La situation sanitaire dans la province de Maniema n’est pas bonne. Cette province est en proie à l’épidémie de choléra ainsi que l'a déclaré le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi au cours d’un point de presse. Les humanitaires notent que plus de mille soixante malades de cholera ont été notifiés dans la seule zone de santé de Kindu depuis le 26 août dernier dont au moins huit cent entre le 14 et 23 septembre dernier. On note également des malades qui viennent d’autres zones de santé telles qu’Alunguli, Kailo, Lubutu et Ferekeni.

Jusqu’à la date du 23 septembre dernier, deux mille quatre-vingt malades et septante-sept décès ont déjà été notifiés dans la province depuis le début de l’épidémie. Ces données, font savoir les sources humanitaires, ne concernent que les malades qui sont pris en charge par des structures sanitaires. Les malades qui ne se rendent pas dans les hôpitaux ne sont pas notifiés. Ce qui revient à dire que si on prend en compte ces malades, le nombre de cas pourrait être revu à la hausse.
Face à l’ampleur de l’épidémie, l’Organisation Mondiale de la Santé insiste sur le renforcement du système d’alerte précoce pour organiser une bonne riposte et l’implication des autorités publiques dans la sensibilisation de la population à la nécessité d’amener les malades dans les centres de santé les plus proches.
Pour assurer une bonne prise en charge des cas et assurer une riposte rapide, un centre de traitement choléra est déjà opérationnel au sein de l’hôpital général de référence de Kindu avec l’appui de l’ONG Médecins sans frontières. Le centre de traitement choléra de Kindu enregistre journellement en moyenne cinquante malades.

Outre le centre de traitement de choléra appuyé par MSF, un autre centre est aussi ouvert dans la zone de santé d’Alunguli avec l’appui du programme Réponse Rapide aux Mouvements de Population (RRMP) venu de Goma pour soutenir les efforts des acteurs actifs dans la riposte contre l’épidémie de choléra.
La flambée de l’épidémie de choléra est favorisée par le manque d’eau et la population est dans l’obligation de s’approvisionner en eau dans les fleuves ou autres cours d’eau. Dans la plupart des cas, cette eau n’est pas salubre et est à la base de la propagation du choléra. Sur le terrain, des besoins se posent, notamment l’installation du centre de traitement de choléra dans la zone de Kailo et des unités de traitement de choléra dans certaines aires de santé sensibles, l’approvisionnement en intrants et l’organisation de la prise en charge de cas dans les zones de santé de Ferekeni et Obokote.

Aline Nzuzi

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