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Revue de presse de APIDPM Santé tropicale

Couverture maladie universelle : les populations satisfaites, mais souhaitent la baisse des prix des médicaments ; Une aubaine pour les couches vulnérables

22/04/2014 - Le soleil - Sénégal

Lancée par le chef de l’Etat, Macky Sall, qui s’est inspiré de ce qui se passe dans d’autres pays comme le Rwanda, la Tunisie, la Couverture médicale universelle (Cmu) vise à assurer à la population sénégalaise, un plus grand accès à des soins de qualité. En effet, la couverture sanitaire universelle n’est rien d’autre qu’une volonté de permettre aux populations d’accéder à des prestations de qualité, tout en travaillant à lever les entraves financières qui en limiteraient la portée. Or, la santé est le premier facteur de compétitivité et donc de développement. Car, un peuple malade ne peut rien réaliser. Pourtant, au Sénégal, 80 % de la population ne bénéficient d’aucune couverture maladie. Avec la gratuité actuelle des soins pour les enfants de 0 à 5 ans, la réforme des Institutions de prévoyance maladie (Ipm), le bien-être des familles s’améliore puisqu’elles ne paient plus les soins et les médicaments. Ce qui a, pour conséquence, d’augmenter le pouvoir d’achat des familles. L’on comprend alors la ruée des familles vers les centres de santé.

Outre la Cmu, l’Etat a également décidé de la poursuite du Plan Sésame, de la gratuité de la césarienne dans toutes les structures sanitaires publique depuis janvier 2014 avec son extension à Dakar. S’y ajoute, la gratuité de la dialyse. Et dire qu’un insuffisant rénal dans la phase terminale dépensait, en moyenne, 150.000 FCfa chaque semaine. Autant dire que ces mesures ont également permis de sauver des milliers de vie dans le pays. Ces différentes initiatives sont donc une aubaine pour les couches vulnérables.

Le regroupement des populations en mutuelles de santé qui, dans la phase pilote, a concerné 3 départements, vient d’être aujourd’hui étendue à 11 départements. Mais, cette volonté de l’Etat doit être accompagnée par les populations bénéficiaires, notamment les acteurs communautaires, les « badiénou gokh », pour que l’adhésion ainsi que l’appropriation de la Cmu soient une réalité. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Pr. Awa Marie Coll Seck, ne croit pas si bien le dire lorsqu’elle invite toujours à « une pleine implication » des populations afin de « relever les défis ».

Certes des efforts sont en cours : le nombre de centres de dialyse publics est passé à 6 (Dantec, Hoggy, Saint-Louis, Tambacounda, Kaolack, Touba) et celui de Ziguinchor sera bientôt ouvert. Pour le Plan Sésame, 3.000 personnes âgées sont prises en charge par mois, dit-on, rien qu’à Dakar. Cette année, l’Etat a recruté 500 agents dans la Santé, des centres de santé sont érigés en hôpitaux de niveau 1…

Mais, l’Etat et les collectivités locales (la santé étant une compétence transférée) doivent veiller à ce que les fonds pour l’acquisition de médicaments soient disponibles en quantité (pour la Cmu) comme le souhaitent d’ailleurs les populations (lire le dossier), que le nombre d’appareils pour la dialyse et centres augmente au plus vite et que le plateau technique de nos hôpitaux soit relevé. En outre, le pays doit se donner les moyens de recruter un personnel qualifié (infirmiers, sages-femmes et médecins) afin que tous les efforts ne soient pas vains et que l’objectif tant visé soit atteint. Au grand bénéfice des populations.

