Les fistules obstétricales constituent une urgence psychosociale, d’autant plus que les conséquences sont destructrices. Raison pour laquelle, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en fait désormais son cheval de bataille. Ainsi, a-t-il procédé, à la remise d’un lot de 55 kits de matériels et médicaments, évalué à trente-deux millions de Francs Congolais, pour la campagne de réparation des femmes victimes de cette maladie.

Au-delà de Biamba Marie Mutombo de Masina, où s’est déroulée la cérémonie officielle en présence de la Ministre du Genre, Famille et Enfant, ces matériels sont destinés à l’Hôpital Saint Joseph et les Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK). Car, ce sont ces trois institutions médicales qui mettent leur dévolue à soigner cette pathologie.

En toute gratitude, Maître Mpoy Louman, Administrateur Délégué de l’Hôpital Biamba Marie Mutombo a signifié que, ce moment coïncide avec le mois de la femme, par lequel l’UNFPA a choisi de faire honneur à celles qui souffrent d’une maladie que d’aucuns ignorent. Il affirme que cette campagne lancée il y a cinq ans, a permis de soutenir plus de 800 femmes victimes de cette maladie. A cet effet, hommage a été rendu à Diene Keita, Représentante-Pays de l’UNFPA, qui, depuis son arrivée en RD. Congo, lutte essentiellement contre les fistules, à travers notamment, le renforcement de capacité du personnel se santé. Sur cette voix, il salue le sens d’humanisme des trois médecins français, qui ont procédé à cet exercice, du 8 au 18 mars dernier. Il n’a pas oublié les éminents médecins des Cliniques Universitaires de Kinshasa (CUK) et de l’Hôpital Saint Joseph.

A l’en croire, cette campagne démontre que son Institution Médicale a la capacité d’assurer un partenariat fiable. Mais, son vœu le plus ardent est d’obtenir une Clinique Mobile pour assurer des soins à proximité de ces femmes.

Satisfaite de s’être lancée dans cette aventure, Diene Keita a déclaré que, ces matériels et médicaments, sont d’une estimation de trente-deux millions de Francs Congolais. Cela, pour clore la Campagne de prise en charge, qui a duré dix jours de réparations chirurgicales et enseignements universitaires avec transfert de compétences aux praticiens nationaux.

Notons que cette cérémonie de remise de matériels et médicaments aux hôpitaux Biamba Marie Mutombo, Saint Joseph et aux Cliniques d’Urologie et Gynécologie obstétriques de la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa clôture cette mission humanitaire. L’objectif ici, c’est franchir l’étape qui vise à sortir de l’isolement et de l’oubli, des milliers de femmes qui souffrent en silence de cette invalidité.

« La fistule touche plus de deux millions de femmes dans le monde et plus de ¾ de celles-ci vivent en Afrique Subsaharienne », a-t-elle précisé. Et d’ajouter que l’UNFPA estime que chaque année, 50 000 à 100 000 femmes souffrent de cette pathologie à la suite d’accouchement qui durent trop longtemps. Conformément à son mandat, elle s’est engagée dans cette lutte et sa stratégie s’articule autour de trois axes, parmi lesquels, la prévention, le traitement et la réinsertion des femmes au sein de la société.

Sereine, elle a réitéré son engagement à la poursuite de cette œuvre pour consolider les résultats obtenus en matière de santé de reproduction. Elle a, par ailleurs, appelé les membres des Associations Professionnelles médicales et paramédicales, membres des organisations de la société civile du pays, à s’investir personnellement et collectivement dans le programme d’élimination de la fistule obstétricale, afin de vaincre cette pathologie aux conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses.

Il faut signaler qu’une visite dans le département de gynécologie a scellé cette remise officielle de ces matériels. La dite visite a permis à la délégation de rencontrer les 26 femmes opérées de cette maladie, dont la plupart ont été libérées dans les heures qui ont suivi. Un jour important pour elles, car, d’après l’AD de Biamba Marie Mutombo, ces femmes vivaient dans une précarité et exclusion sociale béante.

Judith Asina

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