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La prospérité | Congo-Kinshasa | 20/02/2020 | Lire l'article original
A l'heure où l'attention du monde entier est accaparée par le spectre du coronavirus, rebaptisé Cov19, la maladie à virus Ebola qui fait des ravages au Nord-Kivu, depuis 17 mois, tend à se banaliser. Heure après heure, minute après minute, le congolais est informé de l'évolution de l'épidémie partie de la ville de Wuhan, dans la province chinoise du Hubei.
Des rues presque désertées des villes et des usines de l'Empire du Milieu, à l'odyssée du Diamond Princess immobilisé en rade du port japonais de Yokohama et les rapatriements hautement médiatisés de leurs ressortissants et touristes par les gouvernements des pays nantis, aussi bien que les reportages sur des patients "guéris" tournent en boucle sur les médias du Nord dont l'Africain est littéralement gavé à toute heure du jour et de la nuit. Il ne pouvait en être autrement dans un environnement médiatique où s'informer sur son propre pays, requiert, désormais, de recourir aux radios et télévisions étrangères mieux outillées, semble-t-il, et à même de fournir la "vraie" information.
Le déplacement du centre d'intérêt de la maladie à virus Ebola au profit du Cov19 ne devrait pas servir de prétexte aux équipes de l'éminent professeur Muyembe pour délaisser l'outil essentiel de communication dans la riposte contre l'épidémie. Autant le virologue national porte les espoirs des populations prises en sandwich entre Ebola et les tueries incessantes des ADF/MTN, autant le gouvernement central est appelé à fournir le véritable bulletin de santé quotidien d'une épidémie qui prend, de plus en plus, des allures d'une pathologie banale.
Le danger étant qu'Ebola ne connaisse le sort du VIH dont les campagnes médiatiques tapageuses de naguère ne sont plus qu'un lointain souvenir, alors que les pavillons des hôpitaux continuent d'en accueillir les victimes par des centaines. Le VIH ravalé au rang d'une vulgaire céphalée, le peuple saura toujours faire avec...
Sauf qu'Ebola n'est pas le SIDA. Qu'on se le dise. Si l'usage du préservatif, l'abstinence sont l'ABC pour se prémunir du VIH, il n'en est pas de même d'Ebola qui se transmet par simple contact avec les fluides corporels d'une personne infectée. De là à imaginer l'hécatombe qui résulterait de l'apparition de l'épidémie dans les villes congolaises aux transports en commun antédiluviens et bondés. Des précautions prises dans les aéroports et autres points d'entrée sur le territoire national en vue du dépistage d'éventuels porteurs du Cov19 sont tout à l'honneur des dirigeants. Mais, il serait hasardeux de baisser les bras dans la vigilance contre la propagation d'Ebola.
S'il est déjà éminemment ardu d'opérer un choix entre la peste et le choléra, bien futé qui résoudrait la même perfide équation entre le Cov19 et Ebola.
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