Par Daouda MANE

Couverture Maladie Universelle

Les initiatives de gratuité de certains soins (dialyse, césarienne, consultation des enfants de 0 à 5 ans, Plan Sésame) entreprises par les nouvelles autorités ont produit les effets escomptés. Dans les couloirs du centre d’hémodialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec, la mesure a dissipé les angoisses et suscité tous les espoirs. Il y a quelques années, la vie des insuffisants rénaux ne tenait qu’à un fil. Chaque semaine, chacun se démenait à rassembler au moins 150.000 FCfa pour survivre. A l’Hôpital général de Grand Yoff, comme à Nabil Choucair, le Plan Sésame qui a reçu un nouveau souffle, facilite, chaque mois, la prise en charge d’au moins 3.000 personnes âgées, rien qu’à partir du pôle de cette dernière structure sanitaire. La gratuité de la césarienne et son extension à Dakar, depuis janvier 2014, ont sauvé des vies à travers le Sénégal et dans la banlieue où des milliers de ménages dépensent moins maintenant pour soigner leurs enfants âgés de moins de 5 ans. Toutefois, les bénéficiaires souhaitent une réduction des prix des médicaments et des analyses.

DIALYSE : la gratuité dissipe les angoisses et suscite l’espoir

La gratuité de la dialyse décidée par les nouveaux gouvernants a dissipé les angoisses et suscité tous les espoirs dans les couloirs du centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec.
La façade du centre d’hémodialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec est repeinte en jaune lactée. Une baie vitrée encastrée dans un cadre argenté assure le visiteur. Le lundi du 15 avril 2014, au moment où le soleil est au zénith, des infirmiers et des infirmières, ainsi que des médecins sont au chevet des patients. Le silence s’impose. Au parvis du pavillon Lavaron, les insuffisants rénaux sont installés dans une case. Un sujet d’actualité occupe leur conservation. Les heures défilent. Ils s’impatient. Aujourd’hui, ils sont plus nombreux à respecter les séances de dialyse. « La gratuité de la dialyse a permis d’améliorer la santé des malades, Parce qu’ils respectent les 3 ou 4 séances à faire dans la semaine », confie le titulaire de chaire de néphrologie à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop, le Pr. Boucar Diouf.

La gratuité, soufflent les malades et les techniciens, a révolutionné la prise en charge des insuffisants rénaux. Avant, leur vie ne tenait qu’à un fil. La période d’angoisse est derrière des centaines d’insuffisants rénaux. Le temps passe au-dessus du centre, mais les souvenirs ne s’évanouissent pas. « Nous remercions le bon Dieu. Parce qu’auparavant, je faisais 3 séances par semaine. Une séance coûtait 50.000 FCfa. Le traitement n’était pas à la portée de tous », confesse Lucienne Sewa, qui est sous traitement depuis 2001.
D’autres malades sont allongés, appareillés dans une salle éclairée et ventilée. L’Etat du Sénégal a réhabilité le centre depuis mars 2013. L’endroit n’est plus lugubre. Les affiches de l’association des malades collées sur les vitres sont indicatrices des signes d’espoir et d’espérance. La gratuité a dissipé toutes les angoisses. Lorsqu’un malade est en phase terminale, il n’a d’autre choix que de faire la dialyse pour survivre. « J’avoue que nous sommes bien pris en charge. Les médecins et les des techniciens sont à la disposition des malades », témoigne Alexandre Doussou.

Décentralisation des prestations

Vêtu d’une jaquette en cuir, Yéro Sall, avec l’allure d’un athlète, affiche une sérénité. A côté de son épouse, il attend tranquillement son tour. « Sur le plan de la prise en charge, tout se passe bien. Par contre, il faut que l’on respecte les heures de passe par groupe. Il y a des malades qui viennent de Thiès et qui terminent la séance à 21 heures. C’est difficile pour eux de rentrer à ces heures », fait-t-il remarquer.

Le temps d’attente est la source d’impatience des patients. C’est un autre indice de la révolution dans la prise en charge. Cette préoccupation est en train d’être résolue. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale aborde une nouvelle dimension dans la décentralisation des prestations. « Nous venons d’inaugurer une unité de dialyse à Kaolack, celle de Touba est déjà fonctionnelle, même si elle n’est pas encore inaugurée, celle de Ziguinchor sera bientôt prête. Donc, l’Etat est dans une dynamique de décentralisation du traitement. Les villes comme Saint-Louis et Tambacounda ont déjà leur centre », rappelle l’universitaire Boucar Diouf.

