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Revue de presse de Santé tropicale

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Professeur Abdou Niang, néphrologue - hémodialyse à l’hôpital Aristide Le Dantec : «L’insuffisance rénale est une maladie onéreuse qui nécessite un mécénat dans la prise en charge des dialyses»

Sud Quotidien | Sénégal | 05/07/2006 | Lire l'article original

Face à l’insuffisance rénale dont la prise en charge reste très onéreuse (600.000 à 800.000 F.Cfa par mois), le seul moyen efficace de lutte reste l’intervention coordonnée de bonnes volontés susceptibles par des actions humanitaires de faciliter le traitement par la dialyse. Tel est en condensé le propos du professeur Abdou Niang, de l’hôpital Aristide le Dantec, qui dissèque dans cet entretien accordé à Sud Quotidien les tenants et les aboutissants d’un mal qui se propage de plus en plus à cause de la mauvaise hygiène de vie de nos concitoyens.

Professeur, pourriez-vous revenir sur la maladie de l’insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale chronique, c’est l’incapacité des reins à assurer leurs fonctions. Ceux-ci ont essentiellement deux fonctions. Une fonction excrétrice pour l’épuration des déchets et une fonction endocrine qui met à la disposition de l’organisme certaines substances qui sont indispensables à son fonctionnement.

Quelles sont les causes de cette pathologie ?
Au Sénégal et ailleurs, on constate que les deux premières causes de l’insuffisance rénale chronique sont l’hypertension artérielle et le diabète. C’est ce que nous appelons le couple infernal parce qu’ils sont à l’origine de la moitié des causes d’insuffisance rénale chronique.

Est-ce qu’il y a une politique de dépistage de l’insuffisance rénale ?
Normalement, on devrait accentuer cette politique de dépistage. Lorsque qu’on a affaire à une maladie coûteuse telle que l’insuffisance rénale chronique, les efforts doivent être faits vers le dépistage et la prévention. En matière de dépistage, ce qu’il faudrait c’est qu’au niveau de la médecine du travail, chaque année, chaque agent de société ou fonctionnaire fasse l’objet d’un dépistage d’une maladie rénale. Ce dépistage est relativement simple puisqu’il s’agit de faire un dosage de l’albumine dans les urines. Le dépistage peut se faire par la bandelette urinaire qui doit être à la disposition de chaque médecin dans son cabinet et lorsque l’on dépiste une maladie rénale, ce patient doit être orienté dans les services de référence pour sa prise en charge.

Existe t-il une politique de prévention au Sénégal de ce phénomène ?
Je crois que cette politique de prévention même si elle existe est à un état encore embryonnaire et devrait être rendue plus visible. La prévention est un volet important dans la prise en charge de ces maladies dans les pays en voie de développement. La prévention, elle est primaire, c’est prévenir l’insuffisance rénale chronique et éviter certaines maladies comme l’hypertension artérielle et le diabète. Aujourd’hui, on peut éviter ces deux maladies en changeant tout simplement d’hygiène de vie. On se rend compte que le diabète de type 2 est une épidémie dans le monde. En 2004, on estimait dans le monde 177 millions de diabétique de type 2 et aujourd’hui les projections vont jusqu’à 350 millions d’ici 2030. Et tout ceci, c’est à cause de notre mauvaise consommation, l’absence d’activités sportives, la sédentarité, le tabagisme. Nous pensons qu’en changeant notre hygiène de vie, nous prévenons l’apparition de l’hypertension artérielle et du diabète, nous pouvons par la même action réduire l’insuffisance rénale chronique.
La prévention passe aussi pour une meilleure accessibilité des soins. Nous avons au Sénégal, l’insuffisance rénale aigue qui pose un problème. Des femmes qui accouchent et qui perdent beaucoup de sang et après cette hémorragie très importante, les reins sont bloqués. Pour les malades lorsqu’on leur fait un certain nombre de séances de dialyse, les reins reprennent normalement. Malheureusement, la dialyse n’est pas facilement accessible au Sénégal. Lorsque les femmes venant de Tambacounda, Kolda ou ailleurs font cette insuffisance rénale aigue, malheureusement, si elles ne sont pas prises en charge normalement, leur maladie évolue vers une insuffisance rénale chronique. Prévenir l’insuffisance rénale chez ces femmes, ce serait leur assurer de meilleures conditions d’accès aux soins, à l’accouchement dans un endroit idéal et aussi à une césarienne disponible à côté de leur lieu d’habitation. Le volet de la prévention des maladies rénales est très important.
J’ajouterai sur la prévention secondaire, lorsque nos collègues médecins dépistent une insuffisance rénale qui est au stade de début, il ne faudrait pas négliger ce taux de créatinine qui peut être au début très bas mais qui peut parfois montrer une insuffisance rénale qui est déjà très avancée. Lorsque nos collègues dépistent ces malades qui ont une insuffisance rénale, ces derniers doivent faire l’objet d’un avis référé en néphrologie qui permet d’assurer une meilleure prise en charge pour une stratégie de ralentissement de la progression de la maladie. Ce qui va permettre de retarder l’apparition de complications à ce type d’insuffisance rénale terminale qui va nécessiter de mettre le patient en dialyse.

