Elles sont nombreuses à rayonner par leurs actions ou leurs contributions scientifiques à la prise en charge des préoccupations spécifiques de santé. Il est admis par tous que l’influence des sociétés savantes dans l’évolution des disciplines médicales et chirurgicales ne connait pas de limite. Dans la littérature, une société savante est « une association regroupant des experts et des amateurs éclairés qui font et publient des travaux de recherche dans une revue éditée par l’association elle-même ». Les sociétés savantes sont légion.

Elles réunissent des compétences qui s’emploient à l’amélioration de l’enseignement médical de la discipline concernée, à la formation continue à travers des congrès scientifiques. Ces assisses débattent de l’évolution de la discipline et intègrent les avancées médicales ou technologiques intervenues entre temps. Les congrès scientifiques des sociétés savantes contribuent, dans un sens global, à la lutte contre la maladie.

Au cours de ces assises, les stratégies de lutte, contre les maladies d’une discipline précise, sont discutées et peaufinées avec des codifications claires pour tout le monde. Il s’agit des protocoles de prises en charge des pathologies traitées par la discipline concernée. Les congrès permettent à nos spécialistes de se mettre au diapason avec l’évolution de leurs disciplines, notamment d’avoir une idée de ce qui se passe dans les pays développés. Ceux-ci, il faut l’admettre, boxent un cran au-dessus de leurs homologues du Sud, en matière de médecine ou de chirurgie, voire dans les disciplines fondamentales. Il existe aujourd’hui de nombreuses sociétés savantes dans notre pays.

A titre d’exemple, la Société malienne de gynécologie et d’obstétrique (SOMAGO) est membre de la Société africaine de gynécologie et d’obstétrique (SAGO), la Société médecine interne du Mali (SOMIMA) est affiliée à la Société africaine de médecine interne (SAMI). La Société d’endocrinologie et de diabétologie, la Société malienne d’hémato oncologie, la Société malienne de neurosciences sont membres d’organisations savantes à l’échelle africaine. Certaines sociétés savantes rayonnent par leurs actions ou leurs contributions scientifiques à la prise en charge des préoccupations spécifiques de santé. C’est le cas du Groupe interafricain d’étude, de recherche et d’application sur la fertilité (GIERAF) . Il est dirigé actuellement par notre compatriote, le Dr Djedi Kaba Diakité qui fait autorité dans sa discipline (la gynécologie obstétrique). Il préside aux destinées du GIERAF depuis février 2015 pour un mandat de deux ans qui arrive à terme en 2017. Il ressort des informations générales recueillies auprès de spécialistes que très peu de praticiens maliens ont dirigé des sociétés savantes au plan africain. Ces leaders ne courent pas les rues, puisqu’on peut les compter sur les doigts d’une main. Les spécialistes que nous avons approchés se souviennent encore du passage du Pr Abdel Karim Koumaré, une tête couronnée de la chirurgie dans notre pays, à la tête de l’Association des chirurgiens d’Afrique. Ce chirurgien émérite demeure une référence.

LE GIERAF. Le Groupe interafricain d’étude, de recherche et d’application sur la fertilité (GIERAF) s’intéresse particulièrement à l’assistance médicale, à la procréation (AMP) et s’emploie à la régulation de la pratique. Il a élaboré un guide de bonnes pratiques de l’AMP en Afrique. Il s’est aussi assigné comme objectif de participer à la sensibilisation et à l’accompagnement des Etats dans la maitrise et la bonne pratique des techniques de l’AMP. Le GIERAF avait initié une enquête africaine multicentrique dans laquelle il a travaillé avec d’autres sociétés partenaires, notamment l’Agence de biomédecine en France. Le président du GIERAF explique que sa société savante a la particularité d’englober des spécialistes de plusieurs disciplines médicales et chirurgicales ; notamment les gynécologues obstétriciens, les biologistes, les andrologues (ces spécialistes des organes génitaux masculins), des urologues, des psychologues, voire des épidémiologistes. Mais au-delà du GIERAF, d’autres sociétés apportent la preuve de leur utilité. C’est le cas de la Société nationale de chirurgie cardiovasculaire, conduite par le Pr Sadio Yena. Cet as du bistouri sait de quoi il parle. Il explique que les sociétés savantes doivent normalement accompagner l’université et la politique de l’Etat. Il rappelle l’importance de ces sociétés en charge de l’enseignement, de la formation et de l’amélioration des stratégies de lutte contre les maladies.

Le Pr Mamadou Traoré, estime que les sociétés savantes doivent être vues comme des auxiliaires du département de la Santé et de l’Hygiène publique, à qui elles doivent porter un appui-conseil. Les sociétés savantes font la promotion de la discipline et de ceux qui l’animent. Malheureusement, les sociétés savantes ne bénéficient pas toujours de toute l’attention requise. Sans engager une quelconque polémique, le constat est établi que nos compatriotes s’accommodent de la nature des relations de ce département avec les sociétés savantes nationales. Ils s’accordent tous sur la nécessité d’améliorer les rapports professionnels afin de permettre aux sociétés savantes d’accomplir leurs missions et d’accompagner la politique de l’Etat. Le Pr Abdel Kader Traoré, joint au téléphone, nous expliquera que les sociétés savantes apportent « un plus » avec les enseignements post-universitaires (EPU). Le président de la Société médecine interne du Mali (SOMIMA) est convaincu des avantages liés aux sociétés savantes. Elles créent les opportunités de rencontre et de discussion entre spécialistes de la discipline.

B. DOUMBIA

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