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Revue de presse de Santé tropicale

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PR Aminata Sall Diallo directrice exécutive du programme national de lutte contre les hépatites : « L’efficacité du traitement se situe entre 30 à 40% et coûte très cher »

Sud Quotidien | Sénégal | 21/05/2008 | Lire l'article original

L’Hépathie B, est une maladie vicieuse qui n’épargne personne. Et d’année en année ses ravages gagnent de l’ampleur dont le Professeur Aminata Fall Diallo, la responsable du programme national de lutte contre cette dangereuse pathologie en parle dans cet entretien avec regret. Selon elle, l’hépatite B affecte presque 85%de la population dont les 17% des cas sont menacés de vivre avec le virus chronique.

Que signifie exactement l’hépatite B et par quels symptômes se manifeste-t-elle ?

L’hépatite B est une maladie du foie dû à un virus appelé virus de l’hépatite B. Ce virus circule intensément dans notre pays. Un virus ibucutaire qu’on retrouve partout dans le monde mais le Sénégal appartient à la zone de grande endémie L’hépatite B est une maladie contrôlable. Pour les gens qui sont atteints de l’hépatite B et même ceux qui en sont des porteurs chroniques peuvent être s’assurer une meilleure qualité de vie. Je pense que les gens gagneraient à vacciner les enfants et les populations à risque. Il faut faire aussi un dépistage pour connaître son statut et être mieux pris en charge tout en protégeant les autres afin de réduire la transmission. Il faut ajouter plusieurs personnes porteuses du virus de l’hépatite B ignorent leur statut. Mais en général l’hépatite B se manifeste sur des personnes qui souffrent de plus en plus de fatigue, de diarrhée, de vomissements où par des signes de fièvre jaune.

Quel est son mode de transmission ?

Le mode de transmission en ce qui concerne l’hépatite B est multiforme. Il peut s’agir entre 20 % d’une transmission verticale mère - enfantau moment de l’accouchement. D’une manière horizontale de personnes à personnes par exemple à travers des objets souillés, ce qui représente près de 70 %. Il ne faut pas oublier que l’hépatite B est une maladie sexuellement transmissible (MST) et ce mode de transmission représente un pourcentage très élevé. Tout cela montre qu’on a des modes de transmission multiformes. Ce qui explique cette forte prévalence de l’infection dans notre pays.

Quel est l’état des lieux de l’hépatite B au Sénégal ? La situation est-elle aussi critique qu’on le croit actuellement ?

Je ne pense pas que la situation soit plus critique qu’elle était il y a quelques années. Mais disons tout de même que le problème de l’hépatite B est un réel problème de santé publique ici au Sénégal. Comme nous l’avons annoncé récemment lors d’un séminaire tenu dans la région de Saint-Louis, des travaux scientifiques ont révélé que 85% de la population adulte sont déjà infectés par le virus de l’hépatite B. Parmi ces personnes, 17% n’ont pas pu éliminer le virus de leur organisme et qui sont appelés des virus chroniques de l’hépatite B. Autrement dit, potentiellement 17% de la population vont souffrir dans les années à venir d’une cirrhose ou d’un cancer primitif du foie. Il faut donc rappeler que 80% des cancers du foie sont dus au virus de l’hépatite B. S’y ajoute également que le cancer de foie est le premier cancer de l’homme. Voilà en ce qui concerne les données épidémiologiques de l’hépatite B au Sénégal.

Comment sont traités les malades ?

Le traitement de l’hépatite B pose un problème au Sénégal et dans le monde entier. Pourquoi, parce que d’abord l’efficacité du traitement est limité et se situe entre 30 et 40%. Ensuite, le coût du traitement est exorbitant. C’est-à-dire qu’il faut consacrer une somme d’environ 1,5 million CFA toutes les six semaines pour couvrir la prise-en-charge d’un malade atteint de l’hépatite B chronique. 1 million et demi toutes les 6 semaines pour les traitements de longue durée. Vous imaginez qu’il n’y a pas beaucoup de Sénégalais à pouvoir supporter ce genre de traitement. C’est donc un gros problème et c’est pourquoi, il faut mettre l’accent sur la prévention. Cela ne sert à rien de courir après avoir été atteint par cette maladie.

Quelle est la tranche d’âge la plus exposée à la maladie au Sénégal ?

C’est difficile de se prononcer sur la tranche d’âge la plus exposée. On peut retenir que plus l’infection est précoce, plus le risque de devenir porteur chronique est important. Des études ont été faites au niveau mondial et publiées. Elles montrent que, quand on est infecté à la naissance, on a un risque de 90% de devenir un porteur chronique, c’est-à-dire un risque d’atteindre le cancer du foie. A six mois par exemple, le risque est de 80% et diminue (plus) de 10% chez les enfants de plus de 5 ans. Donc on voit que c’est au niveau de la tranche d’âge de 0 à 5 ans qu’il faudra vraiment mettre des efforts particuliers. Parce qu’avant l’âge de 10 ans, près de 60 % des sujets sont déjà infectés par le virus de l’hépatite B au Sénégal.