Quelle est la bonne hygiène de vie favorable aux Sénégalais ?
Dans l’hygiène de vie, il y a beaucoup de choses. Il ne faut pas consommer trop salé, trop sucré tout comme éviter de consommer trop de graisse. Ce sont des principes qui sont importants à respecter. A cela, il faudrait ajouter l’activité sportive qui permet de brûler les graisses que nous avons à consommer dans notre alimentation. En nous alimentant mieux et en faisant plus d’activité sportive, nous pouvons prévenir la grande majorité des maladies.

Quel est le coût de traitement de l’insuffisance rénale ?
Absolument, la problématique de l’insuffisance rénale chronique est sa prise en charge. Les autorités sanitaires l’ont bien compris en l’étiquetant parmi les maladies dites à soins coûteux. Une maladie à soins onéreux comme l’insuffisance rénale qui coûte entre 600.000 F à 800.000 F.Cfa par mois, ce n’est pas facilement à la portée de tous les Sénégalais. Lorsque l’insuffisance rénale arrive à un stade terminal et pour que l’individu puisse continuer à vivre, il faut qu’il y ait des séances de dialyse. Et aujourd’hui au Sénégal, une seule séance de dialyse coûte dans le public 50.000 F.Cfa et dans le privé 150.000 F.Cfa. Puisque l’individu doit faire cette dialyse deux à trois fois par semaine, cela va lui faire un coût entre 100.000 F.Cfa par semaine dans le public et 300.000 F. par semaine dans le privé. C’est un coût qui est très élevé et il faudrait quelqu’un qui le prend en charge. Ceci est en dehors de l’ordonnance des médicaments anti-hypertenseurs, des médicaments pour soigner l’anémie et autres.
Ce qu’il faudrait dans ce sens, c’est améliorer les moyens de prise en charge sur le plan sanitaire, avoir l’intervention de plusieurs personnes de bonnes volontés susceptibles de faire des actions humanitaires. Si on prend l’exemple du Maroc, il y a plus de 2500 malades qui sont pris en charge en dialyse par des mécènes. Cela veut dire qu’il ne faut pas tout attendre des autorités. Il faudrait que la société civile et les personnes de bonne volonté puissent penser à aider dans la prise en charge de ces maladies.

Connaissez-vous le nombre de Sénégalais souffrant de l’insuffisance rénale ?
Aujourd’hui au Sénégal par rapport à cette pathologie, nous estimons l’incidence de l’insuffisance rénale au tour de 300 nouveaux cas par an. Et ceci est largement sous-estimé parce que nous tenons compte des statistiques hospitaliers. Et ceci n’est manifestement que la partie visible de l’iceberg. Aujourd’hui au Sénégal, pour 10 millions d’habitants, nous avons moins de 50 personnes qui vivent grâce à la dialyse. Alors que si nous projetons sur un pays comme la Tunisie qui a le même nombre d’habitants que le Sénégal environ 10 millions d’habitant, la Tunisie compte plus de 5000 dialysés. Un gap qui constitue le nombre de malades qu’on aurait dû prendre en charge, faute de moyens à la disposition du personnel sanitaire.

Est-ce que le Sénégal dispose assez de spécialistes de cette pathologie ?
Effectivement, le problème se pose en termes de prise en charge et de ressources humaines. Au Sénégal, pour 10 millions d’habitants, nous avons trois néphrologues. En Tunisie, ils sont plus d’une centaine. Nous devons accentuer la politique de formation. Ceci est en voie de réalisation car depuis deux ans, nous avons ouvert un certificat d’études spéciales de néphrologie. Dans ce centre, des Sénégalais sont inscrits et les études vont durer quatre ans. Dans deux ans ou trois ans, nous aurons d’autres Sénégalais qui seront formés dans ce domaine. Nous avons aussi des difficultés dans le domaine des soins infirmiers. Là aussi, la politique sanitaire a permis d’ouvrir à partir de l’année prochaine un diplôme de technicien supérieur en néphrologie.

Quel est le nombre de Sénégalais qui meurent de cette maladie ?
A l’hôpital Aristide Le Dantec, nous internons chaque année, une centaine de malades qui sont en insuffisance rénale terminale et qui ont absolument besoin de la dialyse. Et sur ces 100 personnes, nous n’avons même pas la possibilité de prendre cinq en charge. Sans la dialyse, la mortalité de l’insuffisance rénale est de 100%.

Propos recueillis par Cheikh Tidiane MBENGUE

Exergues

  • « En changeant notre hygiène de vie, nous prévenons l’apparition de l’hypertension artérielle et du diabète, nous pouvons par la même action réduire l’insuffisance rénale chronique. »
  • « Prévenir l’insuffisance rénale chez ces femmes, ce serait leur assurer de meilleures conditions d’accès aux soins, à l’accouchement dans un endroit idéal et aussi à une césarienne disponible à côté de leur lieu d’habitation.»
  • « Pour le Sénégalais, une bonne hygiène de vie, c’est avant tout ne pas consommer trop salé, trop sucré et éviter de consommer trop de graisse. »
  • « Si on prend l’exemple du Maroc, il y a plus de 2500 malades qui sont pris en charge en dialyse par des mécènes. Cela veut dire qu’il ne faut pas tout attendre des autorités.»

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