Sur leurs lits d’hôpital, les malades évoquent d’autres doléances. Certains médicaments essentiels sont hors de portée de la plupart des malades. « Il y a des boîtes de médicaments qui coûtent 85.000 FCfa. C’est cher. Nous souhaitons la subvention des médicaments. Il faudra aussi que la loi soit votée pour que nous puissions aller vers la transplantation rénale », prêche Lucienne Sewa. L’absence d’un cadre juridique retarde l’autonomie des centaines de malades obligés de faire régulièrement la dialyse.

Pr. Boucar Diouf, Nephrologue a l’hôpital Dantec : « Nous demandons l’accélération du vote de la loi sur la transplantation rénale »

Le projet de loi sur la transplantation rénale du Mali et de la Côte d’Ivoire a fait moins de 6 mois dans le circuit. La Côte d’Ivoire a déjà réalisé ses premières greffes rénales. Au Sénégal, le projet de loi est au secrétariat du gouvernement. Il a fait un long circuit. Plusieurs ministères et chefs de services des spécialités médicales ont donné leurs avis. Le Sénégal a pris du temps pour mettre les garde-fous du tourisme d’organes, pour ne pas dire de leur commercialisation. « Nous demandons une accélération du vote de la loi, parce que c’est la transplantation rénale qui va soulager les malades de façon nette », plaide le Pr Boucar Diouf.

Idrissa SANE

Accessibilité de la césarienne : la grande délivrance

La gratuité de la césarienne dans toutes les structures sanitaires publiques entrée en vigueur depuis janvier 2014, avec son extension à Dakar, a permis de sauver des milliers de vie. Aujourd’hui, les femmes issues des ménages modestes peuvent accéder à cet acte médical qui n’était pas à la portée de la masse. Malgré tout, certaines estiment que les ordonnances coûtent encore cher.

Roi Baudouin. Ce nom est évocateur des bons résultats obtenus en accouchement. L’extension de la gratuité de la césarienne à Dakar, depuis janvier 2014, a fait bondir les taux de fréquentation pour les accouchements. L’établissement sanitaire conserve encore cette réputation dans le populeux quartier de Guédiawaye. Ce mardi 15 avril, tous les lits sont occupés. C’est presque ainsi tous les jours. Après la délivrance, les femmes sont là. Elles sont allongées à côté de leur nouveau-né. Angèle Biagui fait partie des internées. Originaire de Diamagueune, elle vient de mettre au monde un enfant par césarienne. Elle n’a acheté que le kit médical à 35.000 FCfa. Il y a quelques années, le pronostic vital de cette dame serait engagé, puisqu’elle n’aurait pas les moyens de payer les frais d’un tel acte médical. « Le kit médical coûte 35.000 FCfa, alors que je n’avais que 25.000. Une dame m’a prêté 10.000 FCfa pour compléter l’achat du kit », confie Mme Biagui.

Près d’elle, Ngoné Diop est aussi dans son lit. Elle vient de subir une deuxième césarienne. La première fois qu’elle a été opérée lors d’un accouchement, c’était en 1996. « Je ne sais exactement pas combien mon mari avait déboursé pour faire face à toutes les dépenses de l’opération que j’avais subie, mais je suis sûre qu’il avait dépensé plus de 80.000 FCfa », explique-t-elle sous les acquiescements d’une femme venue lui rendre visite.