Existe-t-il des régions où les populations sont plus touchées que d’autres ?

On n’a pensé pendant très longtemps que le bassin arachidier était la zone la plus touchée. Mais c’est cela s’est révélé faux, nous avions scientifiquement pu montrer que la prévalence de l’infection dans l’ensemble des régions du Sénégal était à peu près équivalente. Donc nous ne pouvons pas confirmer qu’il existe des zones plus ou moins touchées que d’autres au Sénégal. Toutes les régions du Sénégal sont concernées. Des études scientifiques sur cette question ont été faites et publiées.

Quelles sont les dispositions mises en place pour atténuer l’ampleur du phénomène ?

Il faut dire qu’il existe un Programme national de lutte contre l’hépatite B depuis 1999 dont ’objectif majeur est de vacciner des enfants âgés entre 0 et 5 ans et ensuite vacciner les populations à risque. Beaucoup d’efforts ont été faits dans la couverture vaccinale avec un taux relativement important au moins dans deux régions notamment Dakar et Thiès.

Egalement depuis 2000, il y a eu la Fondation Gavi qui appui le ministère de la Santé et de la Prévention dans l’approvisionnement du vaccin afin de protéger les nouveaux nés de 0 à 11 mois. C’est pourquoi on a obtenu des taux de couverture vaccinale très importants. Aujourd’hui toutes les unités de vaccination au Sénégal vaccinent contre l’hépatite B. Tous les enfants de 0 à 11 mois sont pris en charge gratuitement pour la vaccination dans le cadre du programme élargi de vaccination (PEV). C’est déjà un grand pas.

Seulement il faut dire que les efforts doivent être soutenus parce que par rapport au Gavi, seuls les enfants de 0 à 11 mois sont protégés alors que d’après les études scientifiques si on continue à ne vacciner que les enfants de cette tranche d’âge, il nous faut plus de 20 ans pour contrôler l’infection. Ainsi, il faut donc élargir la cible. En élargissant la cible et en vaccinant les enfants de 0 à 5 ans, il nous faut attendre 15 ans pour contrôler l’infection. Par contre si on vaccine les enfants de 0 à 5 ans et les populations à risque, on peut espérer contrôler l’infection dans une dizaine d’années. Je pense donc que les efforts devraient être faits pour élargir la cible et développer une stratégie en ce qui concerne les populations à risque.

Le Sénégal dispose-t-il d’assez de spécialistes pour faire reculer la maladie ?

J’avoue très sincèrement que le Sénégal compte aujourd’hui assez de spécialistes en gastro-entérologues et de biologistes capables de faire face à ce mal. Ils sont plus ou moins regroupés dans une association qu’on appelle la Société sénégalaise de gastro entérologie et qui, d’ailleurs, il faut le signaler, est en train de faire un excellent travail. Je pense qu’en travaillant en réseau avec cette association et en mettant en place des pôles de référence au niveau des régions ainsi qu’en appliquant les multiples propositions, le Sénégal pourra contrôler la maladie. Il est prévu sous peu une réunion de validation du programme national de lutte contre l’hépatite B. Tout cela va permettre aux différents acteurs de jouer un rôle de premier plan pour une prise en charge efficace des malades atteintes d’hépatites chroniques.

Comment se présente la maladie au niveau de la sous-région ?

Au niveau de la sous-région, l’état des lieux est identique à celui de notre pays, c’est-à-dire des prévalences de l’infection entre 70 et 80% et un portage chronique entre 10 et 20%. Les principales méthodes de lutte sont l’éviction des donneurs de sang porteurs du virus de l’hépatite B prévention primaire par la vaccination des nouveau-nés, des enfants de 0 à 5 ans, des populations à risque telles le personnel de santé, les polytrasfusés, prostituées... . Tout comme aussi la prise en charge thérapeutique des porteurs chroniques qui sont les réservoirs de virus de dépistage des femmes enceintes porteuses du virus de l’hépatite B (VHB)

Pour le financement des vaccins certains pays de la sous région dont le Sénégal sont éligibles au programme GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization) qui est une inititiative au niveau international pour améliorer les taux de couverture vaccinale chez les enfants de 0 à 11 mois et prévenir les maladies telles la diphtérie, le tétanos, la coqueluche ou encore l’hépatite B.

Exergues

“Il ne faut pas oublier que l’hépatite B est une maladie sexuellement transmissible (MST) et ce mode de transmission représente un pourcentage très élevé.”

“Il faut donc rappeler que 80% des cancers du foie sont dus au virus de l’hépatite B.”

“Le coût du traitement est exorbitant. C’est-à-dire qu’il faut consacrer une somme d’environ 1,5 million CFA toutes les six semaines pour couvrir la prise-en-charge”.

Par Cheikh Tidiane MBENGUE

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