Vingt patients opérés en quatre jours, à raison de cinq malades par jour, grâce à la technique de vaporisation plasmatique bipolaire (technique mini-invasive), telle la moisson de la mission humanitaire organisée du 17 au 20 mai au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville par l'Association marocaine d'endo-urologie qui laisse le goût d'un travail inachevé.

Pratiquée depuis moins de 3 ans dans les pays développés, la technique mini-invasive consiste à opérer des patients souffrant d'hypertrophie bénigne de la prostate par la voie naturelle, sans ouverture de la paroi. Elle réduit considérablement les complications décrites maintes fois dans les techniques antérieures et la durée d'hospitalisation varie entre un et deux jours. Expérimentée au CHU de Brazzaville par l'équipe du Pr. Rédoaune Rabié, président- fondateur de l'Association marocaine d'endo-urologie, cette technique a permis d'opérer 20 malades sur les 60 enregistrés. Parmi les malades opérés, 17 l'ont été par voie endoscopique ; trois ayant un volume prostatique plus important, ont été opérés par chirurgie ouverte. Les 40 autres malades n'ont pas pu être opérés en raison de la courte durée de la mission.

« Des pathologies associées ont été observées et traitées dans le même temps opératoire à savoir : deux calculs vésicaux et deux herniées inguinales. Des 20 patients opérés, quinze sont sortis le lendemain après ablation de la sonde vésicale. A noter que dans la chirurgie ouverte la durée d'hospitalisation varie entre six et dix jours », a indiqué le chef de service d'urologie au CHU, le Pr. Alain Prosper Bouya, initiateur de cette mission.

Pour parvenir à ces résultats, l'Association marocaine d'endo-urologie a apporté, outre la technique, son matériel de résection endoscopique et les consommables. « Nous pouvons dire que les résultats de cette mission sont globalement satisfaisants et souhaitons que notre service d'urologie soit équipé de ce matériel de chirurgie mini-invasive afin d'assurer de façon pérenne une meilleure prise en charge de nos patients qui restent encore trop nombreux sur la liste d'attente », s'est réjoui Prosper Bouya.

Capitaliser ce genre d'actions

Outre le volet médical, cette mission conduite par chef le département d'uro-néphrologie à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, le Pr. Rabié visait à assurer la formation continue des médecins urologues congolais. Cette initiative a été positivement saluée par la directrice générale du CHU, Gisèle Marie Gabrielle Ambiero Alliandzi, et la ministre de la Santé et de la Population, Jacqueline Lydia Mikolo, qui ont souhaité qu'elle puisse être pérennisée pour le bien-être des populations congolaises. La directrice générale qui a mis à la disposition de la mission marocaine les installations de l'hôpital, n'a pas exclu la possibilité de voir des professionnels congolais aller s'imprégner de ce qui se passe au niveau des hôpitaux du Maroc. « La mission prenant fin, je ne peux que vous remercier et demander au personnel du service d'urologie du CHU de rentabiliser cette formation en mettant en pratique cette expérience. Je souhaite que tout ce qu'ils ont appris pendant les quatre jours soit mis à contribution pour le bien de nos populations », a-t-elle conclu.

Du côté Jacqueline Lydia Mikolo qui a assisté personnellement à une intervention chirurgicale au bloc opératoire, les techniques employées riment bien avec la vision du président de la République en matière de l'innovation et d'amélioration de la qualité des soins pour tous les Congolais. Ceci à moindre coût. Elle a également souhaité que cette la coopération congolo-marocaine puisse se renforcer au jour le jour et que ce genre d'action puisse se pérenniser.

« J'ai été surprise de savoir qu'une personne opérée pouvait avoir le sourire le même jour. C'est la preuve que nous n'avons pas toujours besoin d'être évacués à l'étranger, nous pouvons le faire ici au Congo. Nous avons les installations qu'il faut, il suffit que l'on mette les moyens financiers et matériels pour que nous puissions bénéficier des technologies de pointe en endo-urologie », a laissé entendre Jacqueline Lydia Mikolo.

Parfait Wilfried Douniama

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