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Les dépêches de Brazzaville | Congo-Brazzaville | 20/02/2009 | Lire l'article original
Les fonds consacrés à ce que l'institut de recherche australien qualifie de
« maladies négligées » - y compris le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme
- ont augmenté pour passer à 2,5 milliards de dollars en 2007. Mais à en croire
Mary Moran qui a dirigé l'étude, « cet heureux constat s'accompagne également
de mauvaises nouvelles ». Car la lutte contre « certaines maladies parmi les
principales causes de décès, ou les plus cruelles, telles que la pneumonie ou
l'ulcère de Buruli, a peu de défenseurs ; aucun fonds mondial ne leur est consacré
et elles attirent moins de 5% des financements », regrette Mary Moran.
En 2007, la pneumonie, qui, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
tue chaque année plus d'enfants de moins de cinq ans que le sida, le paludisme
et la rougeole réunis, recevait 1% des fonds publics et privés consacrés à la
recherche et au développement. Parallèlement, le Fonds mondial de lutte contre
le sida (FMLS), la tuberculose et le paludisme a reçu 12,4 milliards de dollars
depuis 2001. Toujours en 2007, le sida, la tuberculose et le paludisme se voyaient
quant à eux consacrer 80% des fonds pour la recherche et le développement, selon
l'étude sur les financements du George Institute.
Pas de Fonds mondial
Depuis quelques années, les activistes internationaux de la santé tentent d'attirer davantage l'attention sur diverses maladies tropicales autres que le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, qui touchent les populations des régions les plus reculées du monde et les moins bien pourvues en laboratoires.
Ces « maladies négligées », comme l'ulcère de Buruli, le pian et la leishmaniose, entre autres, touchent plus d'un milliard de personnes, selon l'OMS. Ces affections, transmises par les eaux contaminées, infestées de ver et d'insectes, peuvent entraîner la cécité, le défigurement et la mort.
En 2008, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un plan de lutte contre les maladies oubliées prévoyant davantage de recherche, de formations et de surveillance, pour « assurer un accès gratuit et rapide à des médicaments de qualité », selon un document interne qualifiant ces maladies de « vieux compagnons de la pauvreté ».
Mais le George Institute s'interroge : ces médicaments existent-ils vraiment ? Selon son rapport, les subventions pour la recherche et le développement consacrées à l'une ou l'autre de ces maladies négligées - y compris les maladies respiratoires, les vers et les maladies diarrhéiques - ne suffisent pas « à créer ne serait-ce qu'un seul nouveau produit [pharmaceutique] ».
Financements
Il n'existe aucun vaccin pour les souches de streptococcus pneumoniae (la bactérie de la pneumonie et de la méningite) courantes dans les PED, selon l'étude sur les financements. Ainsi, en 2004, les infections des voies respiratoires inférieures ont provoqué près de quatre millions de décès, et deux millions de personnes ont succombé à des maladies diarrhéiques telles que le choléra ou la shigelle, selon l'OMS.
Ces affections ont pourtant attiré moins de 6% des fonds consacrés, dans le monde, à la recherche et au développement dans le domaine des maladies négligées, en 2007, soit 145 millions de dollars, selon le George Institute.
Selon l'étude sur les financements menée par le George Institute, plus de 80 millions de dollars ont été consacrés à la recherche sur la fièvre dengue, dont 40% provenaient de sociétés privées et du ministère américain de la Défense. À en croire les auteurs du rapport, si la fièvre dengue attire plus de financements que d'autres maladies peu prioritaires, c'est peut-être parce que les États-Unis cherchent à protéger leurs soldats, qui opèrent dans des régions où cette maladie est endémique.
Notons qu'en 2007, 60% des fonds consacrés à la recherche et au développement dans le domaine des maladies négligées ont été versés par le gouvernement américain et la fondation Bill & Melinda Gates. La fondation Melinda Gates a financé l'étude du George Institute sur les financements, menée sur une période de cinq ans et qui couvre 134 bailleurs publics et privés, 30 maladies, et plus de 100 domaines de recherche, dont les vaccins, les médicaments, les produits de contrôle des vecteurs et les essais cliniques.
Noël Ndong
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