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Revue de presse de Santé tropicale

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PR Abdoul Kane, chef du service de cardiologie à Hoggy « L’Etat doit subventionner le pace maker »

Sud Quotidien | Sénégal | 06/11/2009 | Lire l'article original

Le moyen de traitement des arrêts cardiaques existe depuis 20 ans. Il s’améliore chaque année pour les troubles mineurs ou graves qui sont à l’origine des morts subites. Grâce à un stimulateur cardiaque appelé pace maker ces maladies sont de plus en plus mieux prises en charge. Ce type d’appareil moderne sous forme d’une petite batterie implantée au niveau du cœur que le malade porte pour le restant de la vie permet aujourd’hui d’augmenter l’espérance de vie de milliers de sénégalais souffrant des lenteurs de rythme cardiaque. Le Professeur Abdoul Kane, chef du service de cardiologie de l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy) revient dans cet entretien sur le coût de ce traitement, la durée de vie de la batterie, et sur d’autres questions qui concernent ce nouvel appareil « porteur de nouvelle espérance de vie ». A l’occasion, il a interpellé les autorités sur la nécessité de subventionner ce nouveau traitement pour permettre aux malades indigents de pouvoir en bénéficier.

Pourquoi un symposium sur le stimulateur cardiaque ?

Vous savez la cardiologie est une spécialité qui s’occupe de la prise en charge des maladies du cœur. Elle est une discipline de plus en plus complexe. C’est une discipline très importante parce que les maladies cardiaques constituent la première cause de décès au monde. Il s’agit des pathologies dites cardiovasculaires. Au Sénégal, elle est la deuxième cause de décès juste après le paludisme. Mais la prise en charge de ces maladies cardiovasculaires est assez complexe du fait, aujourd’hui, qu’il y a beaucoup d’outils destinés au traitement des maladies cardiovasculaires mais dont l’utilisation est assez complexe. C’est pourquoi on est amené à donner des médicaments pour traiter certaines maladies cardiovasculaires mais parfois cela ne suffit pas. Dans certaines situations il faut que le malade passe chez les chirurgiens et même cela ne suffit plus. Nous avons d’autres alternatives que nous appelons la cardiologie intervention. Ce n’est pas tout à fait de la chirurgie mais cela lui ressemble. C’est une façon d’intervenir jusque dans la région cardiaque du malade mais sans ouvrir le cœur du patient. Il s’agit de faire monter des sondes et par ce biais on peut arriver aux artères pour, soit stimuler une partie du cœur, soit déboucher sur l’artère. Au cours d’un symposium comme celui-ci nous nous occupons d’un cas particulier qu’on appelle les « arythmies ». Un malade peut avoir un rythme du cœur très lent, qui est incompatible avec sa vie parfois ou avec des activités de moindre intensité. Mais il peut s’agir surtout d’une maladie extrêmement grave pouvant provoquer la mort subite du patient. Et dans ce cas nous réalisons ce qu’on appelle la stimulation cardiaque, comme remède. Lorsque le cœur est devenu très lent parce que les fils électriques naturels sont devenus usés ou malades, il faut les changer et les conduire à un générateur que nous appelons le stimulateur cardiaque. Ce symposium est donc dédié spécialement à la stimulation cardiaque dont l’expérience a démarré au Sénégal il y a une trentaine d’années mais qui a repris effectivement depuis 15 ans. Aujourd’hui, la pratique est en plein essor au Sénégal. Nous sommes en train réellement de prendre un nouvel envol en développant de nouveaux concepts concernant ce stimulateur cardiaque pour prendre en charge des malades qui ont des cœurs très lents.

Ce traitement est-il accessible à tous les patients en terme de coût ?

Malheureusement il y a un vrai problème lié au coût de cette stimulation parce qu’un pace maker, c’est-à-dire, un stimulateur cardiaque complet coûte environ entre un million et un million cinq cents mille francs Cfa. Ceci en dehors du coût de l’implantation. Je parle du coût du matériel d’implantation qui est même très onéreux et très contraignant. L’Etat ne prend même pas en charge le matériel. Ce sont les patients qui sont obligés de tout payer eux-mêmes. Malheureusement beaucoup de Sénégalais aujourd’hui ont du mal à sortir cette somme. C’est ce que nous déplorons très vigoureusement. Il y a un certain nombre de patients qui doivent subir cette implantation pour continuer à vivre mais faute de moyens, ils n’ont plus aucun espoir. Ils sont sur des listes d’attente et sont contraints d’attendre deux, trois mois ou plus mais malheureusement pendant ces périodes des complications peuvent survenir et le patient peut finir par perdre la vie.

Comment devraient être réglées ces questions de moyens ?

