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21/04/2015 - L'essor - Mali
La maladie entraîne des conséquences nuisibles sur la qualité de vie et sur l’autonomie des personnes, explique le Dr Hamadoun Garba Cissé. Ce n’est pas une maladie, mais un symptôme qui prouve une maladie organique. L’incontinence urinaire est la perte des urines. Elle arrive de façon incontrôlée ou involontaire dans la journée ou dans la nuit. Les femmes en sont les principales victimes à cause des spécificités anatomiques de leur périnée, de maternité et de la ménopause, qui peuvent causer un relâchement des tissus et des muscles. Une femme sur trois est concernée par des problèmes d’incontinence urinaire. Au-delà de la gêne occasionnée, le fait de souffrir de fuites urinaires constitue un véritable handicap. La maladie entraîne des conséquences nuisibles sur la qualité de vie et sur l’autonomie des personnes.
Le gynécologue obstétricien de la clinique « Lac Télé », le Dr Hamadoun Garba Cissé, estime que l’incontinence urinaire n’est pas une maladie, mais un symptôme qui prouve une maladie organique.
Les causes sont dues, d’après le Dr Cissé à un relâchement du plancher pelvien suite à un accouchement difficile, si le bébé dépasse les 4 kilogrammes. La maladie est la séquelle des accouchements multiples et des accouchements non médicalisés. Elle peut être accompagnée par d’autres maladies qui affectent les nerfs comme la neuropathie diabétique ou la maladie de Parkinson.
L’incontinence urinaire se présente sous plusieurs formes. L’incontinence urinaire survient au cours d’un effort de trop (rire, courir) ou soulever des charges lourdes.
C’est la forme la plus fréquente. L’incontinence d’urgence est phycologique. Le toubib explique qu’elle survient quand la personne pense à uriner, aperçoit une autre en train d’uriner ou entend le robinet couler. L’incontinence par impériosité est constatée quand les envies d’uriner sont fréquentes et qu’elles ne laissent pas le temps d’arriver aux toilettes. Cette forme est liée à une hyperactivité des muscles de la vessie qui se contractent anormalement. Une autre forme liée à l’infection urinaire se manifeste par des douleurs au moment de l’urine. Les urines sont souvent troubles avec des odeurs fortes.
Plusieurs maladies peuvent augmenter le risque de souffrir d’incontinence en mettant le périnée à rude épreuve ou en créant une hyperactivité de la vessie. Des calculs rénaux, un cancer de la vessie, des blessures de la colonne vertébrale, des accidents vasculaires cérébraux. Certains médicaments peuvent augmenter le risque d’incontinence en stimulant la production d’urine.
Selon le Dr Garba, cette maladie touche toutes les femmes et toutes les tranches d’âges. Mais il précise que la fréquence augmente surtout après 50 ans après la ménopause, compte tenu de l’affaiblissement des planchers pelviens, du déficit hormonal lié à la ménopause. Au Mali, elle touche ¼ des femmes.
Pour prévenir cette maladie, le docteur Cissé estime qu’il faut éviter les grossesses multiples tout en favorisant l’espacement des naissances, faire un plaidoyer et faire un accouchement en milieu médicalisé. Pour les cas sphycologiques, il suggère de faire de la phytothérapie et de l’exercice physique portant sur le périnée. Il invite surtout la femme malade à consulter son médecin dès l’apparition des premiers signes.
Le traitement de l’incontinence urinaire est basé sur la prévention. Ainsi, en cas de relâchement des muscles pelviens, on envisage la chirurgie pour renforcer la solidité des muscles. Pour les cas liés à une infection urinaire, il faut traiter l’infection. Et pour les cas liés aux maladies quelconques, il faut traiter la maladie.
Le Dr Hamadoun Garba Cissé insiste sur le fait qu’il ne faut pas confondre l’incontinence urinaire et la fistule, qui est liée à une perte d’urine constante provoquée par la communication entre la vessie et le vagin.
Fatoumata Napho
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