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Tabaski et nouveau coronavirus - Une fête et des contaminations à la pelle

Sud Quotidien | Sénégal | 28/07/2020 | Lire l'article original

L'atmosphère festive qui prévaut à l'approche de la fête de Tabaski n'a fait qu'empirer la banalisation des gestes barrières. Dans les marchés comme dans d'autres lieux publics, le port de masque et la distanciation physique sont devenus plus que facultatifs. Les embrassades et autres formes de salutations exposent au virus. La promiscuité dans les transports en commun interurbains et dans les maisons familiales se conjugue avec un brassage chaleureux de vieilles personnes, d'adultes et de jeunes venant d'endroits différents, souvent éloignés. À la porte de ce chaos sanitaire en gestation, allons-nous attendre pour réagir ou agir pour ne pas subir ? Zoom sur la réjouissance de tous les dangers.

Dans une ambiance de réjouissance, la fête de Tabaski s'annonce avec beaucoup de ferveur. Les marchés drainent des foules impressionnantes, et la promiscuité dans les transports en commun est expressive du danger qui guette en ces temps de Covid-19. Et pour cause, le nouveau coronavirus circule également à très grande vitesse. Comme l'illustrent les derniers points de la situation épidémiologique dans notre pays, le nombre de contaminations grimpe et les services de réanimation sont asphyxiés par plus d'une cinquantaine de cas graves. Et alors que les agents de santé travaillent sans relâche, la population persiste à refouler au second plan les mesures restrictives et barrières indiquées par le ministère de la Santé.

Et la Tabaski risque de sonner le tocsin. « C'est un événement propice à la dispersion à grande échelle sur l'ensemble du territoire national du virus » a déclaré le Pr Mary Teuw Niane, enseignant à l'Université Gaston Berger et ancien ministre sur la fête à venir. Selon lui, « les régions comme Dakar, Thiès et Diourbel risquent de voir leurs porteurs asymptomatiques et même symptomatiques faire le déplacement et semer partout où ils passeront cette Covid-19 ».

Dans la même veine, Dr Moussa Diedhiou d'indiquer que « la Tabaski va rendre la situation encore beaucoup plus incontrôlable. L'impact sera ressenti dans les 20 jours après cette fête ». La blouse blanche poursuivra en affirmant « qu'il est inconcevable dans l'actuelle situation de se voiler la face. En tant que Sénégalais, nous connaissons tous la mentalité de notre peuple. Nous devons mener une riposte pragmatique pour venir à bout de la pandémie ». Et de laisser entendre que « si nous pensons que le rappel des mesures barrières comme nous le voyons tous les jours à la télévision peut nous permettre de vaincre la maladie, demain sera trop tard ». Car précise-t-il, « là où le virus circule, nous devons le traquer pour l'éradiquer : en facilitant l'accès aux tests, avec des centres de dépistage supplémentaires, en limitant les rassemblements ».

Dr Diedhiou n'a pas manqué par ailleurs l'occasion de s'indigner de la nouvelle stratégie de dépistage du ministère de la Santé et de l'action sociale. « La réduction des tests, l'arrêt du dépistage systématique des cas contacts asymptomatiques ne fait qu'empirer la propagation de la Covid-19. Des cas contacts asymptomatiques sont potentiellement transmetteurs », at-il laissé entendre. Et comme ce dernier, le Pr Mary Teuw Niane abonde dans le même sens et fait savoir que « tous les pays qui ont fini par perdre la main sur la maladie ont pêché sur l'application rigoureuse des mesures barrières, l'isolement des foyers actifs de la maladie et l'insuffisance de tests ».
Ainsi poursuit-il, « la réduction surprenante, ces dernières semaines, du nombre de tests contrairement aux recommandations pressantes et répétées de l'OMS, à l'opposé de la pratique des différents pays qui ont bien géré cette pandémie, laisse pantois tout observateur un tant soit peu averti sur les questions épidémiologiques ». Non sans ajouter que « cette politique consistant à ne tester que les cas symptomatiques « avérés », à traquer les contacts en extrahospitalier sans test, contribue involontairement à la banalisation de la maladie particulièrement au niveau de la jeunesse, à qui, on semble dire, ce n'est pas grave, rien ne vous arrivera de grave ! On oublie que ces jeunes qui ignorent leur statut, de plus en plus faussement décomplexés par rapport à la maladie, risquent d'en être des démultiplicateurs inconscients et surtout les facteurs de la contamination chez les vieilles personnes à protéger vaille que vaille ».