Une autre, Mame Fatou Mbao, son bébé dans les bras, s’amuse à évaluer les frais de son hospitalisation. « Mon époux a dépensé plus de 50.000 FCfa pour l’achat des médicaments », affirme-t-elle. Cette nuance a été tempérée par le gynécologue obstétricien et chef de service de la maternité de l’hôpital Roi Baudouin. « Avant qu’on en arrive à ce système, il y avait le kit médical et l’acte médical, lesquels étaient facturés. Lorsque l’Etat a décidé de la gratuité de la césarienne, la facturation de cet acte médical a été supprimée. Mais les médicaments sont à acheter, car nous n’en avons pas à offrir aux malades », précise-t-il.

Cependant, Dr Yatara explique que le contenu d’un kit acheté à 35.000 FCfa à l’hôpital coûterait le double à la patiente si elle devait le payer à la pharmacie. Dans la banlieue, la gratuité de la césarienne a eu un impact très positif. « Avant la gratuité, le coût de la césarienne variait entre 80.000 et 100.000 FCfa dans certaines structures sanitaires de Dakar », explique-t-il. « Maintenant, le malade ne prend en charge que le kit qui coûte 35.000 Fcfa). Lorsque vous faite le calcul, vous vous rendez compte que des efforts importants ont été faits par le pouvoir dans ce domaine », ajoute Dr Yatara. En effet, même s’il n’est pas facile de donner des statistiques sur le nombre de femmes ayant bénéficié de la gratuité de la césarienne, on peut dire, sans ambages, qu’un nombre important de malades a profité de cette mesure salutaire, principalement dans cette banlieue.

Abdou DIOP

Prise en charge gratuite des enfants de 0 à 5 ans : ruée des populations vers les structures de santé

Veiller à ce que les médicaments soient disponibles en quantité suffisante dans les structures sanitaires du district de Keur Massar. Tel est le vœu de nombreux habitants de cette banlieue dakaroise qui ont salué l’initiative de la prise en charge gratuite des enfants de 0 à 5 ans du président Macky Sall, qui va, à coup sûr, contribuer à réduire la mortalité infantile.

Poste de santé Mame Dior de Keur Massar. Il est 13h et le temps est légèrement frais dans ce paisible quartier. Oumou Dia, une quadragénaire, sort de la structure de santé avec ses deux jumeaux. Elle était venue pour faire consulter ses deux enfants adoptifs âgés de moins de deux ans. La mine un peu renfrognée, Mme Dia rechigne à répondre à notre interpellation. La cause : elle a une ordonnance qu’elle doit payer à la pharmacie.

Au poste de santé, un seul médicament est disponible. Le reste, elle doit l’acquérir dans les officines. « On m’a prescrit une ordonnance pour mes enfants. A la pharmacie du poste de santé, il n’y avait qu’un seul médicament disponible. Je dois chercher le reste dehors. Ce qui me préoccupe, car je n’ai pas assez de moyens », confie la dame. La gratuité des tickets de consultation pour les enfants de 0 à 5 ans et des médicaments est certes effective dans le district sanitaire de Keur Massar, mais les populations demandent la disponibilité des médicaments en quantité. « La gratuité des tickets de consultation pour les enfants est très bénéfique, mais il faut penser aux médicaments. Ils doivent être disponibles en quantité suffisante dans les structures sanitaires », souligne Oumou Dia.

Très contente de la politique de santé de l’Etat, elle soutient que ce serait une bonne chose si les médicaments étaient accessibles dans les postes et centres de santé. A Keur Massar, note Amina Ndiaye, une mère de trois enfants, la gratuité des tickets et des médicaments est bien ressentie par les ménages. « Nous saluons cette action du gouvernement. Mais nous demandons que les structures de santé soient bien approvisionnées en médicaments. Souvent, un parent se présente dans les pharmacies de ces services et on lui fait savoir que le médicament demandé n’est pas disponible », explique-t-elle.

Mme Ndiaye dont le mari polygame parvient difficilement à joindre les deux bouts pense qu’il ne sert à rien de dire que les médicaments sont gratuits pour les enfants de 0 à 5 ans, alors qu’ils sont indisponibles dans les pharmacies. « Il y a de cela deux semaines, explique-t-elle, j’avais amené ma fille de trois ans en consultation au centre de santé, mais il n’y avait pas tous les médicaments que le médecin avait prescrit ».

