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Le pays | Burkina Faso | 24/04/2008 | Lire l'article original
"Le Pays" : Pouvez-vous nous parler des actions du projet CSPS du ministère de la Santé ?
Dr Louis Bazimo : "Le projet s'exécute dans le cadre des Engagements nationaux du président du Faso. Il y a eu la phase pilote du projet en 2002-2003. La phase active a débuté en 2003. Il s'inscrit, au niveau du système de développement sanitaire, dans les actions d'accroissement de la couverture sanitaire. Du reste, cela est en phase avec le premier objectif intermédiaire du Plan national de développement sanitaire (PNDS).
L'accroissement de la couverture sanitaire est le premier pan de notre développement sanitaire. Le projet s'attèle donc à la réalisation de CSPS sur l'ensemble du territoire national. Un CSPS comprend une maternité, un dispensaire, un dépôt pharmaceutique, un forage positif et des logements pour les agents de santé. Le CSPS est la première structure sanitaire de notre système pyramidal, c'est-à-dire le premier niveau de notre service de santé. Nous avons ensuite et dans l'ordre, les centres médicaux avec antenne chirurgicale communément appelés les CMA, les centres hospitaliers régionaux et, au plus haut niveau, les centres hospitaliers universitaires.
Nos actions, vous l'aurez compris, se situent au premier niveau à travers la construction de CSPS. Toute chose qui favorise la mise à la disposition des populations de cadres de référence, et facilite l'accès aux soins de santé.
Quelle appréciation faites-vous de l'accès des populations aux soins de santé en tant qu'acteur de terrain sillonnant tout le Burkina dans le cadre de la mise en oeuvre de votre projet ?
Nous sommes à une quarantaine d'infrastructures réalisées depuis la mise en oeuvre du projet, en 2003. Ce n'est qu'un projet au niveau du ministère de la Santé qui dispose d'autres structures. Il est question de réduire la distance que parcourent les populations pour accéder à une formation sanitaire. Et à ce titre, le Plan national de développement sanitaire a été élaboré pour la période 2001-2010. Je puis vous dire qu'en 2001 nous avions des formations sanitaires distantes les unes des autres, d'environ trente kilomètres. Le gouvernement a vu juste et aujourd'hui la distance moyenne dans des régions est réduite à cinq kilomètres. C'est vous dire que l'accroissement du nombre de CSPS est effectif sur le territoire national. Je voudrais, en outre, relever la construction des dépôts pharmaceutiques où les patients peuvent acheter des médicaments essentiels génériques. La Centrale d'achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) approvisionne tout le système sanitaire. Aujourd'hui, le gouvernement, à travers le ministère de la Santé et sous l'impulsion du premier responsable, le ministre Alain Bédouma Yoda, travaille pour le fonctionnement des structures centrales. C'est ainsi que tous les maillons de la chaîne fonctionnent au grand bonheur des patients, même si des difficultés, il faut le reconnaître, peuvent naître de part et d'autre. Des difficultés qui, malgré tout, ne doivent pas compromettre le bon fonctionnement du système sanitaire. La réalisation des forages positifs vise à approvisionner les populations en eau potable au regard des difficultés dans des localités rurales. Ce sont là des dispositions prises dans la construction des CSPS en vue de donner un paquet vital minimal aux populations dans leur quotidien. Car, comme son nom l'indique, le CSPS comprend les soins primaires, la prévention, la sensibilisation, les soins thérapeutiques. Toutes ces données concourent à l'amélioration des conditions de vie des populations.
A vous entendre, le Burkina est sur la bonne voie en matière de soins de santé primaires !
Je crois que le Burkina fait des efforts au regard des acquis et surtout des activités en cours sur le terrain. L'on continue de construire des CSPS dans lesquels un personnel de santé bien formé est affecté. Je vous apprends que bien de soins de santé sont aujourd'hui gratuits. Je veux parler des soins obstétricaux, néo-nataux d'urgence entre autres choses. En période d'épidémie de méningite, les vaccins sont gratuits. Ces dispositions méritent d'être saluées. Malheureusement, les populations ne sont pas quelquefois suffisamment informées de certains services offerts, à côté du mal que représentent des considérations socioculturelles limitant la fréquentation, par endroits, des centres de santé. Cela appelle à un éveil des consciences.
Quelles peuvent être les difficultés à aplanir pour un accroissement de l'accès des populations aux services sanitaires ?
Je voudrais parler ici des Objectifs du millénaire pour le développement qui préconisent qu'à l'horizon 2015, le rayon moyen d'accès aux soins de santé soit de trois kilomètres. Il existe chez nous des difficultés liées par exemple à la mobilisation des populations autour des questions de santé. Les vaccinations, les sensibilisations, la prévention des maladies exigent une implication des agents de santé mais aussi et surtout celle des populations bénéficiaires. La santé est, comme dirait l'autre, une affaire qui implique tout le monde. L'hygiène, par exemple, est une question essentielle tout comme l'alimentation chez les enfants, dans la sensibilisation des populations. Les soins de santé primaires font appel à des méthodes scientifiques, techniques, pratiques et socialement accessibles. Cela requiert des comportements éliminant ou réduisant au mieux les risques de maladies comme la fièvre typhoïde. L'agent de santé joue un rôle curatif afin de consolider la santé ou la guérison d'un individu.
Quelles sont les principales maladies concernées par les soins de santé primaires ?
Je parlerai entre autres choses, de la santé maternelle et infantile. Nous avons toujours des cas de décès suite à des accouchements. Cela n'est pas acceptable de nos jours parce qu'il existe des moyens pour y pallier. Des mentalités que l'on peut qualifier de rétrogrades et l'absence de formations sanitaires en des endroits peuvent expliquer cet état de choses."
Propos recueillis par Philippe BAMA
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