge. Tout le monde se bat au CHU de Treichville. Quand vous perdez 90% de vos ressources…Quand vous passez d'un milliard à 200 millions, l'année d'après à 150 millions, ensuite 125 millions, et en 2006 à 100 millions, ce n'est pas évident. Nous sommes les premiers à souhaiter le retour de la paix pour retrouver le niveau d'investissement que nous avions. Avec 100 millions, nous ne pouvons rien faire. Les gens travaillent quand même. Moi je crois que c'est un miracle de Dieu.

Des trois CHU qui existent, il semble que le CHU de Treichville est le moins pourvu.
Nous sommes au même niveau. Nous avons dû boire à la même coupe avec le coup d'Etat et la guerre. Nous sommes plus vieux, donc nos dépenses sont multipliées par trois ou quatre. Quand vous devez remplacer le conduit d'eau de douze étages, c'est facile à faire. Chez nous, l'hôpital fait 42 hectares. Et puis Cocody a été réhabilité, Yopougon est plus récent que Treichville. Moi je pense que j'aurai dû avoir plus que les autres parce que le CHU de Treichville est plus vieux, plus étendu. Mais, les autres aussi ont certainement leurs problèmes.

Marie Adèle DJIDJE Mdjidje2003@yahoo.fr

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