Rush dans les structures de santé

Au centre de santé de Keur Massar situé sur la route de Malika, on note des allers-retours incessants. Ce qui frappe le visiteur, c’est le nombre d’enfants venus pour des consultations. « Depuis l’annonce de la gratuité des tickets de consultation pour les enfants, il y a un rush vers le centre de santé. C’est une bonne chose », témoigne Matar Diagne, un retraité trouvé devant sa maison située en face de la structure sanitaire. « Maintenant que les tickets de consultation et les médicaments sont gratuits, je ne perds plus de temps quand un de mes enfants tombe malade. Je l’évacue sans souci vers la structure sanitaire la plus proche », se félicite Fatim Thiam dont l’enfant vient de fêter son premier anniversaire. Comme les autres femmes, elle déplore les ruptures récurrentes de stocks de médicaments. Selon elle, pour mieux aider les ménages pauvres, le gouvernement ferait mieux de veiller au bon approvisionnement en médicaments des structures de santé. Dr Bouna Ndiaye, le médecin-chef, reconnaît les difficultés que rencontre le district dans ce domaine. « Nous faisons tout pour que les médicaments soient disponibles. La rupture est liée au fait que, parfois, les fonds de dotation arrivent tard », explique-t-il.

Il soutient que depuis l’ouverture du centre, en 2010, les fonds de dotation dédiés aux médicaments ne sont pas libérés par la mairie de Pikine. « Nous nous débrouillons avec les moyens du bord pour satisfaire les populations. Pour une bonne Cmu, il faut beaucoup de médicaments », indique Dr Ndiaye. Il souligne, par ailleurs, que la gratuité des tickets de consultation et des médicaments pour les enfants a engendré un rush au sein des structures de santé du district. « Il y a eu une telle affluence que nous étions obligés d’ouvrir d’autres salles de consultation pour les enfants. Avant, on avait deux salles. Ce nombre est porté à 4 maintenant. Cette mesure est une aubaine pour les populations surtout à Keur Massar, une zone défavorisée », renseigne-t-il. Même s’il ne donne pas de chiffres, le médecin-chef note que le taux de fréquentation du centre de santé a été multiplié par 5 depuis le début de la gratuité des tickets de consultation. Il en est de même dans les postes de santé qui connaissent la même affluence. Rappelons que la gratuité de la prise en charge médicale des enfants âgés de 0 à 5 ans s’inscrit en droit ligne des objectifs de la Couverture maladie universelle.

Aliou KANDE

Maladies de la vieillesse : le Sésame est toujours vital pour les personnes âgées

Le Plan Sésame a survécu au changement de régime du 25 mars 2012, au grand bonheur des personnes âgées qui apprécient le sens des responsabilités des nouveaux gouvernants, lesquels ont refusé de politiser cette initiative éminemment sociale. Dans les couloirs des services de cardiologie ou d’urologie de l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), les bénéficiaires y voient une considération à leur égard. Selon les chiffres officiels, depuis janvier 2014, au moins 3.000 personnes âgées sont, chaque mois, pris en charge grâce au Plan Sésame.

Le temps presse au secrétariat d’urologie de l’Hôpital général de Grand Yoff. Pourtant, il ne faisait pas encore midi ce mercredi 16 avril. Cinq personnes âgées parlent presque simultanément aux deux secrétaires. D’autres lui tendent le carnet sanitaire pour des rendez-vous. Alphonse Diatta, un retraité, à l’air d’une personne qui se porte bien. Mais son visage renvoie une autre image. Il marche, retourne sur ses pas, semblant être désaxé. Il est loin de son Diongué natal, un paradis perdu à la confluence du fleuve Casamance et de l’océan Atlantique. L’air désemparé, il tient une pile de bulletins d’analyse. Les explications des secrétaires ne sont pas claires dans sa tête. Il se rapproche de son cousin sérère, un retraité du nom Jean Diène, et se confie : « Elles m’ont encore demandé de faire des analyses et de chercher d’autres papiers ». Jean Diène lui propose une solution. « Je pense que vous pouvez aller chercher le Plan Sésame, c’est plus simple. Sinon, vous serez obligé de faire un long circuit », lui dit-il. Le tempo de la conversation change. Le visage d’Alphonse retrouve un brin de sérénité.

