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Cameroon tribune | Cameroun | 28/04/2009 | Lire l'article original
Il faut des infrastructures appropriées, où les gens puissent se retrouver. Mais surtout, il faut mettre en place un fonctionnement qui va avec. Le fonctionnement c’est d’abord les personnes. Il faut des hommes et des femmes disponibles, formés de façon pratique pour prendre en charge les urgences. Et quand on a parlé du personnel, les conditions de travail de ce personnel doivent être bonnes, avec un salaire décent, avec un profil de carrière bien défini. Or, 60% du personnel des urgences se trouvent dans des conditions de travail précaires. Ce sont des vacataires, donc des gens qui gagnent à peine 40 000 F par mois. Pourtant, on demande à ce personnel d’être disponible, motivé, gentil, accueillant 24h/24.
Est-ce ce qui explique les lacunes des urgences, notamment au niveau de l’accueil où les malades se plaignent très souvent ?
Comme je dis souvent, en matière de santé, les revendications des usagers sont légitimes. Nous avons à prendre en charge ce que l’homme à de plus cher : sa vie. Et quand il sent qu’elle est menacée, il faut qu’il y ait une réponse. Nous aussi devons être exigeants. Pour cela, il faudrait qu’on mette les moyens pour le faire. C'est-à-dire construire comme il faut, mettre des gens qu’il faut pour cela. Quand nous avons des gens qui ne sont pas bien formés, qui ne sont pas bien payés, on peut comprendre sans l’excuser qu’il y en a qui s’égarent de temps en temps et qu’il y ait de mauvais comportement d’accueil ou de la corruption. C’est combattu par l’hôpital mais si on ne regarde pas les conditions de travail de ce personnel, il est difficile de leur demander de faire plus. Après, il faut résoudre celui de financement. Quand quelqu’un arrive aux urgences qui paye ? Au Cameroun, tout le monde sait que c’est le patient qui doit prendre en charge les frais de ses soins. Or, il faut trouver un système où lorsque quelqu’un arrive à l’hôpital, il faut d’abord le prendre en charge. Tant qu’on n’a pas de réponse à ce problème on aura toujours des plaintes.
Comment voyez-vous les dix prochaines années ?
A mon sens, je pense qu’il faudrait qu’il y ait un grand réseau des urgences à travers le pays, à partir des centres-pilotes à Yaoundé et Douala. Les hôpitaux devraient pouvoir communiquer de telle façon qu’on ait un pool de services qui fonctionnent de la même façon, grâce aux NTIC. Sur le plan de l’organisation, c’est ce qu’on devrait faire. Après il faudrait que la société trouve une formule pour que les soins aux urgences soient payés par quelqu’un qui n’est pas le patient, au moins pour les premiers soins. Je pense que c’est aussi une réflexion qui est en cours entre les ministères de la Santé publique et de la Sécurité sociale.
Propos recueillis par S.L.
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