Résumé

Introduction : L’infection à VIH chez les femmes enceintes demeure un problème majeur de santé publique. L’une des solutions envisagées par l’OMS a été la mise à échelle du programme PTME. Malgré la gratuité des services de ce programme, la fréquentation reste très insatisfaisante. Dans la recherche de solutions à ce manque d’adhésion, l’objectif de cette étude est de rechercher l’influence du niveau socio-économique des populations vis-à-vis de l’utilisation de la PTME à Douala.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude analytique basée sur un design transversal menée pendant cinq mois à Douala. Ont été incluses les femmes au troisième trimestre de la grossesse, ayant été reçues en consultations prénatales ou en salle d’accouchement, également les femmes allaitantes. Les données sociodémographiques, économiques et culturelles ont été recueillies. Les différentes comparaisons ont été faites à l’aide du test Khi² de Pearson ou le test de Fisher. Les moyennes ont été comparées en utilisant les tests de Wilcoxon et Mann-Whitney.
Résultats : Au total, 300 femmes ont été incluses, l’âge moyen était de de 30 ± 6 ans. Les plus représentatives étaient celles âgées entre 31 et 35 ans. Plus de la moitié de ces femmes était du niveau secondaire 195 (65%). Concernant le statut matrimonial, les femmes célibataires étaient les plus représentées, 177 (59%). Les sujets n’ayant pas de revenu mensuel, 148 (49,3%) étaient les plus nombreux. L’absence de moyen de transport a été l’une des causes de la non-adhésion. Le niveau d’étude s’est révélé être un facteur déterminant pour l’utilisation des services de la PTME.
Conclusion : Plusieurs obstacles se dessinent sur la voie de l’utilisation des services de PTME. Le niveau socioéconomique et notamment le niveau éducationnel et financier semblent être des déterminants importants à l’adhésion aux soins. Les pouvoirs publics devraient multiplier des efforts de décentralisation de la prise en charge et d’éducation des populations.

Summary
Impact of the socio-economic level on the use of the program of prevention of transmission of HIV from mother to child in Douala - Cameroon

Introduction: HIV infection among pregnant women remains a major public health problem. One of the solutions envisaged by the WHO was the scaling of the PMTCT program. Despite the free services of this program, attendance is still very unsatisfactory. In the search for solutions to this lack of support, the overall objective of this study was to investigate the influence of socioeconomic status of people using PMTCT in Douala.
Material and methods: This is an analytical and cross-sectional study conducted during five months in Douala. Were included women in the third trimester of pregnancy, received during antenatal or delivery room, or during lactating. Socio-demographic, economic and cultural data were collected. The different comparisons were made using the Pearson Chi² test or Fisher's exact test. Means were compared using the Wilcoxon test and Mann-Whitney.
Results: A total of 300 women were included, the mean age was 30 ± 6 years. The most representative were those aged between 31 and 35 years. More than half of these women had secondary 195 (65.0%). Regarding marital status, singles were most represented, 177 (59%). Subjects with no monthly income, 148 (49.3%) were the most numerous. The lack of transportation has been one of the causes of nonadherence. The level of education has proved to be a decisive factor for the use of PMTCT services (P < 0.001).
Conclusion: Several obstacles emerge towards the use of PMTCT services. Socioeconomic level and in particular the educational and financial level seem to stand as significant barriers to adherence to care. Governments should multiply efforts to decentralize the management and education of the population.