Sentiment de reconnaissance

Le Plan Sésame est une bouée de sauvetage pour les personnes du 3e âge. « J’ai eu à bénéficier à plusieurs reprises du traitement pour mes analyses et mes consultations. C’est une sorte de reconnaissance et de considération pour les personnes âgées qui sont sans moyens », déclare Jean Diène, obligé de payer d’autres examens, comme la dilatation. Les patients sortent les uns après les autres des couloirs du service d’urologie. Dans le jardin, des malades et leurs parents prennent un bain de soleil.

Du côté du parking, Mamadou Kane, né à Dakar il y a 68 ans, se promène d’un pas lourd avec un sachet en plastique contenant des bulletins d’analyse et des ordonnances. Le traitement d’une maladie chronique est coûteux et long. « J’avoue que sans le Plan Sésame, je ne pourrais pas bénéficier de traitement, car avant de subir une opération, j’ai fait plusieurs consultations, sans compter les analyses. Nous nous félicitons que cette initiative puisse survivre après la nouvelle alternance au Sénégal », indique-t-il. Dans les couloirs des services, les bénéficiaires ne se comptent plus. Ils formulent des prières pour une amélioration de son organisation.

A l’entrée de Hoggy, un bloc est aménagé. Des bancs publics en fonte sont érigés près des grilles et couverts de bâches en forme d’ombrelle. La nouvelle direction de l’établissement est dans l’ère de l’amélioration de l’accueil pour ses patients. A l’intérieur, deux femmes sont derrière leur vaste bureau. Elles sont au nombre de trois à être au service de cette catégorie de malades et s’occupent des prises en charge des consultations dans la matinée.

L’après-midi, elles traitent les questions d’hospitalisation. L’aménagement de ce nouvel espace est symptomatique de la revitalisation de cette initiative. « Nous prenons en charge entre 700 et 800 patients par trimestre. L’intérêt du Plan Sésame n’est plus à démontrer. Les bénéficiaires l’apprécient beaucoup », rapporte la responsable du Plan Sésame de l’ex-Cto, Binta Niang. A l’hôpital Nabil Choucair, au premier étage, sur une rangée, des hommes âgés de plus de 60 ans attendent l’appel des agents. Ces derniers délivrent les quitus pour les consultations dans les hôpitaux de Fann, Dantec, Hoggy. « Nous ne pouvons pas vous dire combien de personnes viennent pour demander des prises en charge du Plan Sésame. Chaque jour, nous donnons au moins 100 à 150 prises en charge aux personnes âgées, lesquelles sont ensuite orientées dans les grandes structures », soutient Mme Thiam. Et rien qu’à partir du pôle de Nabil Choucair, 3000 personnes bénéficient, tous les mois, du Plan Sésame dans la région de Dakar.

Faire un tri

Pourtant, tout n’est pas rose. Dans les hôpitaux, les agents ont déjà trouvé les remèdes de la pérennisation de cette action. « C’est une bonne initiative, mais nous pensons qu’il faudrait un tri des bénéficiaires », préconise Binta Niang. Tri, le mot est lâché. Les personnes qui ont une couverture sociale doivent penser aux autres qui n’ont aucun revenu pour se faire soigner. C’est la voie de pérennisation du Plan Sésame. Les nouvelles autorités ont dégagé une importante somme d’argent afin d’éponger les dettes des hôpitaux ; ce qui a permis de continuer l’initiative.

Idrissa SANE

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