Un changement de stratégie s'impose

Sans mesure contraignante, les populations continuent de défier et fouler aux pieds les mesures de préventions individuelles et collectives recommandées par le ministère de la Santé pour endiguer la maladie du nouveau coronavirus.

Si Abdoulaye Diouf Sarr indexe « la responsabilité de chaque Sénégalais », d'une voix unanime, plusieurs épidémiologistes et spécialistes en santé publique refoulent systématiquement cette thèse basée sur la conscience populaire et recommandent des mesures contraignantes et drastiques pour couper le pont avec la chaine de contamination « très active ». « Seule cette mesure ultime qui peut nous aider à réduire de façon drastique et en un temps record l'évolution de la courbe épidémique» a déclaré Dr. Moussa Diedhiou. Et de préconiser : «les mesures nécessaires à l'atténuation du virus ne sont pas respectées par la population. Nous devons penser à mettre en place un plan de reconfinement localisé qui doit certainement concerner les régions suivantes: Dakar, Thiès et Touba si les conditions sanitaires ne sont pas suivies par les Sénégalais ». Non sans ajouter que « nous avons négligé le confinement au début de l'épidémie pour diverses raisons. Mais dans les différentes méthodes de lutte contre les microorganismes pathogènes, le confinement reste un moyen efficace de rompre la chaine de transmission. Les mesures barrières diminuent seulement la propagation du virus».

Dans ce même registre, l'universitaire Mary Teuw Niane soutient qu'au-delà « de la sensibilisation, des supplications et des exhortations, le seul moyen de prévenir une aggravation de la contamination est d'interdire à temps, au moins durant la période de la Tabaski, le déplacement inter-régional à moins de choisir, durant cette période, le confinement des régions de Dakar, Thiès et Diourbel avec le reste du pays ».

Reconnaissant qu'il s'agit « d'un choix pénible pour l'économie du pays et difficile en raison de l'enthousiasme, de la passion, de l'affectivité et du bonheur qui enveloppent et s'épanchent de ces retrouvailles tant souhaitées et préparées ». Pour lui, il n'est pas question de laisser libre cours à la circulation interurbaine dans cette période festive. «C'est une décision, crève-cœur, que de priver une partie de la population d'une fête de Tabaski avec la grande famille, avec les parents souvent âgés, mais exposés aux risques liés à la Covid-19 », a-t-il avoué. Mais, poursuit-il, «chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais comprend que cette Tabaski est inédite, que la situation, créée par l'expansion continue de la Covid19, demande une participation citoyenne et un engagement patriotique à faire reculer la maladie, à protéger les couches vulnérables et à respecter scrupuleusement les gestes barrières. Le choix de la raison est de passer la Tabaski à l'endroit où on vit, à rester surplace, à ne pas se déplacer ».

Pour rappel, la situation commence, petit à petit, à déraper en Afrique. L'Afrique du Sud affiche 421 996 cas positifs pour 6 343 décès liés à la Covid-19. En un seul jour, ce pays a enregistré 13 944 nouveaux cas positifs et 250 nouveaux décès liés à la Covid-19. Et plusieurs d'autres pays africains commencent à enregistrer des taux record de contamination ainsi que de décès. Aussi est-il évident pour plusieurs spécialistes en santé publique que sans changement de paradigme, le Sénégal court vers un avenir périlleux et incertain. Le taux de positivité ne cesse de monter et les cas de décès sont décuplés.

Mardochée PRÉCIEUX

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