Je pense que ces moyens doivent découler d’une volonté politique. Ce que nous nous avons essayé de faire au niveau où nous nous situons, c’est d’essayer d’établir une sorte de partenariat avec l’industrie qui fait ces pace maker. Evidemment cette industrie n’a pas pour vocation philanthropique et il lui faut des raisons valables pour pouvoir le faire. Ce que nous sommes en train de faire c’est de développer une activité qui va permettre à l’industrie d’être convaincue qu’il y a un besoin réel d’investir le créneau africain et en particulier sénégalais. D’autant plus que, probablement, le Sénégal est l’un des centres de la sous région qui implante le plus de pace maker et cela appelle plusieurs industriels à venir essayer d’établir des partenariats au Sénégal. Cela nous a permis d’obtenir une certaine réduction de ce matériel même si malheureusement si celui-ci reste toujours onéreux. Je pense que s’il y avait la possibilité de subventionner ce matériel on allait pouvoir aider aussi ceux qui sont indigents à pouvoir en bénéficier.

Combien de malades ont subi cette implantation au Sénégal ?

Au Sénégal je pense que le calcul peut se faire assez facilement. On peut considérer que chaque année plus de 100 personnes subissent l’implantation. Au cours de ces dix dernières années on peut dire qu’il y a un millier de sénégalais à en avoir bénéficié. En vérité, il y a beaucoup de personnes qui devraient en bénéficier mais qui malheureusement soit, par faute de moyens, soit par faute de dépistage, ils n’ont pas pu subi l’implantation.

Quelle est la durée de vie réelle de cette batterie ?

Ces batteries durent en moyenne sept à dix ans. Cela dépend de l’utilisation que le malade en fait. Certains patients ont absolument besoin que cette batterie fonctionne tout le temps du fait que le cœur est tellement faible qu’il ne peut en aucun moment suppléer les activités de la batterie. D’autres, par contre, ont un cœur qui fonctionne de façon un tout petit peu correct mais par intermittence. Evidemment entre les deux extrêmes, la consommation de l’énergie par la batterie n’est pas la même. On peut considérer que pendant sept à dix ans la batterie peut fonctionner sans problème. L’essentiel dans tous les cas c’est que nous devons procéder à des contrôles de ces batteries mais surtout voir si la batterie est en train d’user et le remplacement peut être fait par anticipation. C’est une autre intervention qui souvent est plus simple que la première qui peut durer une trentaine de minutes. C’est comme cela que nous procédons généralement et cela se passe plutôt bien.

Quelles sont les recommandations que vous suggérez à ces patients ? Notamment en ce qui concerne leur alimentation ou leur activité ?

Ce sont des questions qui sont posées par les malades généralement pour savoir comment se comporter après l’installation d’une batterie. Pour cela il faut juste savoir qu’il n’y a pas grand-chose qui peut changer dans les modes de vie des patients. Le patient a une excellente qualité de vie. Il n’y a pas du tout d’interdits alimentaires ou de tabous liés à l’implantation de ce matériel. Bien entendu manger sain comme tout le monde et il n’y a absolument rien du tout qui doit changer dans les habitudes alimentaires du fait de cette machine. De même, la personne peut parfaitement faire du sport et on peut même faire du sport à un niveau très intense avec ces machines là. A dire vrai ces machines servent à suppléer le cœur et à le faire fonctionner comme si quasiment rien n’était.

C’est du matériel qui fonctionne peu avec l’électronique et parfois il y a un certain nombre d’interférences. C’est par exemple les portiques des aéroports (aimant des aéroports qui peuvent éventuellement influencer le pace maker), certains matériels domestiques peuvent perturber le fonctionnement de ce matériel. De même, certains pensent qu’il ne faut pas mettre le portable sur le boîtier du stimulateur. Mais on peut avoir un portable, regarder la télévision, on peut faire du vélo, la marche et vivre sa vie normalement. De façon pratique si vous demandez aux patients sénégalais qui ont bénéficié de cette technique depuis une quinzaine d’années ils vous diront qu’ils ont une qualité de vie tout à fait normale que celles des personnes du même âge.

Finalement on peut dire que la mort subite a été combattue par la technologie médicale ?

Ah oui clairement. Le plus important évidemment par rapport à la mort subite (comme son nom l’indique du fait que c’est une situation qui surprend les gens, une mort qui vient brutalement chez quelqu’un qui à priori était sain), c’est de détecter les patients à risque. Ce sont ceux qui présentent des symptômes, des maladies cardiaques. Pour ces derniers, ils doivent aller voir le médecin pour être diagnostiqué s’ils n’ont pas une maladie cardiaque. Parce que ce sont ces maladies cardiaques qui favorisent la mort subite. Si on identifie la personne comme étant en situation risquée, il existe désormais beaucoup d’outils et de moyens qui permettent de la mettre sous traitement soit médicamenteux ou technologique avec les stimulateurs cardiaques pour les mettre à l’abri de la mort subite. Donc il est important de sensibiliser les gens pour qu’ils se fassent diagnostiquer afin qu’on puisse identifier la maladie et s’il y a lieu y apporter des solutions.

Exergue

« Un stimulateur cardiaque complet coûte entre un million et un million cinq cents mille francs »

« La pile a une durée de vie de 7 à 12 ans »

« Les portiques des aéroports, les portables, certains matériels domestiques peuvent perturber le fonctionnement de ce matériel »

par Cheikh Tidiane MBENGUE

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